Biarritz : les Cazaux, céramistes surdoués
Les visiteurs du Musée de la mer à Biarritz ne peuvent manquer de voir la belle fontaine qui en décore le hall d'entrée. Elle est signée Cazaux
En août, les Cazaux ont exposé à l'Hôtel du Palais à Biarritz (du 16 au 24 août)
Textes et photos de ce reportage : Guy Riboreau ©
(sauf mention particulière)
Les Cazaux, c'est une institution. L'aventure familiale a commencé au XVIIIème siècle dans les Landes, à Cagnotte, où les ancêtres de Jean-Marie et de Joël, son fils, étaient potiers. En 1908, leurs descendants s'installent chemin de Larréguy à Biarritz-la Négresse où se perpétue la tradition familiale. Mais à la poterie utilitaire a succédé la poterie décorative et la céramique qui viendra équiper les belles villas du Pays Basque...
Marie et Pierre Cazaux en 1893 photo de famille
Aujourd'hui, Jean-Marie et Joël Cazaux conçoivent, dessinent, peignent et cuisent dans leurs fours les carrelages, panneaux et objets en céramique de toutes sortes qui vont équiper les maisons, piscines et halls d'immeubles, non seulement de la côte Aquitaine et de l'Hexagone mais également d'un nombre croissant de demeures étrangères aux États-Unis, aux Emirats, en Asie...
Leurs succès ? L'imagination, la créativité, le dessin, la maîtrise d'une alchimie qui marie la terre, l'eau, les pigments et oxydes, le feu, ce dernier n'étant pas le partenaire le plus facile dans le rendu qu'on obtiendra d'un objet céramique.
Joël Cazaux, digne descendant de la famille, dans l'atelier du rez de chaussée, celui des peintures, oxydes et fours.
Au commencement était la terre... L'argile, ou plutôt les argiles :
venues d'Espelette et d'Arcangues, à broyer et malaxer
dans cette machine ancienne mais toujours opérationnelle.
Il en sortira des pains qu'on enveloppe dans des feuilles de plastique pour en conserver l'hygrométrie.
Vient ensuite la phase de dessin en fonction de la nature du projet et de sa destination finale.
Pour un pot, un plat, il faudra "tourner" l'objet ou le mouler et le sculpter
Ici le vieux tour de potier de la famille, religieusement conservé au premier étage des ateliers, domaine de Jean-Marie Cazaux :
Les pièces (ici un cheval sculpté par Jean-Marie) doivent sécher des semaines avant de pouvoir être cuites, peintes et recuites.
Un carrelage pourra nécessiter de dessiner et d'appliquer les pigments en position allongée sur une planche inclinée
Table de travail où sont intégrés pigments et oxydes aux petites pièces pré-cuites et l'armoire aux pigments
Chevaux en cours de finition
Fours ((Photo du four à bois : Sébastien Cottereau©)
A gauche, fours électriques. A droite, un four à bois construit par Jean Marie et Joêl Cazaux et inauguré en juillet 2008
Le "rendu" d'une pièce sera totalement différent selon le four utilisé. Les températures varient de 700 à 1000 degrés selon l'étape de fabrication et les couleurs souhaitées. Trop chaud, l'objet peut se se faïencer, se fissurer ou casser.
C'est à ce stade que l'expérience, le coup de main, l'attention permanente portée à l'état des pièces dans le four, interviennent de manière décisive dans les différentes étapes de la cuisson.
Les Cazaux sont des artistes. Ils ont été bercés par l'Art nouveau, le Cubisme, les Arts primitifs. Leur production est hors normes, d'une totale originalité.
Pour en savoir plus sur la famille Cazaux, son histoire, ses méthodes et réalisations, visitez leur très beau site :
http://www.cazauxbiarritz.com/
