Stanley Kubrick est mort dans son sommeil, le 7 mars 1999, après avoir achevé son dernier opus, « Eyes wide shut». Il avait soixante dix ans. L'exposition déployée sur une surface considérable (deux étages de la Cinémathèque Française) retrace l'intégralité de ses films : c'est un voyage passionnant dans l'œuvre d'un génie qui provoqua controverse et boycott. On va revoir "Spartacus", "L'Odyssée de l'espace", "Shining", "Lolita", "Full Metal Jacket", "Barry Lindon", "Orange mécanique" (bientôt présenté, au Festival de Cannes, en avant-première, dans sa version restaurée), "Docteur Folamour" mais aussi "Les Sentiers de la gloire" interdit en France jusqu'en 1975 parce que censé nuire à la réputation de l'armée : la vision de la boucherie de 14-18 y est en effet accablante.
Evocation : Marianne Lohse
Conçue par le Deutsche Filmmuseum de Francfort avec l'aide de la veuve du réalisateur, Christiane Kubrick, de Jan Harlan, son beau-frère et producteur et de The Stanley Kubrick Archives de Londres, l'exposition invite le grand public dans les coulisses du cinéma. Et montre avec une profusion de manuscrits annotés, de maquettes, de photographies, d'accessoires, de costumes, d'extraits de films, combien Kubrick, avant et pendant ses tournages, était maître de toutes les étapes.
Tournage de Spartacus
Autodidacte, photographe précoce enrôlé à seize ans par le magazine «Look», il est un technicien hors pair, un maniaque de la perfection qui tyrannise ses équipes, un innovateur visionnaire. Témoin, la célèbrissime caméra utilisée pour les scènes éclairées à la bougie de «Barry Lindon» (on y avait adapté les lentilles Zeiss de la NASA).
Barry Lindon
On peut voir en visitant l'exposition un scénario que le cinéaste s'adresse à lui-même, le cachet de la poste certifiant le copyright, son échiquier (Kubrick jouait entre deux prises), les lunettes rouges en forme de cœur et la robe à pois de «Lolita», la combinaison spatiale de «2001», la hache et la machine à écrire de « Shining», les sculptures érotiques du Korova Milk Bar d' «Orange mécanique».
Orange mécanique
Les projets non aboutis comme «Napoléon» ou « Aryan Papers» fascinent par l'incroyable préparation qu'ils révèlent. Un seul regret : l'homme Kubrick reste un mystère. Et les toiles, lumineuses, de Christiane Kubrick mettant en scène -à son tour- un pater familias paisible, à mille bornes de l'image habituelle du créateur mégalo et misanthrope, laissent bien songeur... Mais sans doute le cinéaste aux yeux sombres, fils d'un médecin du Bronx qui rêvait d'être batteur de jazz « ou alors écrivain» et qui à la fin de sa vie, ne quittait guère son manoir de Childwickbury, près de Londres, le voulait-il ainsi.
2001, l'Odyssée de l'espace
Marianne Lohse
Exposition : jusqu'au 31 juillet 2011. Rétrospective intégrale jusqu'au 18 avril 2011, une rétrospective nationale débutant en salles à partir du 1er juin 2011.
Cinémathèque Française, 51 rue de Bercy, Paris (12ème).
Renseignements : 01 71 19 33 33 et www.cinematheque.fr
Eyes wide shut
La ligne de partage des eaux en Ardèche et ses oeuvres d'art Vins de Montlouis / L'Eco-Musée d'Alsace à Ungersheim (Haut-Rhin) : traditions architecturales et fêtes en tous genres / Vibrante Bilbao / Le temps d'un week-end ou d'un court séjour, Tours mérite bien une escapade / Séjour week-end à Honfleur / Truffe au vent en Pays Cathare / Visite d'un sous-marin nucléaire : Le Redoutable, c'est à Cherbourg, CITE DE LA MER / La Cité de la Mer à Cherbourg : pour apprendre et se divertir / Savoir-faire et faire-savoir
Claire en France aime bien recevoir vos avis et suggestions. N' hésitez pas ! Le formulaire de contact et les espaces commentaires sont là pour cela