Tout nouveau, tout beau : le Musée Unterlinden de Colmar fait peau neuve

Rares sont les musées à attirer des visiteurs du monde entier par la magie d'une seule œuvre. Le Musée Unterlinden de Colmar qui abrite le célèbre Retable d'Issenheim est de ceux- là. Récemment rénové et pourvu d'une extension contemporaine, le Musée s'inscrit avec sobriété dans le tissu ancien de la ville.

 

Visite avec Marianne Lohse  

 

 

  

Réalisé entre 1512 et 1516  par Mathis Nithardt dit Grünewald pour les panneaux peints et Nicolas de Haguenau pour les sculptures, le Retable d'Issenheim aimante les foules depuis cinq cents ans. Jusqu'à il n'y a pas très longtemps, on tournait religieusement, dans un confort relatif, autour des onze panneaux de tilleul du polyptique, fasciné par un Christ en croix à la chair hérissée d'échardes, marbrée de plaies sanglantes, proche de la décomposition avant de découvrir un Rédempteur radieux, s'élevant hors du sarcophage en entraînant avec lui un linceul irisé. Une représentation d'autant plus passionnante qu'elle est peu conforme à l'iconographie traditionnelle. Et puis le retable fut restauré (non sans polémiques) et le musée fermé pour trois ans de travaux.

 

 

Inauguré fin janvier, le "nouveau" Unterlinden, pour mieux montrer ses collections encyclopédiques (45 000 pièces), a porté ses surfaces d'exposition à 8000 m². Le  lieu fondateur du musée, le couvent dominicain du XIIIème siècle (le Retable est exposé dans sa chapelle gothique) est aujourd'hui rénové et pourvu d'une extension d'allure minimaliste signée Herzog & de Meuron que l'on gagne par un souterrain. Une greffe de 44 millions d'euros plutôt réussie.

 

 

Les salles du couvent offrent désormais un cheminement clair, chronologique, de l'archéologie à l'art médiéval (ne pas rater celle consacrée à Martin Schongauer, artiste contemporain de Grünewald).

 

 

Marier ce couvent à un bâtiment Belle Epoque, des Bains Municipaux désaffectés, semblait une gageure. Les architectes bâlois l'ont fait. Et créé entre ces deux sites hétéroclites, une belle place piétonne  pavée de grès rouge que traverse le canal de la Sinn, hier enterré.

On flâne volontiers sur les rives du canal, intrigué par une "petite maison" qui forme comme un puits de lumière au dessus de la galerie souterraine. Baptisée "Ackerhof", l'aile nouvelle dédiée à l'art moderne et contemporain est, comme la petite maison, coiffée d'un toit de cuivre, avec des façades de briques cassées. Elle fait écho au couvent, situé de l'autre côté de la place piétonne.

A l'intérieur les surprises ne manquent pas avec ces oeuvres  rarement montrées, faute de place jusque là, telle une tapisserie de sept mètres de long, réalisée par Jacqueline de la Baume- Dürbach, avec la bénédiction de Picasso.

 

 

Musée Unterlinden Colmar. Renseignements: 03 89.20.15.51  www.musee-unterlinden.com

 

Créé le : 09/02/2016 - Mise à jour : 10/02/2016
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