Michel-Ange/Léonard de Vinci : correspondance imaginaire, de Guillaume Robin, Editions Ovadia
Deux géants de l'Art échangeant leurs vues sur leur relation, sur la façon de construire une oeuvre, avec quels projets en tête, quelle manière de les concevoir, quels outils pour les concrétiser, quels rapports avec les autres artistes et avec les mécènes, il fallait un sacré culot et beaucoup d'érudition pour tenter l'aventure. Guillaume Robin, fort de sa connaissance des deux artistes a imaginé un échange de lettres qui, pour être imaginaire, n'en est pas moins plausible. Une correspondance virtuelle en tous points passionnante qui met en lumière les relations entre les deux hommes et leur conception de l'art, eux les deux grands maîtres de la Renaissance italienne.
Compte-rendu de lecture : Guy Riboreau ©
La première lettre signée Léonard de Vinci est envoyée de Cloux (le Clos Lucé), près d'Amboise, où il réside grâce à François 1er qui l'a fait venir d'Italie. Rendant hommage à Dante Alighieri, Léonard s'exprime en Toscan plutôt qu'en latin. Dès le début de ce texte Léonard tient à dissiper les raisons d'un malentendu qui l'opposerait à Michel-Ange suite à une mauvaise interprétation, par ce dernier, d'un discours prononcé à Florence. Il ne pensait pas l'avoir offensé. Ce n'était pas son intention. Désireux d'apaiser leurs relations, Léonard commence alors une réflexion sur l'Art et la notion toute relative de beauté. .
Michel-Ange lui répond de Carrare en prenant acte que leur brouille est terminée. Et de poursuivre la réflexion de son correspondant sur la notion de génie."L'inspiration nous a été donnée par Dieu le Père. Sans cela, point d'invention" écrit Michel-Ange.
Leur échange épistolaire va se poursuivre et, au fil des pages, le lecteur va découvrir l'éruditon de Guillaume Robin. Ses multiples références à l'histoire de l'art lui permettent de mettre, sous la plume virtuelle des deux artistes, une réflexion de fond sur les conditions de la création artistique et la façon dont les deux génies ont vécu leur parcours dans la société de l'époque, leurs relations avec leurs confrères comme avec leurs mécènes sans lesquels leurs oeuvres n'auraient pu voir le jour.
Un livre fascinant.
Guy Riboreau
Michel-Ange/Léonard de Vinci : correspondance imaginaire, de Guillaume Robin, Editions Ovadia
