Une des plus belles forêts domaniales françaises, la Forêt de Loches, en Touraine, a une riche histoire. Dans ses belles futaies de chêne et de hêtre, elle abrite de nombreux étangs. La richesse de sa faune et de sa flore lui vaut d'ailleurs d'être inscrite à l'inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Toutes ces raisons ont conduit Gaëlle Jacquet-Cavalli à enquêter et produire une étude qui ravira les historiens et les amateurs de culture générale.
Texte et compilation de Georges Lévêque
Photos du Camera Photo Club du Lochois
On peut se promener le nez en l'air en forêt pour regarder les feuilles et la cime des arbres qui se détachent dans le ciel. A l'inverse, à la saison des champignons, c'est plutôt l'observation du sol qu'il faut pratiquer. Cyclistes et joggeurs profitent autrement de la forêt puisqu'ils y trouvent calme et air pur pour assouvir leur passion. Et puis il y a la découverte de la forêt sous son aspect historique et économique. C'est ce que nous propose Gaëlle Jacquet-Cavalli, docteur en histoire de l'Université de Tours dans sa recherche " La forêt en Val de Loire aux périodes préindustrielles : histoire, morphologie, archéologie, dendrologie ". Elle nous emmène cet automne dans la Forêt de Loches et elle décrit, pour les poètes, les curieux, les lettrés et un peu tout le monde, mille années d'histoire locale.
Ce sont les Editons Hugues de Chivré, basées en Indre-et-Loire à proximité de la dite-forêt, qui ont agréablement illustré et mis en forme son propos. En voici quelques extraits.
Propriétaires & usagers
" Le premier propriétaire connu de la forêt est le comte d'Anjou au XI° siècle. Il accorde à l'Abbaye de Beaulieu le droit d'y prélever son bois de construction et de chauffage et d'y nourrir cent porcs. Au XII° siècle, le comte d'Anjou devenu roi d'Angleterre (Henri II) donne 500 arpents à la Chartreuse du Liget lors de sa fondation. Le roi demande aux moines de Villeloin de vendre la terre nécessaire à l'installation. En 1178, la fondation est confirmée et s'accompagne de la concession de toute la terre comprise dans le tracé des fossés. "
Photo de la page 39, Chartreuse du Liget.
" Le seigneur de Montrésor a un droit d'usage pour le chauffage de son château (bois mort et mort bois), maintenu en 1526 d'après un acte de 1495. En 1550, son droit est limité à 6 cordes 2/3. En 1417, 120 arbres de la Forêt royale de Loches lui sont accordés pour bâtir et construire sa maison, sur montrée des verdiers et gruyers de la forêt. En 1498, il aurait à nouveau droit à 100 pieds d'arbres offerts par Charles VIII. "
Photo de la page 45, Château de Montrésor.
Activités en forêt et débouchés du bois
" Les archives du Château de Montrésor conservent un autre exemple de piège : un saut de loup aménagé par le comte Branicki dans les années 1870 près de son parc de Villiers. En poursuivant l'animal, on l'obligeait à sauter dans un enclos d'où il ne pouvait ni remonter ni s'échapper. Le système des primes permettait aussi d'inciter à la chasse au loup dont la liste est conservée pour le lochois en 1749-1750. De nombreuses primes sont versées à Chemillé-sur-Indrois, commune proche de la Forêt de Loches, mais le loup était partout présent dans la zone de Loches. "
Photo de la page 73, chasse à courre
" La Tuilerie du Liget, qui a cessé son activité en 1939, est de construction plus ancienne. Cet établissement qui appartenait à la Chartreuse du Liget (commune de Chemillé-sur-Indrois), date au moins du XVII° siècle. Le four en son état actuel daterait du XIX° siècle. Le bail le plus ancien qui nous est parvenu date de 1645. Il est dit que le preneur pourra jouir de la maison et de l'ouche du lieu de la Buanderie comme son prédécesseur, ce qui prouve que la tuilerie est antérieure à cette date. "
Photo de la page 81, brique fabriquée à la Tuilerie du Liget.
Forêt festive, forêt mystérieuse & loisirs
" Aujourd'hui la Forêt de Loches est un lieu de loisirs et de découverte : sortie pédagogiques et ludiques sont régulièrement proposées par l'ONF et les associations locales, et un cross country a lieu tous les ans à la Fontaine d'Orfonds. Il existe un sentier à thème, illustré par des panneaux expliquant les relations entre la forêt et les moines chartreux de l'ancienne Abbaye du Liget, un autre sentier avec trois stations permettant l'initiation des promeneurs au dessin nature : mobiliers de bois avec pupitres d'information spécialement conçus qui guident pas à pas les promeneurs pour apprendre à dessiner paysages, arbres et étangs qu'ils rencontrent. "
Photo de la page 91, cross country en Forêt de Loches.
Essences et peuplements
" En effet, en 1698, la forêt est dite être une chênaie, avec quelques hêtres. Les procès verbaux confirment cette interprétation. Les essences principales sont le chêne, le hêtre et le tremble (ce dernier dans des zones de la forêt moyennement ou peu denses, donc relativement dégradées). Le charme semble très minoritaire. On observe un développement du hêtre entre 1667 et 1790. C'est également durant cette période que la futaie se développe dans la forêt au détriment du taillis. "
Photo de la page 110, chênaie.
Histoire de la forêt de Loches
Gaëlle Jacquet-Cavalli
Editions Hugues de Chivré
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