Les plus beaux voyages Nature, Tome 2, de Jean Robert chez Glénat

Jean Robert sait de quoi il parle tant son expérience est solide. Par ses photographies exceptionnelles, fruits de plus de vingt années de reportages, il rend un hommage appuyé à la beauté de notre planète. Quelque 150 pages grand format (27x32cm) consacrées à des images puissantes, des textes et des légendes sonnent juste et sont accompagnées du chapitre "carnet de voyage". On sent l'homme qui a voyagé et qui a su voir. Ses coups de coeur sont séduisants, tous on l'imagine issus d'une expérience personnelle. On aurait aimé être dans les bagages de ce grand voyageur pour, en Mongolie, profiter de l'hospitalité des nomades qui invitent à boire le thé ou à dormir sous leur yourte, glisser sur la glace sombre et translucide du Lac Baïkal, déambuler entre les nids de manchots sur l'île chilienne de Magdalena, découvrir les plantes géantes uniques au monde à plus de 4000 mètres d'altitude en Tanzanie, parcourir à cheval le Crête des Trois Salazes à La Réunion, entre Mafate et Cilaos.

La couverture du livre, image presque irréelle qui semble être le produit d'une altération numérique, a été faite au Panama, dans l'archipel des San Blas, territoire des Indiens Kunas. Ce sont 400 îles qui s'égrainent sur quelques 200 kms. Les eaux turquoises sont poissonneuses et bordées de plages de sable blanc. On repère de loin les femmes Kunas à bord de leurs ulus, embarcations frêles creusées dans des troncs d'arbres. Riz, cocotier et bananier sont des cultures essentielles. L'archipel s'ouvre doucement au tourisme. C'est un paradis pour l'amateur de plongée et de voile.

Page 23, découverte de l'île de Fogo avec escalade les pentes du volcan qui culmine à 2829 mètres. Depuis la découverte de l'archipel en 1456 par les galions portugais, le volcan s'est fâché vingt six fois. Des petits cônes encore fumants et une vague odeur de souffre témoignent de sa dernière éruption en 1995. Malgré les sautes d'humeur de ce géant de lave, une centaine d'habitants vivent là depuis plus d'un siècle.Il ne pleut presque jamais et pourtant la vigne pousse. D'autres arbres fruitiers aussi, ainsi que des aloès géants. Car la cendre happe la condensation nocturne et la délivre aux racines noyées dans ce mâchefer.

Page 54, découverte de la Mongolie et de ses étendues arides qui se partagent, avec la Chine, la zone désertique de Gobi, glacée l'hiver, bouillante l'été. Quelques dizaines de milliers de nomades y vivent avec un grand souci écologique avec leurs troupeaux, chameaux en grand nombre dont on utilise la laine pour la confection des vêtements et des couvertures. Avec les chevaux, le souvenir de Gengis Kahn n'est pas loin. En Mongolie, les enfants n'apprennent-ils pas à monter à cheval dès qu'ils sont en âge de marcher.

Page 72, escapade givrée sur le Lac Baïkal sibérien en plein hiver. Ce lac plus grand que la Belgique et profond de plus de mille mètres passe pour représenter 20% des réserves mondiales d'eau douce. Dangers de pollution toujours possibles avec les usines de pâte à papier qui déversent des rejets dans le lac. Sa protection par l'Unesco (classement en 1996) semble retarder l'échéance. Imaginez des randonnées sur cette glace sombre et noire, comme une laque chinoise. La totalité du livre épouse cette veine à la fois scientifique et romantique qui en fait un achat de premier ordre.

.

Les plus beaux voyages Nature, Tome 2, de Jean Robert

Editions Glénat à Grenoble
ISBN - 978-2-7234-9467-0

prix ttc France 39,50 euros