Bienvenue dans le monde extravagant, déjanté et merveilleusement ludique de Tim Burton! L'exposition-événement, accompagnée d'une rétrospective intégrale que lui consacre la Cinémathèque Française projette un nouvel éclairage sur l'esthétique singulière de cet auteur, l'un des plus doués de son temps. Quand Serge Toubiana, directeur de la Cinémathèque, voit, en 2009, l'exposition «Tim Burton» au MoMa de New York (elle voyagera à Melbourne, Toronto et Los Angeles), il n'a de cesse de la faire venir à Paris. Burton accepte, d'emblée : comment dire non à la ville de Méliès? On découvre avec une jubilation intense ses talents de dessinateur (tout, chez lui, commence par le dessin), de peintre, de vidéaste, de photographe, de sculpteur de figurines stupéfiantes.
Les grands studios ont prêté leurs trésors et le cinéaste, conservateur maniaque, ouvert ses archives : sur 10.000 pièces, 700 ont été retenues. L'exposition débute avec une série de polaroïds géants, un bébé bleuté piqué d'épingles, un petit chien coiffé de bois de cerf.
Tim Burton L'Exposition © Stéphane Dabrowski, La Cinémathèque française.
Tim Burton L'Exposition © Stéphane Dabrowski, La Cinémathèque française.
Dans un couloir noir, un carrousel tourne sur une musique lancinante : Burton l'a imaginée tout exprès en s'inspirant de ses croquis pour « Beetlejuice», film sorti en 1988 (Alec Baldwin et Geena Davis y sont des fantômes assez fréquentables).
Tim Burton L'Exposition © Stéphane Dabrowski, La Cinémathèque française.
On débouche sur le Burtonarium, sorte de laboratoire où se déchaînent la créativité et l'humour potache du jeune Tim, avant ses années cinéma. Timothy Walter Burton est né en 1958 à Burbank, une banlieue pavillonnaire plutôt morne de Los Angeles dont l'intérêt majeur est d'héberger les studios Walt Disney et Warner Bros. Sa mère tient une boutique de cadeaux, son père travaille au département des parcs et loisirs de la ville. L'adolescent découpe des cartoons dans les journaux populaires, se nourrit de films gore et de science- fiction, tourne des courts- métrages jamais diffusés et survit, selon ses dires, «à une famille modérément dysfonctionnelle »
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Tim Burton L'Exposition © Stéphane Dabrowski, La Cinémathèque française.
Son don pour le dessin est vite reconnu. Il remporte plusieurs prix, dans des concours municipaux. En 1975, sponsorisé par la Chambre de Commerce, il réalise une publicité pour l'environnement. On l'affiche, sur les camions- poubelles…Il crayonne, partout, tout le temps. A dix huit ans il intègre le prestigieux California Institute of the Arts(CalArts). Son projet de fin d'études, en 1979, lui vaut de décrocher une place au département d'animation des studios Disney. Quatre ans d'apprentissage qu'une salle évoque avec, entre autres, les croquis pour un film fantastique médiéval : «Taram et le chaudron magique», jugés peu disneyesques ».Aucun ne sera retenu pour la version finale. Il est vrai que Burton a imaginé une série de machines de mort, des couveuses monstrueuses utilisant des bébés comme munitions…
Tim Burton L'Exposition © Stéphane Dabrowski, La Cinémathèque française.
Tim Burton L'Exposition © Stéphane Dabrowski, La Cinémathèque française.
Quelques pépites méritent que l'on s'attarde comme l'un des premiers court- métrages du cinéaste, « Hansel et Gretel»(1983) version japonaise du fameux conte, diffusée par Disney sur sa toute nouvelle chaîne câblée. De cette époque date sa collaboration avec son ami et complice, le directeur artistique Rick Heinrichs. «Frankenweenie » autre court- métrage(1984) passe lui aussi en boucle. Cette œuvre superbe, gothique (Burton a alors 26 ans) raconte l'histoire d'un chien, Sparky, ressuscité par son maître, le jeune Frankenstein. Une introduction idéale au nouveau long-métrage également intitulé «Frankenweenie » mais cette fois tourné en 3D dont la sortie est prévue pour fin octobre, après celle, en mai, de «Dark Shadows».
Tim Burton L'Exposition © Stéphane Dabrowski, La Cinémathèque française.
La suite du parcours est consacrée à la foisonnante filmographie de Burton : «Edward aux mains d'argent »(«mon film le plus personnel» dit-il), «Charlie et la Chocolaterie», «Big Fish», «Sleepy Hollow», «Alice au pays des merveilles»... Maquettes géantes (l'élan d'Edward), masques de «Batman», dessins de Catwoman, pull d'angora porté par Johnny Depp dans «Ed Wood», voisinent avec les extraterrestres de «Mars Attacks! ».La robe rouge pailletée d'Eva Green, interprète du très attendu «Dark Shadows» aux côtés du fidèle Johnny Depp est, on s'en doutait, celle d'une sorcière. Une exposition qui devrait plaire aux enfants, eux qui raffolent du macabre pour peu qu'il s'y mêle au comique. Et qui plongera les adultes dans des abîmes de délicieuse perplexité : l'enfance n'a-t-elle donc pas de fin ?
Tim Burton L'Exposition © Stéphane Dabrowski, La Cinémathèque française.
Marianne Lohse
Jusqu'au 5 août 2012
51 rue de Bercy 75 012 Paris
Tel :01 71 19 33 33
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