Escapade en Limousin : pour l'amour des belles assiettes et de ce qu'il y a dedans !

Qui dit Limoges pense porcelaine bien sûr, belles assiettes, service à thé, etc. Mais en plus d'une production fidèle à une tradition de qualité réputée dans le monde entier, vient s'ajouter un insoupçonnable vent de modernité que traduit « Esprit Porcelaine », un collectif d'artistes céramistes, dont les oeuvres, monumentales, décoratives ou utilitaires, sont présentées au musée national de la porcelaine Adrien Dubouché (nom du mécène qui fit don en 1900 de plus de 4 000 objets en porcelaine et céramique).

 

 

 

 

Daniel Betoule, le directeur de « La Fabrique » (à Saint-Brice-sur-Vienne, Haute-Vienne) qui réalise toutes ces créations artistiques, en plus des commandes de grands noms des arts de la table, est intarissable sur la transparence, la blancheur, les qualités techniques, la pureté du kaolin… « Si on était un fromage, on aurait une AOC ! Là ça n'existe pas, notre seule reconnaissance, c'est une renommée mondiale ». Espiègle, il ajoute : « La porcelaine est née en Chine au XVe siècle, aujourd'hui les espions sont de l'autre côté… ». Et sa fierté, c'est de participer au nouvel essor de la porcelaine de Limoges, et de faire partager sa passion :

La Fabrique peut se visiter sur demande (www.porcelainesdelafabrique.com).

Lieu permanent d'exposition-vente : Galerie Médard de Noblat, zone commerciale de Boisseuil-Le Vigen - Le Bas Faure – 87110 Le Vigen (accès A20 sortie 37).

Tél 05 55 06 93 51

A voir aussi à Paris 9è, jusqu'au 13 novembre 2010, l'exposition « L'Esprit Porcelaine souffle sur Paris», à la Maison du Limousin, (30 rue Caumartin).

 

 A Limoges, les Halles centrales sont ornées d'une élégante frise  de porcelaine contant l'histoire de la ville.

 

 

 Une histoire qui est intimement liée au développement des différents emplois du kaolin mais aussi aux productions agricoles locales.

 

L'une d'entre elles, c'est la pomme, la Golden.

 

 

La pomme golden est un incontournable emblème des productions limousines. Elle est la seule à avoir obtenue une AOP (appellation d'origine protégée, label européen correspondant à l'AOC français). Vous croyez sans doute la connaître, mais saviez-vous qu'il s'agit d'une « pomme d'altitude » ? Sur les plateaux situés entre 200 et 500 mètres d'altitude, l'alternance des nuits fraîches et des journées ensoleillées lui donne sa personnalité : croquante, juteuse, équilibrée entre sucre et acidité, exceptionnelle aptitude à la conservation…

 

Dans ce contexte des bonnes choses produites localement, la gastronomie est au rendez-vous des talents limousins. Quand on a de belles assiettes, autant les remplir de mets savoureux, raffinés ou rustiques.

 

 

Pâté de pommes de terre aux cèpes

 

Le terroir des environs de Limoges est propice à l'élevage, aussi d'excellentes viandes labellisées : veau sous la mère, porc « Cul-Noir » ou agneau baronnet sont au menu de restaurateurs soucieux de travailler des produits de grande qualité. Un exemple, le porc "Cul-Noir".  Qu'a-t-il de particulier ? Avant d'être transformé en jambon ou en côtelette, il vit 2 ans dans les prés, nourri uniquement de céréales (un porc classique est abattu à 5 mois et demi : il pèse 95 kg, contre 180 à 200 kg pour un Cul-Noir),

 

 

La différence gustative est sans appel, surtout quand c'est M. Dufour qui élève le «Cul-Noir de Saint-Yrieix», un animal rustique d'origine espagnole qui a failli disparaître il y a 20 ans. Il commercialise viande et charcuterie auprès des restaurateurs, dans les foires et au marché de Limoges. Lui aussi aime faire partager l'amour de son métier : l'élevage peut se visiter en été (Voir l'Office du tourisme)

 

 

Mr.  Dufour

 

Le boeuf limousin, lui, a bénéficié du soutien du Ministère de l'agriculture depuis 1993, date à laquelle a été créé à Boisseuil, (à 15 km de Limoges) le Pôle de Lanaud, station de sélection (toutes les races possèdent aujourd'hui un semblable pôle) de la race bovine limousine.

 

 

Sous le regard majestueux des sculptures réalisées par un bûcheron local avec des séquoias abattus par la tempête de 1999, se dessine le projet d'ouvrir un jour cette station professionnelle au public. En attendant, c'est là que s'élabore la qualité d'une viande que les meilleurs cuisiniers rendent exceptionnelle. L'UFC Que Choisir lui a même attribué son label rouge Blason Prestiqe désignant le meilleur choix de viande. Un petit conseil au passage pour les temps difficiles : la basse-côte du boeuf limousin est tellement tendre qu'on peut la cuisiner en steak : c'est moins cher et c'est meilleur que les morceaux dits nobles !

 

 

 La Table du Couvent, à Limoges, est tenue par Pascal Robert, finaliste du concours du Meilleur Apprenti de France. Amoureux de la gastronomie traditionnelle et des produits frais, il a fait de son restaurant un lieu très accueillant où se mêlent joliment les présentoirs à produits raffinés et ustensiles de cuisines à vendre, quelques tables et la cuisine ouverte où il donne des cours (« Paroles de chef ») : vous dégustez ce que vous avez préparé pendant 1 h 30 ou si vous venez juste pour diner, rien ne vous empêche d'aller regarder comment se prépare votre raviole de homard ou vos makis de petits légumes.

Le chef prépare aussi des plats à emporter. Le vin peut se boire à la bouteille ou au verre. La carte change tous les 15 jours, L'ambiance murs de pierre, bois, cheminée de cet ancien couvent est aussi chaleureuse et sympathique que l'accueil.
 

La Table du Couvent 15 rue Neuve des Carmes ; Tél 05 55 32 30 66 –
parolesdechef.com

 

 

 

Pour goûter un cru local, essayez le rosé de Verneuil, un classique et un pétillant né de la nostalgie du « p'tit rosé » d'un homme, Jean-Pierre Pastier qui a décidé en 1995 de replanter en périphérie de Limoges des vignes sur un coteau qui domine la Vienne : 2/3 de Gamay, 1/3 de Pinot qui donne aujourd'hui un rosé léger et lumineux, qui se vend l'été sur les marchés de producteurs et … à Montmartre, le jour des vendanges.

 Jean-Pierre Pastier,14 route du Mas du Puy – 87240 Verneuil. Tél. 06 80 01 32 37

 

 

 

Autre adresse gourmande en Haute-Vienne : La Chapelle Saint-Martin, (Relais & Châteaux 4*), à Nieul ( A20, sortie 28) : au coeur d'un parc boisé centenaire, une splendide demeure abrite 3 appartements et 10 chambres (plus un pavillon à part de 120 m2). Les salles de restaurant et de réception sont vastes et lumineuses. La cuisine, que dirige avec maestria le chef Gilles Dudognon y est le reflet de la meilleure gastronomie régionale : en cette saison, les cèpes accompagnent presque tous les plats. Personne ne s'en plaindra !

chapellesaintmartin.com

Tél. 05 55 75 80 17

 

Et puisqu'il est question de chapelle, revenant à Limoges, allez donc faire un tour du côté de Saint Aurélien dans le quartier des Bouchers.

 

 

Cette Chapelle Saint-Aurélien (XVè siècle)  est originale au moins pour 2 raisons :

1, elle est la propriété non pas de l'Église, mais de tous les bouchers de Limoges (lesquels symboliquement détiennent les clés de la ville, à la place du maire…) ;

2, l'Enfant Jésus dans les bras de la Vierge et à côté de Sainte Anne, mange un rognon (mets offert naguère aux enfants des bonnes clientes)…

De la rue de la Boucherie d'autrefois, il reste des maisons à colombage typiques, étroites, profondes et hautes, Une maison en très bon état se visite (hélas seulement en été) : émouvant musée qui garde le souvenir d'une corporation qui fut aussi importante pour la ville que pour la nation toute entière.

Comité régional du tourisme du Limousin

30 cours Gay-Lussac – CS 500 95 – 87003 Limoges Cedex 1
Tél. 05 55 11 05 90

tourismelimousin.com