Seule résidence royale et impériale habitée de façon presque continue pendant près de huit siècles, l'un des plus superbes châteaux français compte, dans ses collections, d'exceptionnelles pendules. Récemment restaurées, elles redonnent vie à des décors chargés d'histoire.
Foisonnant et harmonieux, malgré les nombreux travaux entrepris par les souverains qui y séjournèrent pendant près de huit siècles, c'est le château le plus meublé d'Europe. Fontainebleau ne se révèle pas d'emblée : trop de trésors à y découvrir. Il faut y venir et y revenir.
La Cour d'honneur
Reportage : Marianne Lohse
Venir et y revenir, pour percevoir les traces laissées par les événements heureux ou tragiques qui s'y déroulèrent : mariage de Louis XV et de Marie Leszczynska, baptême du futur Napoléon III, abdication de Napoléon Ier…François Ier y montrait La Joconde à quelques rares privilégiés, Henri IV y inaugura la Galerie des Cerfs, Louis XIII y fit reconstruire le célèbre escalier en fer à cheval. Mais c'est à Napoléon Ier que Fontainebleau doit sa renaissance.
Pillé à la Révolution, le château est remeublé sur son ordre. Grâce aux réserves du Garde-Meuble, à des acquisitions et à des confiscations chez des opposants notoires. Les plus beaux appartements destinés à un invité ? Ceux du pape Pie VII venu pour le sacre, en 1804. C'est dans ces mêmes appartements que le Souverain Pontife fut retenu captif, en 1812.
Fontainebleau propose, depuis peu, une visite des plus originales : on déambule en admirant d'exceptionnelles pendules rythmant la vie des lieux. Les mouvements de vingt sept de ces chefs d'œuvre des XVIIIème et XIXème siècles signés des grands maîtres Porchez, Lepaute ou Bailly, ont fait l'objet d'une longue et minutieuse restauration, grâce au mécénat de l'horloger suisse Rolex.
Confiées aux mains expertes de Patrick Arvaud, ces merveilles de précision figurent en bonne place dans le salon chinois de l'impératrice Eugénie, dans les «period rooms» du musée napoléonien, dans les appartements du Pape, dans les appartements des Chasses et dans les espaces privés qu'occupèrent Joséphine puis Marie- Louise.
Elles sont en bronze doré, en écaille, en biscuit, en marbre, en forme de portique, de borne, de temple, ornées de chérubins ou de sujets mythologiques. Elles sonnent l'heure et l'heure et demie et révèlent parfois à qui les démonte d'étranges surprises. « Comme cette inscription séditieuse : "à bas le roi! " raconte P. Arvaud.
Le Musée chinois de l'Impératrice Eugénie
Les salons et le musée chinois de l'impératrice, quatre pièces aménagées en 1863, méritent amplement le détour avec leur décor rouge, vert, noir, ponctué de paravents laqués, de superbes lanternes, leurs palanquins, leurs collections de précieuses porcelaines.
La pendule du Musée chinois
Quatre statuettes représentant l'Asie, l'Europe, l'Amérique, l'Afrique ornent, dans le salon, une pendule monumentale en bronze ciselé et doré surmontant une boîte à musique.
Pendule à figure de bronze représentant Vénus endormant l'amour par le son de sa lyre; le tout posé sur un beau socle de marbre vert de mer, richement décoré de figures en bas relief, analogues au sujet /Bronze patiné et doré, marbre vert de mer /cadran marqué Lepaute a Paris/ époque début XIX siècle.Localisation: appartement des chasses 1er étage, chambre du Prince Impérial
Toutes d'époque fin XVIIIème ou premier Empire, les six pendules du musée Napoléon Ier évoquent, avec des meubles, des objets, des vêtements ayant appartenu à l'empereur et à sa famille un somptueux art de vivre. La plus étonnante : la pendule dite «avec Uranie». Un compas à la main, la déesse s'y appuie sur un globe céleste supporté par quatre sphinx.
Pendule avec Uranie
Pendule à figure, bronze, le temps assis embrassant l'univers /bronze doré et patiné /Socle marqué LEPAUTE A PARIS /époque début XIX siècle/ localisation: Petits appartements, Grand salon de l'impératrice, dit salon jaune
Dans l'appartement du pape- réaménagé, il est vrai, par Eugénie en 186O- nulle trace de sujets religieux mais une profusion d'amours, de rubans, de guirlandes de fleurs. Les bronzes, attribués à Thomire et à Gille y sont époustouflants.
Pendule à mouvement tournant en bronze ciselé et doré à plusieurs ton d'or /Elle repose sur un socle évoquant le monde aquatique sur lequel des chiens couchés déversent de l'eau simulée par des cristaux. Ce socle contient un mécanisme qui permettait de faire tourner les cristaux pour simuler un filet d'eau. Le cadran tournant surmonté par un aigle forme le couronnement d'une cassolette supportée par des chevaux ailés /Paris, vers 1790.
Ces pendules sont visibles tout au long du circuit principal des visites.
Marianne Lohse
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Château de Fontainebleau
77300 Fontainebleau. Tel : 01 60 71 50 70
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