"Grands hommes" de Haute-Marne, de Voltaire à de Gaulle, 4è étape : de Gaulle à Colombey les deux églises

 

 

Mais d'abord un rappel :

 

 

Charles a 3 frères et une soeur, Marie-Agnès. La famille est élevée dans le respect des valeurs chrétiennes et le sens du devoir. Le père est enseignant che les Frères des Ecoles chrétiennes. Il a son fils comme elève avant de l'inscrire chez les Jésuites en Belgique lors de la crise entre l'Eglise et l'Etat entre 1901 et 1905.

 

Charles, Xavier, Pierre et Jacques, tous mobilisés lors de la Guerre 1914-1918

 

A 15 ans - fanfaronnade, intuition, ambition ? -, Charles se voit en Général et pense (déjà) qu'il sera un jour à la tête de l'Etat... Entré à Saint-Cyr en 1908, il en sort diplômé en 1912. Il choisit d'être affecté dans un régiment de chars car il croit en l'arme blindée. Il participe activement à la guerre de 1914 et sera plusieurs fois blessé puis fait prisonnier. Il tentera l'évasion à 5 reprises avant d'être libéré après l'armistice du 11 novembre 1918. Sa carrière militaire se poursuit en Pologne comme instructeur auprès de l'armée polonaise. De retour en France, Charles épouse Yvonne Vendroux (1900-1979) le 7 avril 1921 à Calais. Ils ont trois enfants : Philippe, Elisabeth et Anne (handicapée).

 

Suivent, dans l'ordre et avec l'appui du Maréchal Pétain, des conférences remarquées à l'Ecole de Guerre, des affectations à Trèves, Beyrouth, Paris (au Secrétariat de la Défense nationale). Depuis longtemps, Charles réfléchit sur le rôle d'une armée et il publie de nombreux ouvrages dont "Vers l'armée de métier". Il défend la notion de guerre de mouvement appuyée par es blindés, par opposition à un front statique que constitue, par exemple, la ligne Maginot. Il est alors peu écouté par ses pairs...

 

"On ne fait rien de grand sans de grands hommes, et ceux-ci le sont pour l'avoir voulu". Cette phrase de Charles illustre bien la philosophie de ce militaire atypique qui prône la prééminence du politique sur le militaire. On le constatera bien plus tard lors de la Seconde Guerre Mondiale,(Appel du 18 juin 1940, ralliement des mouvements de résistants, négociations avec Churchill et Eisenhower) puis à partir de la Libération (Chef du gouvernment provisoire) et quand il accèdera à la magistrature suprême

Charles de Gaulle, quand il n'est pas à Paris ou sur une affectation à l'étranger, aime se ressourcer. Il le fait à La Boisserie, la maison achetée en juin 1934 à Colombey-les-deux-églises alors qu'il n'état encore que simple commandant.

 

 

Derrière ce portail, une étroite allée bordée d'arbres menant à la cour de la maison.

 

 

 

Une façade sobre pour une maison en L à un étage, un petit vestibule et, sur la gauche, deux pièces qui se visitent : la salle à manger et le salon.

 

La salle à manger

 

Le salon

Pas de chichis dans la décoration mais de beaux meubles et quelques bibelots  Tous sont d'origine et la maison, gérée par la Fondation Charles de Gaulle, se visite comme un musée. Au moins pour cette partie du rez-de-chaussée incluant la bibliothèque et le bureau. 

Car le vestibule mène également au bureau du Général situé dans la petite tour visible sur la façade couverte de vigne vierge de la maison.

 

 

Le bureau 

 

 

Dans ce bureau face aux collines champenoises, Charles de Gaulle, militaire mais aussi écrivain prolixe, rédigera la plupart de ses oeuvres.dont les Mémoires de Guerre.en 1954, puis les Mémoires d'Espoir en 1959 et leur suite avec "L'effort" de 1962 à 1970  C'est à La Boisserie également qu'il rédigera certains de ses discours et de ses "Lettres, notes et carnets" . C'est là également qu'il s'est réfugié lors de sa "traversée du désert" (1953-1958) quand, fâché avec les partis politiques de la IVè République, ayant fondé son propre parti le RPF, il se retire de la vie publique pour mieux la retrouver ensuite en mai 1958, dans le contexte algérien et créer la Vè République en décembre de la même année. Il en deviendra le premier Président.

 

La bibliothèque

 

Non loin de La Boisserie, sur la colline de Colombey-les-deux-églises un Mémorial surplombé d'une immense Croix de Lorraine érigée en 1972 rappelle l'itinéraire de Charles de Gaulle, son parcours d'homme, d'époux, de père et d'officier, ses combats, ses engagements, les attentats auxquels il a échappé, les oppositions auxquelles il a été confronté (jusqu'à la révolte de mai 1968 qui le conduira à démissionner de la Présidence de la République fin avril 1969). 

Une vie aux multiples facettes qui se terminera,le 9 novembre 1970 à La Boisserie, cartes en main (le Général aimait le bridge et, à 19h30, il faisait une réussite), par ce qu'on appelait alors une rupture d'anévrisme. Yvonne de Gaulle, que les Français appelaient affectueusement "Tante Yvonne" lui survivra 9 ans.

Les funérailles de Charles de Gaulle furent grandioses avec la présence de dizaines de rois, de chefs d'Etat et de gouvernement venus saluer.la mémoire d'un homme qui aura marqué comme peu d'autres l'Histoire du XXè siècle

 

 

Entrée du Mémorial

et sa Croix de près de 45 mètres

photos Claire Vuillemin ©

 

Le petit cimetière de  Colombey accueille les tombes du Général et de sa famille.  

 

La Boisserie

1 Rue du Général de Gaulle, 52330 Colombey-les-Deux-Églises
03 25 01 52 52

http://www.charles-de-gaulle.org/pages/memorial/la-boisserie/informations-pratiques.php

Mail :  boisserie@charles-de-gaulle.org