Les chemins de Compostelle à Paris
Il y a un peu plus de mille ans, Saint-Jacques-de-Compostelle devenait d'un seul coup un lieu de pèlerinage aussi important que Rome ou Jérusalem. De toute l'Europe, des milliers de pèlerins cheminaient alors vers le sépulcre de l'apôtre Jacques, miraculeusement découvert en Galice, à la pointe occidentale de l'Espagne.
Très vite, tout un réseau d'itinéraires s'est dessiné à travers la France. Des chemins ponctués d'églises et d'abbayes où les pèlerins aimaient se ressourcer.
Quels parcours rappellent le mieux, en France aujourd'hui, les quatre axes majeurs qui, pendant dix siècles, ont drainé par milliers les pèlerins en marche vers Saint-Jacques-de-Compostelle ?
Paris est le point de départ d'un axe important. La Via Turonensis était la route des pèlerins venant du Nord. En provenance des Flandres, de Hollande, des Pays Baltes ou de Scandinavie, ils passaient par Paris où ils prenaient leur départ officiel au pied de la tour Saint-Jacques, rue de Rivoli.
L'enseigne d'un apothicaire "Au bourbon d'or"
C'est sur les pas des pèlerins de Compostelle à Paris que Sophie Martineaud nous emmène à travers un joli petit livre intitulé "Marcher à Paris, sur les pas des pèlerins de Compostelle" .
L'itinéraire décrit dans le livre parcourt la capitale du nord au sud. On suit ainsi le même chemin que celui emprunté par les jacquets du Moyen Age.
Sophie Martineaud nous parle de Mahaut d'Artois, princesse, héritière du comté d'Artois... de Nicolas Flamel, libraire et alchimiste... Elle nous invite à faire un détour par le musée Carnavalet. Elle évoque l'église Saint-Jacques de la Boucherie, ancienne église de Paris élevée au 13ème siècle démontée pierre par pierre pendant la Révolution Française et dont il ne subsiste aujourd'hui que le clocher gothique flamboyant connu sous le nom de "tour Saint Jacques", rue de Rivoli.
Dans la lumière des vitraux des églises ou dans la pénombre des chapelles, l'auteur nous invite à découvrir la moindre trace des pèlerins qui ont fait halte à Paris.
Quels itinéraires pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle ?
Un axe de Paris à Saint-Jean-Pied-de-Port en passant par Tours,
Un axe de Vézelay à Saint-Jean-Pied-de-Port en passant par Limoges,
Un axe du Puy-en-Velay à Saint-Jean-Pied-de-Port en passant par Conques,
Un axe d'Arles à Somport en passant par Toulouse.
Une trentaine de kilomètres séparent Saint-Jean-Pied-de-Port, en France, de Roncesvalles (Roncevaux) en Espagne.
Une fois à Roncesvalles, il faut encore parcourir 830 km pour atteindre Santiago de Compostela (Saint-Jacques-de-Compostelle)...
Depuis le Somport, on compte 867 km pour atteindre Santiago de Compostela (Saint-Jacques-de-Compostelle).
Vitrail représentant Saint Jacques le Majeur en l'église Saint-Leu-Saint-Gilles
On reconnait Saint Jacques le Majeur grâce à son chapeau timbré de la coquille, au bourdon et à la gourde. Le glaive qu'il porte dans l'autre main fait référence à son martyre, Saint Jacques ayant été décapité vers l'an 40 de notre ère.
Le Lexique du pèlerin :
Jacquet : qualifie le pèlerin se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle
Bourdon : bâton du pèlerin
Compostela : document attribué par le Bureau des pèlerins à Saint-Jacques-de-Compostelle et certifiant que le titulaire a bien fait le pèlerinage
Coquillard : nom donné aux faux pèlerins, escrocs qui arboraient la coquille, insigne des pèlerins, pour se faire héberger tout au long du chemin de Compostelle
Marcher à Paris
sur les pas des pèlerins de Compostelle
Sophie Martineaud
Collection : Les Chemins d'Histoire
Rando éditions
Editions Sud ouest
8,50 Euros
Décor sculpté dans la cour de l'hôtel de Cluny,
évoquant le blason de Jacques d'Amboise, abbé de Cluny
Je dois vous dire qu'en 2006, j'ai fait le trajet entier jusqu'à Compostelle en partant du Puy.
Ultreia !
Cordialement
Merci de me le dire....
J'ai déjà fait le chemin jusqu'à Santiago
En fait, les pèlerins se croisaient sur cette route : pas seulement à cause du fait que chacun devait bien rentrer chez soi après s’être rendu à Saint-Jacques, mais aussi parce que Rome drainait un très grand nombre de pèlerins, surtout à partir de l’instauration du premier jubilé à Rome par Boniface VIII en 1300. Et en particulier des pèlerins de la péninsule ibérique.
Se superposant au faisceau convergent de routes vers Compostelle, un autre faisceau de routes conduisait à Rome, comme on peut le voir sur cette carte dressée d’après les témoignages de pèlerins du Moyen Âge :
http://www.villemagne.net/site_fr/r...
Parmi ces chemins, la Via Francigena ou « voie des Français », qui n’est pas une route unique, mais un ensemble de parcours pour les pèlerins vers Rome (roumieux) venant de France et du sud de l’Allemagne actuelle. Un de ces multiples parcours connaît depuis plusieurs années une popularité grandissante : celui que consigna l’évêque anglais Sigéric durant son pèlerinage qui le mena de Canterbury à Rome en 990 :
http://www.villemagne.net/site_fr/r...
