Réaménagement du Musée de l'Hôtel-Dieu de Mantes-la-Jolie
Des travaux d'aménagement vont bientôt commencer au Musée de l'Hôtel-Dieu, qui fermera provisoirement ses portes le 4 septembre. Au printemps 2018, la grande salle réaménagée sera entièrement dédiée à l'œuvre de Maximilien Luce. Le lieu a vocation à devenir une référence en France pour tous les amateurs du style postimpressionniste. Au printemps 2018, nous célèbrerons les 160 ans de la naissance de Maximilien-Luce. Une date anniversaire qui correspondra à la réouverture du Musée de l'Hôtel-Dieu, dont la plus grande salle sera dès lors dédiée à l'œuvre et à l'univers artistique du célèbre peintre post-impressionniste.
La façade classée du Musée de l'Hôtel-Dieu, voisine de la Collégiale du XIIe siècle
Le nom de Maximilien Luce est indissociable de Mantes-la-Jolie depuis que son fils, Frédéric, fit don de la collection de son père à la Ville. Cet ensemble (le plus important de France) présente ainsi un éventail complet de l'œuvre du peintre, abordant plusieurs facettes de son art et de sa personnalité. Dévoilé dans nombre d'expositions, il n'avait pas encore fait l'objet d'une présentation permanente. Ce sera chose faite au printemps 2018. À cette date, le Musée rouvrira ses portes avec, dans la plus grande salle de l'édifice, une muséographie moderne, pédagogique et attrayante. 80 œuvres (peintures, dessins, sculptures) permettront de mieux appréhender la carrière et l'héritage de cet artiste charnière de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Elles montreront le processus de création de Luce, l'évolution de ses représentations mais aussi son environnement amical, artistique, intellectuel et politique. L'ambition est de faire découvrir sa vision à travers sa production personnelle et intime, puisque ces œuvres sont celles qu'il avait choisi de conserver dans son atelier.
Le plus bel hommage possible
Cet aménagement répond enfin à la demande de Frédéric Luce, qui souhaitait expressément une installation complète et pérenne. L'objectif de ce projet va toutefois bien au-delà. Il s'agit d'attirer un public jusqu'ici réticent à franchir les portes d'une institution culturelle jugée à tort lointaine et de répondre à la demande des visiteurs franciliens, français et étrangers de plus en plus nombreux. De nouveaux outils d'aide à la visite seront mis en place à cet effet : livrets-jeux, fiches d'accompagnements. Ils permettront de découvrir quelques chefs d'œuvre inédits : le portrait d'Edouard Vuillard par Luce et l'une des plus grandes peintures d'histoire de l'artiste, " L'Exécution de l'Alsacienne ", actuellement en cours d'acquisition. Pour ce bel investissement, d'un montant total de 630 000€, la Ville sollicite des subventions auprès du Département des Yvelines et de la DRAC.
Les travaux concerneront aussi le bâtiment dans son ensemble (toiture, huisseries, éléments de la façade). Une grande campagne de restauration et d'inventaire des collections de la ville va être menée pendant ce laps de temps. Tout doit être prêt pour qu'au moment de la réouverture, l'inauguration du musée réaménagé soit le plus bel hommage possible à un artiste qui aura marqué son époque.
L'histoire de la collection Luce
La collection initiale, provenant directement de l'atelier de l'artiste, était composée de 121 œuvres de Maximilien Luce - 69 tableaux, 21 gravures, 31 dessins - ainsi que de 4 portraits de l'artiste par ses proches (Frédéric Luce, Raoul Lamourdedieu, Kees van Dongen et Louis Valtat). Elle compte aujourd'hui plus de 300 pièces, rassemblées grâce aux dépôts, aux acquisitions et à la générosité de donateurs. Ce fonds comprend certaines des œuvres les plus emblématiques
Il trouve son origine dans la donation faite par le fils de l'artiste, Frédéric Luce, à la Ville de Mantes-la-Jolie en 1971. Le noyau original de ce fonds provient donc directement de l'atelier de l'artiste. Il comprend certaines des toiles les plus importantes de sa production : La Gare de l'est sous la neige, la Fonderie à Charleroi, Madame Bouin à sa toilette, etc.
Selon les termes de la donation, " Monsieur Luce, donateur, impose à la Ville de Mantes-la-Jolie d'exposer les œuvres ci-dessus mentionnées dans des locaux à aménager à cet effet à Mantes-la-Jolie, rue de la Heuse, ancienne chapelle de l'Hôtel-Dieu ".
L'histoire de la collection Luce est donc étroitement liée à celle du musée de l'Hôtel-Dieu. Si cette volonté est véritablement réalisée avec l'ouverture de l'actuel musée de l'Hôtel-Dieu en 1996, les tableaux sont offerts aux yeux du public dès 1975 par une première exposition présentée au second étage de l'ancien Hôtel de Ville.
Le décès de Frédéric Luce, survenu en 1974, ne lui permettra jamais de voir sa donation exposée.
Un jeune musée, un bâtiment historique
Le musée de l'Hôtel-Dieu est situé à proximité de la Collégiale Notre-Dame dans un bâtiment édifié au XIVe siècle et fortement remanié aux XVIe et XVIIe siècles. L'institution était alors gérée par l'Église, des religieuses y soignant les pauvres, les pèlerins et les orphelins.
À partir du XVIIIe siècle, le bâtiment connaît diverses occupations. Il sert de prison sous la Révolution, est ensuite utilisé comme hospice puis comme orphelinat. Désaffecté en 1854 et vendu par lots, il abritera successivement un théâtre, un café, un cinéma et une salle de bal, avant d'être acquis par la ville en 1962. En 1964, la chapelle de l'Hôtel-Dieu est inscrite à l'Inventaire des Monuments Historiques pour sa façade du XVIIe siècle, classée en 1948.
La restauration de l'édifice achevée, le musée de l'Hôtel-Dieu est inauguré en juin 1996. Le musée est labellisé Musée de France depuis 2002. Il possède le fonds de référence de Maximilien Luce et offre aux visiteurs des expositions temporaires de qualité, portant sur l'univers artistique de Luce, mais aussi sur la photographie, les arts et cultures du monde, le patrimoine régional et l'art contemporain.
