Musée du Moyen Age à Paris

Nymphe à l'amphore

Une exposition tempotaire (la dernière étant celle d'Astérix)  est souvent l'occasion l'occasion de découvrir ou redécouvrir ce passionnant musée qui récèle des trésors médiévaux dont la célèbre série de tapisseries dites de "La Dame à la Licorne".

Avant Astérix, c'était  "Les soins du corps" présentés aux Thermes Gallo-romains. Car le Musée comprend en effet d' importants vestiges des thermes du début de notre ère.

Coup d'oeil rétrospectif sur cette exposition temporaire et les thermes avant d'explorer le musée médiéval.

De l'Antiquité jusqu'à la Renaissance, les soins du corps ont occupé une place importante dans la vie quotidienne. L'exposition de Cluny présentait une baignoire de marbre, des vases à onguents, miroirs, peignes, racloirs et autres accessoires utilisés par les Romains, Gaulois, et les hommes du Moyen Age pour entretenir leur corps et assurer leur hygiène. On voit là que nos ancêtres avaient des notions très précises de la propreté et que les Romains (et les Grecs), dans ce domaine, avaient su donner l'exemple...

Le Musée de Cluny et le Musée de la Renaissance d'Ecouen s'étaient complètés pour présenter, à Cluny, les soins du corps de l'Antiquité au Moyen Age, et à Ecouen, la période de la Renaissance.

Photos : Guy Riboreau©

Baignoire de marbre. 

Accessoires de toilette divers : miroirs, grattoirs, coupes, peignes...

Mosaïque romaine retrouvée dans les Thermes et représentant un Amour chevauchant un dauphin

On ne saurait visiter l'ancien hôtel des abbés de Cluny sans s'attarder sur les vestiges des Thermes gallo-romains (Ier au IIIème siècle). Nous avons là un ensemble monumental comprenant le Frigidarium plutôt bien conservé avec ses 15 mètres de hauteur sous plafond, 2 caldariums passablement ruinés et un réseau de souterrains et d'égouts qui permettaient la circulation et l'évacuation de l'eau dans les Thermes.

Le Frigidarium

 Frigidarium, l'un des côtés du "Pilier des Nautes" dit "Bloc de Jupiter. Il remonte à une période comprise entre 14 et 37 après J.C. et fut découvert sous le chœur de Notre Dame de Paris.

 Les souterrains

Le Musée du Moyen Age et les Thermes gallo-romains qu'il abrite ont la cote. Les étrangers et les provinciaux s'y précipitent, peut-être plus encore que les parisiens. Il est vrai que le Musée du Moyen Age, encore appelé "Musée de Cluny" (fin du XVème siècle) est un lieu magique où le visiteur ne se lasse pas d'admirer le savoir-faire des peintres, sculpteurs, orfèvres, ébénistes et tapissiers médiévaux.

Au coin des Boulevards Saint Michel et Saint Germain, le lieu mérite qu'on s'y arrête, tant il est chargé d'histoire et riche d'œuvres d'art.

La vedette reste la célèbre tapisserie de la Dame à la licorne présentée dans un écrin semi-circulaire à la lumière tamisée.

. "A mon seul désir"

La tapisserie date de la fin du XVème siècle et elle comprend 6 tentures dont 5 évoquant les cinq sens, (la vue, ci-dessus) et une sixième baptisée "A mon seul désir" (ci-dessus).

Les 6 tentures ont été conçues à Paris et tissées en Flandre (laine et soie) à la demande de Jean Le Viste, un proche de Charles VIII.

Ci-dessous, le goût.

C'est Prosper Mérimée qui les a découvertes dans un château de la Creuse, Boussac, en 1841 et c'est George Sand qui les rendit célèbres.

Petite histoire de ces tapisseries,

proposée par un lecteur érudit de Claire en France, Jacky Lorette :

La Dame à la licorne : huit tapisseries dans les appartements d'Antoine Le Viste
et au château de Boussac ?

Mon site  expose une interprétation de la tenture La Dame à la licorne : celle de M. André Arnaud, longtemps cartonnier aux Ateliers Robert Four à Aubusson (Cf. revue Galerie des Arts n° 209 d'octobre 1981).
 

Pour lui, les tapisseries ont été tissées pour Antoine Le Viste, peut-être à Bruxelles, Tournai ou Bruges et peuvent être l'œuvre du peintre Jean Perréal, dit Jehan de Paris. La mystérieuse Dame est Mary Tudor, troisième épouse de Louis XII et sœur d'Henry VIII, qui fut reine de France d'août à décembre 1514.

Sa suivante est Claude de France, épouse de François 1er. Les licornes et les lions représentent les personnages historiques qui ont participé à cet épisode de l'Histoire de France.

J'ai repris et développé cette hypothèse. En se référant aux témoignages de George Sand (qui a vu huit tapisseries au château de Boussac) et de Prosper Mérimée (qui a sauvé les tapisseries), et conformément aux événements historiques notés par les chroniqueurs de cette époque, je pense que la tenture originelle de La Dame à la Licorne, uniquement centrée sur le séjour parisien de Mary Tudor en tant que Reine de France, était constituée de sept tapisseries conçues et tissées entre 1515 et 1520.

Une 8ème tapisserie que l'on peut nommer Pavie, où Mary est absente, actuellement nommée Le Toucher n'a été conçue qu'après 1525 pour évoquer la défaite française de Pavie et la grande colère d'Antoine Le Viste, alors Président du Parlement de Paris, et de ses amis politiques.

Les huit tapisseries de La Dame à la licorne furent donc d'abord accrochées dans les appartements parisiens d'Antoine Le Viste, puis par héritages successifs arrivèrent au château de Boussac en 1660.

En 1882, à la demande de Prosper Mérimée, les six tapisseries rescapées de La Dame à la licorne quittent Boussac pour rejoindre le musée de Cluny à Paris. Mais deux tapisseries avaient disparu, rongées par les rats, l'humidité et découpées en morceaux par certains habitants du château.

Jacky Lorette

Outre "La Dame à la licorne, le Musée du Moyen Age offre d'autres merveilles : toujours au registre de la tapisserie, relevons les tentures de chœur illustrant la vie et le martyre de Saint Etienne.

Ces tentures d'une longueur de 45 mètres ont été probablement conçues à Bruxelles vers 1500 et elles étaient destinées à orner la cathédrale d'Auxerre.

Une noble femme de Constantinople ramène le corps de son mari, mort à Jérusalem, et emporte par erreur le corps de Saint Etienne (ci-dessus)

Miracle des mules rétives qui indiquent où doit être enseveli le corps du saint (ci-dessous)

La sculpture - romane et gothique notamment - occupe une place de choix dans ce musée.

La Vierge et Saint Jean, XIIIème siècle, Cathédrale du Prato

Saint Jean Baptiste, noyer polychrome, Sienne vers 1370-1390, (de Lando di Stefano ?)

Vierges à l'enfant, Vierges de Pitié, les bois polychromes sont nombreux à Cluny.

Croix, Byzance, fin du XIème/XIIème siècle. Argent partiellement doré

Baptistère

 Pour en savoir plus :

http://www.musee-moyenage.fr
http://www.musee-renaissance.fr/home

Pour écouter des musiques médiévales en regardant les photos de "La Dame à la Licorne" :

http://www.lesdernierstrouveres.com

ou

La Dame à la Licorne et au Lion