On la sentait un peu fatiguée par le poids des ans, accrochée qu'elle était dans sa rotonde un peu trop éclairée, pendue à des murs qui retenaient la poussière... Il lui fallait changer de cadre et se refaire une beauté. Un projet fut élaboré par les responsables du Musée du Moyen-Age où elle a élu domicile depuis 1882. Il convenait d'imaginer un espace digne de la vieille dame et de ses six représentations datant du début du 16è siècle. La Dame à la Licorne vient de réapparaitre, plus belle et plus énigmatique que jamais dans un nouvel écrin baignant dans une demi pénombre où seules des LED discrètes viennent éclairer ses couleurs ravivées. Un superbe travail de restauration et une muséographie qui respecte l'oeuvre tout en permettant au visiteur de l'admirer et de tenter de la comprendre.
Reportage : Guy Riboreau ©
Avant d'entrer dans le nouvel espace par une petite rampe, le visiteur est mis en condition avec deux citations, l'une de Rainer Maria Rilke, qui avait été séduit par cette oeuvre complexe, l'autre de Jean Gerson, philosophe, théologien, homme politique du Moyen Age, originaire des Ardennes. Il fut chancelier de l'Université de Paris de 1395 à 1415
De gauche à droite après avoir pénétré dans l'espace aux murs sombres conçu par Paul Barnoud, les cinq premières tapisseries illustrent les cinq sens, du plus matériel au plus spirituel.
Le toucher
L'odorat
Le goût
L'ouie
La vue
La dernière des six tapisseries garde son mystère malgré les recherches menées à son sujet. Pourquoi cette mention "Mon seul désir" ? S'agit-il du contenu du coffret de bijoux que lui tend une servante ou bien y dépose-t-elle le collier qu'elle portait, dans un geste de dépouillement ? Quel est donc l'objet de son désir ?
Après cette restauration réalisée sur place au Musée du Moyen-Age, les détails des tapisseries apparaissent dans toute leur finesse et leur éclat.
Détail de la tapisserie "Mon seul désir"
Le petit chien de la Dame
Un support légérement incliné pour mieux répartir le poids de chaque tapisserie
Un rappel : identifiées au Château de Boussac dans la Creuse, signalées en 1941 par Prosper Mérimée alors inspecteur des monuments historiques, les six tapisseries ont séduit George Sand qui contribua à les faire connaitre.
C'est probablement une famille lyonnaise, les Le Viste, qui en passa commande. Les cartons furent dessinés à Paris vers 1500 par un artiste nommé "Maitre des très petites heures d'Anne de Bretagne". Le lieu du tissage n'est pas connu : Paris ou les Flandres.
Concernant les thèmes traités, si les 5 sens ne posent pas de problème d'interprétation, l'énigme reste entière concernant la mention "Mon seul désir" et la présence de la licorne.
En 2011 un comité d'experts avait constaté un fort empoussièrement des tapisseries et des tensions dues au mode d'accrochage. Le projet de restauration fut lancé en 2012. Entre mai 2012 et février 2013, cinq restauratrices ont dépoussiéré soigneusement, nettoyé, lavé chaque tenture. Les fils abimés ont été remplacés en respectant les techniques médiévales et en retrouvant les teintes originelles. Une nouvelle doublure a été ajustée et désormais les tentures reposent sur un velours couvrant chaque panneau incliné.
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