Le titre du livre résume bien ce qu'on peut retenir des écrits et compositions de Rouget de Lisle. Illustre inconnu... Auteur d'une seule oeuvre mémorable alors qu'il en a produit des dizaines, poèmes, livrets d'opéra, écrits et musiques de toutes sortes... Pourquoi une telle absence de reconnaissance ? A quelles circonstances particulières la doit on ? Le livre de Jean-Paul Rosart, plus qu'une biographie de l'auteur de la Marseillaise, nous éclaire sur les ambiguités et les faiblesses de l'homme mort dans la misère en 1836 à Choisy-le-Roi après avoir fréquenté les salons les plus huppés, son nom ayant été acclamé par des milliers de personnes..
Compte-rendu de lecture ; Guy Riboreau ©.
Le nom de Choisy-le-Roi résonne comme un contrepoint ironique quand on considère la vie de Claude-Joseph Rouget de l'Isle, lui qui a bien failli être guillotiné pour ses sentiments royalistes dans le contexte de la Révolution française en refusant d'adhérer à la Convention... La vie de l'auteur de La Marseillaise aura été ponctuée de rendez-vous manqués avec l'Histoire, de choix de vie marqués par l'ambiguité, lui qui se voyait grand compositeur quand il n'était qu'un militaire de carrière peu intéressé par les armes et que ses oeuvres n'avaient que peu d'écho... On ne parlerait plus de lui depuis longtemps s'il n'avait tenu une promesse faite lors d"un dîner arrosé à Strasbourg, de fournir un hymne dès lendemain matin, à la gloire de l'Armée du Rhin.
Rouget (originaire d'un petit village jurassien et qui n'était devenu de L'Isle que par un jeu d'écritures pour être mieux accepté dans une école militaire...) n'était alors qu'un simple capitaine du Génie affecté à la garnison de Strasbourg. Ses penchants royalistes, ses relations maçonniques, ses prétentions musicales, lui avaient permis de s'introduire dans le cercle des amis du maire, Friedrich Dietrich. La France venait de déclarer la guerre au roi de Hongrie et de Bohème (23/04/1792). Lors d'un dîner fort arrosé au Champagne le 25 avril, Rouget qui faisait partie des convives reçut l'ordre du maire de lui fournir un chant pour l'Armée du Rhin. "Demain 9h00, avec texte et partition !"
La nuit portant conseil, le climat d'excitation guerrière aidant, Rouget pris sa plume, se souvint de quelques slogans entendus ici et là et surtout repris presque mot pour mot une affiche de la Société des amis de la Constitution disant ceci :
Aux armes, citoyens, l'étendard sanglant est déployé : le signal est donné. Aux armes ! Il faut combattre, vaincre ou mourir. Aux armes ! .../... Marchons !"
Rouget prit son violon chercha une mélodie puis finit par se coucher pour se réveiller à 6h00. Mais il restait à finaliser son texte pour l'adapter à la musique trouvée. Son bataillon s'appelant "Les enfants de la Patrie", il reprit naturellement cette appellation. A 9h00, Rouget avait finalisé preque tout son chant qu'il fit écouter à un ami avant de se rendre chez le maire. Là ,écoute et approbation enthousiaste du premier magistrat qui convoqua aussitôt un autre grand dîner pour le soir même. Audition publique, enthousiasme des convives. L'Armée du Rhin avait son hymne...
Comment est-il devenu celui de la France ? Qu'est-il advenu ensuite à Rouget de L'Isle ? Il vous faut lire le livre de Jean-Paul Rosart pour le savoir.
Rouget de l'Isle ou la Marseillaise désenchantée
Editions du Panthéon
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