Festival de Cannes : Gilles Jacob raconte...

"Je suis entré dans l'écran en 1948 pour devenir tour à tour critique, éditeur, et finalement directeur du Festival de Cannes" écrit Gilles Jacob. "Un festival ce sont des films, plus des drames. Les films, c'est ce qui reste, c'est l'oeuvre achevée, c'est le marbre éternel - et c'est le plaisir; les metteurs en scène, c'est la souffrance.".

Il arrive à Cannes en janvier 1976 sur proposition du président du Festival, Robert Favre Le Bret, et de son délégué général, Maurice Bessy. Engagé à mi-temps avec un contrat à l'essai de 6 mois, non renouvelable... Un essai bien transformé puisque Gilles Jacob devint délégué général du Festival en 1979 et président en 2001 !

Photos : Guy Riboreau ©

Des plaisirs et des drames, il en connaitra en plus de 30 ans de festivals. Au générique de ses souvenirs, des noms célèbres -Jane Fonda (en couverture du livre), Sharon Stone, Jeanne Moreau, Orson Welles, Clint Eastwood, Federico Fellini, Woody Allen, Stanley Kubrick, Catherine Deneuve, Gérard Depardieu et celle qui a présidé cette année le Jury du Festival, Isabelle Huppert.

 La Croisette en aura vu passer des stars, réelles ou en devenir. Entre le Palais des Festivals, et les hôtels Majestic (ci-dessous), Carlton et Martinez pour ne citer que les plus emblématiques, les vedettes du grand écran auront arpenté la célèbre promenade, sacrifiant au rite des photos et de la signature d'autographes.

Et chaque année, le public est au rendez-vous pour voir les vedettes monter les marches rouges du grand escalier qui mène à la salle Louis Lumière du Palais des Congrès.

Le livre de Gilles Jacob évoque son enfance marquée par la guerre (recueilli dans un séminaire savoyard pour échapper à la Gestapo), un milieu familial de marchands de biens plutôt aisé, puis sa découverte de l'univers cinématographique grâce aux revues, aux livres, puis aux séances de la Cinémathèque.

Avec un humour à la Woody Allen et beaucoup de subtilité, l'auteur conte sa vie, familiale et professionnelle, ses années de festival, ses rencontres, ses fascinations, ses coups de gueule et les difficultés des membres des jurys successifs à s'entendre sur la composition du palmarès...

Il épingle au passage quelques vedettes, hommes (et femmes) politiques dont l'ego sur-dimensionné ou l'arrogance gâche la vie d'un président de festival.. "L'homme de l'ombre"se dévoile avec une grande élégance et, finalement, beaucoup de tendresse pour ceux qui font leur cinéma.

Le lecteur notera un bel hommage de l'auteur à Toscan du Plantier, un ami et complice en cinématographe.

C'est que Cannes, ce n'est pas rien ! Le Festival est l'une des plus importantes manifestations médiatiques au monde avec plus de 4000 journalistes et plus de 1900 médias représentant environ 80 pays.

Le budget du Festival représente environ 20 millions d'euros dont la moitié provient de fonds publics par l'intermédiaire du Ministère de la Culture (Centre National de la Cinématographie), de la Ville de Cannes et d'autres collectivités territoriales (le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d'Azur et le Conseil Général des Alpes Maritimes). Le financement est complété par les apports d'un certain nombre de groupements professionnels, partenaires institutionnels et de sociétés privées, partenaires officiels du Festival. (source :

Le Festival est dirigé par Thierry Frémeaux, délégué général depuis août 2007.

C'est ainsi qu'il présente le Festival :

"Cannes est un bien collectif que chacun, là où il se trouve et à sa manière, construit pierre à pierre, année après année. C'est en ne cessant jamais de l'interroger, d'en déplacer la fonction et d'en susciter le commentaire, qu'on lui rendra le meilleur service. Solidement ancré dans son histoire, Cannes se veut accueillant envers la nouveauté. Ce qui ne lui ressemble pas l'enrichit : c'est pourquoi ce festival est notre festival."

  "Le festival de Cannes provoque des sentiments contradictoires" confie encore Thierry Frémeaux à Télérama

Palmarès 2009 sur le site du festival :

http://www.festival-cannes.com/fr.html