Autour de Bergerac (Dordogne)
Il faut bien l'avouer : les vins de Bergerac ont longtemps été complexés face à leur "illustre voisin", le vignoble du Bordelais. Grâce à la tenacité de quelques viticulteurs, les vins de Bergerac reprennent du poil de la bête. La rigueur dans la vinification et la qualité sont à nouveau au rendez-vous aujourd'hui en Dordogne. Le "Pécharmant", vin tannique couleur rubis n'a rien à envier à ses voisins bordelais et son nom a tout pour séduire... Autre fleuron du coin : le Monbazillac, vin liquoreux à la robe ambrée qui trouve toute sa subtilité dans les brouillards d'automne de la vallée de la Dordogne...
Le vignoble de Pécharmant, situé juste en amont de Bergerac, autour de Creysse
Photos : Claire Vuillemin ©
Il fait plus froid que la "température normale de saison" en cette fin du mois d'octobre à Bergerac et ses environs. Pas plus de 7° l'après-midi... Les vendanges vont bon train à Monbazillac.
Fin octobre en effet, quand le soleil se lève, très bas sur la ligne d'horizon, la brume prédomine dans la vallée. Les brouillards matinaux et les chauds rayons de soleil de l'après midi créent un micro-climat propice au développement de ce qu'on appelle la "pourriture noble" sur les grappes de raisins qui se concentrent alors énormément en sucre. Tout le cocktail aromatique du raisin en est alors bouleversé : on n'a plus les arômes du cépage, on n'a pas (heureusement) les arômes du champignon, mais les arômes de l'assemblage des deux d'où ce caractère particulier du liquoreux de Monbazillac.
Le vignoble, de 3600 hectares, s'étend sur la côte sud de la vallée de la Dordogne. Il est orienté au nord. C'est un terroir argilo calcaire et constitué de graves. Cépages : Sauvignon, Sémillon et Muscadelle.
Le château de Monbazillac, propriété de la cave coopérative
Le vignoble de Monbazillac prend tout son essor au Moyen-Age. La légende raconte que les moines de St Martin, trop occupés par ailleurs, auraient délaissé leurs vignes permettant à la pourriture noble appelée "botrytis" de s'y développer.
Le Monbazillac est ainsi un liquoreux au sens strict du terme, élaboré avec de la vendange « botrytisée », c'est-à-dire attaquée par le botrytis.
Les vendanges sont réalisées par tris successifs, entièrement à la main. On passe une première fois sur la parcelle, on récolte ce qui est mûr et pourri en en laissant volontairement sur le pied. On passe une seconde fois, puis une troisième...
Pour les plus exigeants, on peut même aller jusqu'à 7 tris. Tout dépend du millésime. D'où l'importance d'avoir une très belle arrière saison avec brouillards matinaux et après-midi ensoleillés. La condition sine qua non pour obtenir un parfait équilibre entre acidité et sucre.
Le château Kalian 2005, "typique du Monbazillac gras" souligne Paul Salvat qui choisit les vins de la cave du restaurant "La tour des vents" à Monbazillac.
Le château de Tiregand
photo : Claire Vuillemin
"La Dordogne (entendez la rivière Dordogne, affluent de la Garonne) est l'épine dorsale de tout le vignoble autour de Bergerac" me précise François-Xavier de Saint -Exupéry, propriétaire du Château de Tiregand, dominant la rivière, l'un des plus beaux sites de Pécharmant.
François-Xavier de Saint-Exupéry
Le vignoble de Bergerac, c'est environ 12.500 hectares et 1000 viticulteurs.
Il y a 13 appelations déclinées sous les trois couleurs :
Bergerac (Bergerac rouge, rosé et blanc; côtes de Bergerac rouge et côtes de Bergerac blanc); Montravel (Montravel, Montravel rouge, côtes de Montravel, Haut-Montravel); Pécharmant; Rosette; Monbazillac; Saussignac.
Bergerac est à 534 Km de Paris, 94 Km de Bordeaux et à 48 Km de Périgueux.
En train, TGV jusqu'à Libourne, puis TER :
Créé le : 11/11/2010 - Mise à jour : 07/10/2013