Narcisses et autres fleurs de printemps au Jardin François (Orne)

Le Jardin François a une histoire. Celle-ci a commencé dans les années 40 lorsque pour fuir la guerre et ses privations alimentaires, Gérard François est emmené par son père sur la terre de leurs aïeux. C'est le Perche. On y sera loin des canons et moins exposé au manque de nourriture. Le petit Gérard va se plaire dans la rudesse climatique de cette terre où les brumes d'hiver sont longues à se dissiper et où l'hiver dure plus qu'ailleurs. Et c'est pourtant là, pas très loin de Préaux du Perche, que Gérard François revient quand il se met en quête d'un lieu à aménager pour en faire une villégiature de week-end, et sans doute inconsciemment un lieu de retraite.

Reportage : Georges Lévêque ©

 

Vue générale du jardin dans le courant de mars avec ses bruyères, ses narcisses, ses hellébores


Ce retour aux sources vibre encore dans sa mémoire. "C'était un dimanche matin de fin 1992 quand j'ai acheté ces quelques hectares de terre, avec quatre maisons, posées là dans le respect de traditions oubliées. Madame Robbé (Maîtresse Yvette comme elle sera dénommée plus tard) et son mari, les anciens fermiers qui finissent leurs activités, me demandent quand ils doivent quitter la maison qui les abrite. Mais pourquoi partir ? Nous avons ici bien assez de place pour tous et nous ne nous gênerons pas."

 

Une source alimente en eau différents bassins qui capte les reflets bleus du ciel et abreuve les oiseaux

 

Ce pacte moral allait commencer dès le printemps suivant lorsque les actes de notaire furent signés. Gérard François achetait donc un morceau de paysage, comme on en voit dans les livres de géographie ou les revues touristiques. Des perspectives qui s'égarent dans le lointain, dans des vallonnements successifs avec des maisons dont les cheminées fumantes apparaissent ici et là. Ce qui s'appelle aujourd'hui le Jardin François est donc là posé dans ce Perche vert et humide, souvent brumeux dans la saison froide, assez pluvieux pour ne pas avoir à craindre la sécheresse et riant quand même dans un jaune acidulé au temps de l'herbe nouvelle et les premiers narcisses sauvages de mars. L'été est aussi beau qu'ailleurs et la plupart des communes voisines par ici ont rejoint l'organisation du Parc Naturel Régional du Perche.

 

 

Gros plan sur fleurs soyeuses de Corylopsis pauciflora pour enchanter les jours courts de la fin d'hiver.


L'idée d'un jardin arriva vite car il fallait faire un lien, agréable et charmant plutôt que prétentieux, qui unirait décemment le nouveau hameau du Parisien qui faisait refaire tous les crépis à la chaux selon l'usage local (voir le village de La Rouge à côté pour comprendre) à cette nature préservée, ce bocage percheron semblant sorti intact de l'éternité. Roselyne Guérin et Alexandre Thomas participèrent à l'ébauche et la mise en forme des lieux. Depuis l'année dernière un sang nouveau est arrivé avec le jeune Max Criloux le nouveau chef jardinier, chargé de redonner du peps à un ensemble qui s'endormait.

 

 Pour avoir des hellébores fortes et florifères, une terre grasse nourrie de terreau de fumier est la bienvenue

 

Les jardins sont ainsi, on est toujours forcé de devancer leur disposition à retourner vers le sauvage. Il n'en reste pas moins vrai que les massifs d'arbustes sont bien denses et qu'il faut éclaircir. La chance est du côté des bulbes à fleurs. L'ail d'ornement fait merveille en avril et mai : des centaines d'Allium 'Globemaster' portent haut leurs grosses boules de fleurs mauves.

 Un mois plus tôt c'est un autre spectacle. Une part de la grande prairie disparaît sous une toison jaune de milliers de narcisses qui, d'année en année, colonisent le territoire tant les conditions de vie qu'on leur offre leur plaisent. Les arbustes ont pris des dimensions adultes et les premiers magnolias à fleurir sont de gigantesques bouquets blancs dès mars.

 

 Floraison de mars pour le magnolia étoilé Magnolia stellata 'Waterlilly

Prairie abandonnée aux narcisses -voici quatre variétés de narcisses qui prospèrent parfaitement au Jardin François : "Early Sensation" "Tahiti" "Thalia" et "Poeticus"

 

 Les bruyères Erica carnea et darleyensis font des tapis compacts et charmants tout l'hiver et "mention spéciale" pour les hellébores orientales qui à pareille époque et même sous la neige sont capables de fleurir comme nulle part ailleurs dans des couleurs roses à fendre l'âme.

 

On peut parler d'une tapisserie de bruyère en mélangeant différentes variétés d'Erica carnea et Erica x darleyensis 

 

Georges Lévêque

 

Carnet d'adresses


Le Jardin François, 61340 Préaux-du-Perche. 02 37 49 64 19

www.jardin-françois.com
Ouvert tous les jours de l'année, du lever au coucher du soleil. Chambres d'hôte disponibles.

Parc Naturel Régional du Perche, maison du parc à Courboyer 61340 Nocé
www.parc-naturel-perche.fr

 

Créé le : 04/03/2012 - Mise à jour : 05/03/2012
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