Les jardins du Château de Villandry passent au bio : une aventure exaltante

Dès 2009, les efforts se concentrent sur le potager où les méthodes de  travail ont été entièrement revues. Outre une nouvelle organisation du  travail qui demande à chacun d'observer avec vigilance l'allure des plantes, une série d'outils a été mise ou remise en service. Et des  pratiques culturales aux gestes réfléchis ont progressivement  remplacé les anciennes. Voici quelques exemples.
 

• Réglage arroseur

Une attention particulière est donnée au système d'arrosage. Une observation précise des besoins en eau de chaque carré du potager est réalisée chaque jour afin de programmer par ordinateur les endroits et les temps d'arrosage. Grâce à cette gestion pointue, l'eau est distribuée "juste comme il faut" et s'en trouve économisée.

• La grelinette

Fini le temps où le bêchage des carrés était fait à la pelle bêche. Cette dernière a été remplacée depuis deux ans par la grelinette, un outil revenu au goût du jour et qui a l'immense avantage de soulager le dos du jardinier tout en allant beaucoup plus vite. Cette méthode  ne perturbe pas l'activité biologique du sol, préserve la micro faune  et les bactéries et favorise l'assimilation des éléments nutritifs par les plantes d'où une diminution des apports d'engrais.
 

• Le binage

C'est une activité majeure à Villandry pour limiter la pousse des herbes adventices (on ne dit plus mauvaises herbes !) qui concurrencent les légumes. Ce geste est également bénéfique pour la diminution des arrosages, car moins d'évaporation. Le binage lutte  enfin contre les insectes ravageurs. En griffant régulièrement le pied des légumes, on perturbe le cycle des pontes des mouches dont les larves se nourrissent des racines et du collet des plantes.
 

•  Les escargots

Séance de ramassage de petits gris dans le potager, tôt le matin. Les jardiniers en collectent un maximum et ils vont les relâcher dans une prairie voisine. Ces gastéropodes adorent les jeunes salades et trouvent refuge dans les haies de buis immédiates. Contre les limaces, Villandry utilise aussi des granulés à base de phosphate ferrique admis en culture biologique et à répandre sur le sol.
 

• Le paillage

Avec l'arrêt de l'usage des herbicides, il fallait trouver un moyen pour éviter les longs désherbages des massifs. En fin d'hiver, tous les déchets de taille et de nettoyage sont broyés sur place et réinstallés au pied des plantes.
 

• Allées et gazons

Stop aux désherbants : Pour avoir des gazons toujours verts, il faut les bonnes graines et  l'arrosage à la mesure du climat. A Villandry, le mélange est 50% de ray grass et 50% de paturin des près. Ces espèces sont peu gourmandes en engrais et ont l'avantage de ne pas feutrer. La fertilisation n'est faite qu'avec des engrais organiques distribués toutes les 7 semaines entre mars et novembre. L'arrosage se fait en circuit interne en pompant l'eau du grand bassin miroir et l'eau de pluie stockée dans les douves. Quant au désherbage, depuis l'arrêt du dangereux glyphosate, on a retrouvé l'usage des outils d'antan : binette, poussette et paroir à roue, une fois par mois.
 

• Vignes et fruitiers

Lutte bio sur tous les fronts : Entre la mi-février et la mi-mars, un maître mot à Villandry : on taille. Combien de sécateurs sont usés chaque année ? Le compte précis n'est pas fait. Une taille bien faite conduit à de belles récoltes et une vie saine pour les arbres. L'ennemi numéro 1 semble être le puceron cendré qui gâche le feuillage des pommiers. Peu de temps après le débourrement, on pulvérise une huile de colza de la marque Naturen EV afin d'étouffer les premiers foyers de ravageurs. Ensuite, un  traitement régulier au Prev B2 (marque Samabiol) constitué de terpène  d'orange et de bore assure une bonne protection pour le reste de l'année. Les vignes voient leurs ramifications sèches de l'année précédente réduites très court : à 3 yeux. Lors de la pousse, les tiges jeunes vont être progressivement guidées pour apporter de l'ombre à l'ensemble. Quatre traitements sur la vigne au fil de la saison : à base de soufre comme la bouillie nantaise pour commencer, puis de cuivre avec la bouillie bordelaise. Oïdium et mildiou sont ainsi bien contrôlés. Les visiteurs qui ne résistent pas à la tentation de grignoter quelques grains de raisin ont ainsi l'assurance de ne pas s'empoisonner. On a dit que de la surveillance dépendait l'efficacité des  interventions. Un produit bio appliqué au bon moment optimise le résultat.

Exemple : vers le 5 mai, La Poste livre des plaquettes contenant de jeunes larves de coccinelles, envoi de la société Biobest. Elles sont disposées (photo) dans des sacs de toile d'où elles partent dévorer une centaine de pucerons chaque jour. L'opération est renouvelée fin mai et vers le 15 juin. Lorsque ces larves deviennent adultes, elles vont pondre sous les feuilles des pommiers et le cycle se prolonge. Enfin, pour favoriser la pollinisation, des ruches ont été installées dans le bois voisin. Les jardiniers sont devenus apiculteurs.
 

• Carnet d'adresses

 Villandry est à 15 kms à l'ouest de Tours, accès très rapide par l'A85, sortie n° 8.

 Jardins ouverts tous les jours de l'année, à partir de 9H00.

 Renseignements :

 Téléphone 02 47 50 02 09
 www.chateauvillandry.com

 

Deux chambres d'hôtes avec jardin ouvertes "en balcon" sur le jardin  du château, chez Madame Cros, au Petit Villandry, 21 rue de la Mairie  à Villandry. 

Téléphone 02 47 50 04 47