La Cité de la Mer à Cherbourg : pour apprendre le monde marin et se divertir

Elle est, cette CITE DE  LA  MER, installée dans un lieu chargé d'histoire, la Gare Maritime Transatlantique de Cherbourg, qui a vu passer des centaines de milliers d'émigrants en route pour les Etats-Unis, le Canada, le Brésil  ou l'Argentine, mais aussi de grandes vedettes du cinéma et du show-bizz.  Charlie Chaplin et sa famille (en septembre 1952), Liz Taylor avec Richard Burton (en octobre 1964), et bien d'autres ont débarqué par ses passerelles métalliques et arpenté ses halls superbes.  Les grands paquebots ont peuplé le port pendant près d'un siècle.  Le Titanic y a fait son avant-dernière escale avant de sombrer... Plus récemment, en décembre 1961, le Queen Elisabeth II  a fait escale au Quai de France.

Fleuron de l'architecture Art Déco, la gare, devenue inutile, allait sans doute disparaître du fait de son délabrement. La Communauté urbaine de Cherbourg, alors présidée par Bernard Cauvin, en a décidé autrement.

Grâce à l'inscription à l'inventaire des Monuments historiques par un conservateur du patrimoine, Jean-Louis Libourel,  et au projet, un peu fou au départ, de créer une Cité de la Mer et d'y faire venir le sous-marin nucléaire Le Redoutable, la Gare Maritime Transatlantique a non seulement été sauvée de la destruction mais elle est devenue, depuis 2002, un pôle d'attraction pour l'ensemble de la Normandie et bien au-delà.

 

 

 La Cité de la Mer vue de la rade

 

Photos : Guy Riboreau © (sauf mention particulière)

 

La gare maritime comprenait trois halls parallèles : l'un pour les trains (actuel hall principal où se trouve l'entrée), un deuxième, au centre,  dit "la salle des pas perdus" pour les services (boutiques, poste, bureaux des compagnies maritimes), le troisième, côté quai, permettait de recevoir les passagers débarquant ou embarquant par les passerelles mobiles et, pour les Douanes, d'inspecter les bagages.

 

 

Extrémité sud de la halle par où entraient les trains (ci-dessous).  Les rails sont encore visibles en plusieurs endroits.

 

 

Dans la halle des services

 

Halle à bagages (peut être louée pour des réceptions)

 

 

 Deux de ces passerelles ont été conservées et sont encore opérationnelles

 

Dès l'entrée dans la Cité, le visiteur est accueilli par quelques uns des engins qui ont permis l'exploration des fonds marins : l'Archimède (à gauche) qui malgré sa taille ne pouvait accueillir que 2 personnes dans une petite bulle à l'avant du submersible. Il est descendu à 9545 mètres !

Beaucoup plus petit, le Total Sub, a été le premier engin utlisé par la COMEX, le leader d'ingénierie sous-marine. Conçu en 1967, il peut emporter 5 plongeurs équipés de masques jusqu'à 60 mètres.

 

 

Du haut de l'escalier menant aux 2 autres halles de la gare maritime, on découvre une architecture élégante avec des arches culminant à 22 mètres

 

 

La CITE  DE  LA  MER, c'est aussi un Pôle Océan, un bâtiment moderne consacré à la découverte de la mer et des fonds marins. Il abrite, dans une lumière tamisée, plusieurs aquariums dont un aquarium "abyssal" de 10 mètres de diamètre et de 1O,70 mètres de profondeur ce qui en fait le plus profond d''Europe. Plus de 1000 poissons peuvent y être observés Les aquariums, c'est le domaine de Pierre-Yves Bouis, biologiste, incollable sur les espèces marines et leur mode de vie.

 

 

 

 Desservi par un escalier latéral, il offre trois niveaux de découverte : le plateau corallien, la grande faille et les grands fonds

 

 

Hippocampe devant un corail 

 

Banc de méduses

 

Des Nautiles (un animal préhistorique apparu il y a 400 millions d'années...) accrochés à la paroi de l'aquarium

 

D'autres aquariums, de taille plus petite, présentent quelques espèces rares ou  de véritables fossiles vivants comme la limule, un étonnant arthropode (de la famille des araignées et des scorpions) d'origine également très ancienne, court sur pattes, vivant en lisière des zones de mangroves. La limule n'a pratiquement pas évolué depuis 500 millions d'années...

 

 

 Crevettes "nettoyeuses" près d'une murène

 

 

Dans les coulisses de la Cité, des bassins accueillent les animaux  "en transit"  ou en    observation pour des raisons sanitaires.  Il y a même un petit élevage de méduses...

 

 

 

Un autre aquarium est ouvert  comme un simple bassin.  Le visiteur peut y plonger la main et caresser un (petit) requin ou une raie... Il peut aussi en descendant quelques marches regarder la vie du bassin depuis les hublots d'une sorte de "capsule" sous-marine baptisée Nautibule

 

A ce stade, il convient de consacrer une heure à une attraction amusante dont certains effets rappelent ceux du Futuroscope de Poitiers  : "On a marché sous la mer".

Le visiteur est convié à devenir un héros des grands fonds en descendant en capsule jusqu'à 4200 mètres (virtuels).  Pour cela, il doit subir un entrainement : s'habituer à l'obscurité des grands fonds, savoir garder son équilibre (dans une salle au plancher mouvant) et communiquer. à l'aide gestes simples  Plongé au coeur d'une base sous-marine commandée par le "capitaine Glass", il apprendra les bons gestes et sera prêt pour un plongée "décoiffante".

 

 Le  "capitaine" Glass et son équipe devant une capsule sous-marine

© La Cité de la Mer -Sylvain Guichard

 

 

A travers le hublot de la capsule, vue sur un squelette de baleine

© La Cité de la Mer-F Castel

 

 

Les sièges bougent en fonction des mouvements de la capsule, la profondeur atteinte s'affiche sur un tableau...  l'illusion est (presque) parfaite...  accentuée par les extraits filmés des "héros"  de l'aventure lors des félicitations que le "capitaine" Glass leur adresse après le retour à la "base".

Une attraction amusante qu'il sera intéressant, ensuite, de compléter par une visite au sous-marin nucléaire "Le Redoutable" prêté par la Marine Nationale et posé dans une darse asséchée le long du pavillon du Pôle Océan. (voir l'article  - à venir - consacré au Redoutable).

 

 

 

Retour au Pôle Océan pour un passage à la Grande Galerie des sous-marins

 

Un simulateur de pilotage  vous permettra de tester votre habileté à conduire un  sous-marin. Pas évident : les risques de  "plantages" sont nombreux  !

 

 

Puis il vous faudra, casque sur  les oreilles,  discerner les différents bruits que l'on peut percevoir  quand on est dans un sous-marin : bruits des navires de surface, d'autres sous-marins, chants de baleines, cris des dauphins... Il vous faut devenir "oreilles d'or", du surnom de ces spécialistes de la détection des bruits lors des plongées.

 

 

Une visite de la CITE  DE  LA  MER ne  saurait être complète sans un séjour à la Médiathèque qui comprend e nombreux ouvrages, livres, photos et films, sur les profondeurs océanes et les engins de découverte de leurs mystères.

 

 La CITE  DE  LA  MER n'aurait pu voir le jour sans une vaste mobilisation de bonnes volontés et la capacité de convaincre d'un homme : Bernard Cauvin, - Celui qui fut Conseiller régional de Basse-Normandie de 1986 à 1992,  Député de la Manche de 1988 à 1993 et Président de la Communauté urbaine de Cherbourg  de 1990 à 2008, est PDG de la Cité depuis 2002.

 

 

 

Il faut l'entendre conter la façon dont il a fait accepter par la Marine Nationale l'idée du prêt du Redoutable, ses échanges amicaux avec le Pdg de la COMEX, Henri  Germain Delauze,  pour que celui-ci lui confie ses engins d'exploration sous-marine .

Jamais à court d'idées, il ouvrira en juin 2010 un espace pour les enfants et, pour 2012, une vaste exposition sur l'émigration dans les halls de la Gare Maritime.

 

LA CITE  DE  LA  MER

Gare Maritime Transatlantique

50100 Cherbourg

www.citedelamer.com

Textes et photos (sauf mention particulière) : Guy Riboreau ©

 

 

Créé le : 09/05/2010 - Mise à jour : 26/10/2010
Alphonse P. | 31.05.2010 - 11:01
J'ai lu avec intérêt votre article sur la gare maritime de Cherbourg. Je l'ai revue en 2008. En 1960, je ne manquais pas d'assister, avec mon jeune fils, à l'arrivée des grands paquebots: le Queen Mary (3 cheminées), le Queen Elizabeth(2 chem.) et le Brêmen. Le Queen Mary en particulier était impressionnant. Les jours de tempête il ne pouvait accoster et remplissait toute la grande rade.
Les passagers se précipitaient dans le train de Paris attendant à quai mais les "people" emmenaient leurs limousines qui se balançaient au bout des grues.
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Commentaires :
Alphonse P. | 31.05.2010 - 11:01
J'ai lu avec intérêt votre article sur la gare maritime de Cherbourg. Je l'ai revue en 2008. En 1960, je ne manquais pas d'assister, avec mon jeune fils, à l'arrivée des grands paquebots: le Queen Mary (3 cheminées), le Queen Elizabeth(2 chem.) et le Brêmen. Le Queen Mary en particulier était impressionnant. Les jours de tempête il ne pouvait accoster et remplissait toute la grande rade.
Les passagers se précipitaient dans le train de Paris attendant à quai mais les "people" emmenaient leurs limousines qui se balançaient au bout des grues.

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