A la rencontre du grand peintre australien William Robinson

 

 A bientôt 82 ans, William Robinson peint chaque jour pastels, natures mortes et petits formats dans son studio de Brisbane et joue du piano avec la même passion. Professeur d'art à ses débuts, il  épouse une agricultrice, Shirley, et emménage dans une ferme de la périphérie de Brisbane. Les scènes de vie à la ferme prédominent alors dans son travail. Voir ses dessins de vaches au crayon ou Chèvres et Poules où les sujets dansent sur l'intégralité de la toile, marquant le début des perspectives multiples que l'on retrouve dans ses paysages grand format.

 

 

Feeding the birds eau forte 1997 collection QUT

 

En 1987, Robinson reçoit le prestigieux Prix Archibald pour son autoportrait équestre, une œuvre inspirée de Goya, pleine d'autodérision où il apparait en quinquagénaire rondouillard montant à cru, dans un corral.

 

Equestrian self portrait 1987 huile

Collection QUT (Université de technologie du Queensland)

 

L'artiste a peint d'incroyables autoportraits, en carlin, en pêcheur etc dont il dit: "je n'essaie jamais de reproduire ce que je vois: c'est trop ennuyeux. Alors j'imagine des représentations de moi-même et deviens un acteur derrière un masque".

 

Sprinbrook to the sea 1997 aquarelle collection privée

 

 

Robinson va d'une technique à l'autre, utilisant le dessin, l'imprimerie, le pastel, l'aquarelle, la peinture. " Mais, toujours, avec une vision d'ensemble cohérente" souligne la commissaire Vanessa Van Ooyen. Lors de nombreux séjours à Paris, de 1995 à 2006, il réalise plusieurs lithographies à l'atelier Bordas (Frank Bordas est le petit-fils du grand imprimeur Fernand Mourlot), travaillant sur les mêmes pierres que Matisse et Picasso et captant certaines scènes de vies parisiennes.

 

 

The blue pools  huile 2000 Collection QUT

 

1984  marque une date importante pour les Robinson qui s'installent à Beechmont, au sud est du Queensland, une région unique où mer, montagne et forêt tropicale se côtoient. On se laisse immerger avec bonheur au cœur de ces paysages, enveloppés de nuées bleu violettes. " Dans la série intitulée "Paysage de création", Robinson nous embarque pour un voyage qui va d'un panneau à l'autre, sous un ciel en forme de dôme où des sphères de lumière semblables à des nébuleuses célestes dépeignent le lever du soleil, la lumière du jour, le couchant" souligne Vanessa van Ooyen. Empreints de spiritualité(le peintre est un chrétien pratiquant), les grands formats révèlent dans les années 90 le drame qui bouleverse la famille: la perte de deux de leurs six enfants. Les Robinson déménagent à nouveau, cette fois pour Kingscliff, au nord de la Nouvelle Galles du Sud puis à nouveau pou Brisbane où  une galerie, au sein de l'Université du Queensland, honneur exceptionnel,  est entièrement dédiée à l'artiste.

 

Study for Creation landscape earth and sea 1995 huile Collection QUT

 

Marianne Lohse

 

Ambassade d'Australie en France, 4 rue Jean Rey 75015 Paris

Du lundi au vendredi, de 9 heures à 16 heures 30. Jusqu'au 20 mars 2018.