Expositions : Bain glamour à Molitor

A trente ans d'intervalle, le photographe Gil Rigoulet  est revenu, appareil en bandoulière, à Molitor, lieu mythique cher au cœur des Parisiens, rouvert en 2014. Clichés noir et blanc de 1985 ou Polaroïds  d'aujourd'hui: on se laisse séduire par  cette épatante joie de vivre.

 

Visite avec Marianne Lohse

 

 

 

On ne dira jamais assez combien tout cela est  tonique, lumineux, joyeusement érotique. Il faut voir au bar de Molitor (jusqu'au 29 février 2016) l'exposition Gil Rigoulet. Premier photographe attitré du journal Le Monde, Rigoulet a longtemps mené, dans les piscines du monde entier, une recherche sur le thème du Corps et de l'eau. Ses photographies réalisées en noir et blanc à Molitor, l'été 1985,  parlent d'une époque disparue. Celle que connurent de très nombreux Parisiens, de l'après-guerre à la fermeture de la Piscine, en août 1989. Décrété insalubre, Molitor fut  muré avant d'être rasé, en 2012, en dépit de son inscription à l'inventaire des Monuments Historiques.

 

Pola

 

Rigoulet qui promenait son appareil au ras de l'eau, en toute liberté, fait revivre ces années d'insouciance: " les  jeunes femmes roulaient d'un air détaché leur maillot une pièce sur les hanches, ou ôtaient le haut de leur bikini, attentives aux marques de bronzage. Elles nageaient les seins nus, naïades effrontées, dignes enfants de Bardot. La peau perlée de gouttes, "on s'en grillait une" après le bain. Les garçons étaient priés d'étaler l'ambre solaire dans le dos de ces demoiselles. Nous nous acquittions docilement, subjugués par les senteurs du monoï vanillé Pur Tahiti. C'était l'époque des piscines-plaisir" dit Gil Rigoulet. Le photographe est revenu, après la réouverture de  Molitor, en mai 2014.

Entretemps, le célébrissime complexe nautique conçu  en 1929 par Lucien Pollet avait été investi par les squatters, les graffeurs et les clubbers avant de revivre sous la forme d'un hôtel cinq étoiles de 124 chambres géré par Accor. Rigoulet a replongé dans les deux bassins reconstitués à l'identique.

 

 

A trente ans de distance, le seul travail photographique répertorié de ce lieu mythique s'enrichit, après l'argentique, d'une série de Polaroïds aux couleurs délavées, réalisée avec un film Polaroïd-Impossible Project. Atmosphère étrange, infiniment glamour, peuplée de modernes sirènes dont les formes ondoyantes semblent parfois basculer dans l'abstrait.

 

 

Marianne Lohse

 

Pour compléter la visite de ce lieu légendaire superbement décoré par Jean- Philippe Nuel, sachez que Molitor propose désormais, jusqu'au 30 avril 2016, deux escales aux non résidents: Early Swim, du lundi au vendredi de 7h à 9H 30 (accès d'une heure aux bassins d'été et d'hiver avec une eau chauffée à 28°. Petit-déjeuner au restaurant sous forme de buffet. Prix : 45€)

Ou Swim and Lunch, du lundi au samedi de 11h à 14h (accès d'une heure au bassin d'été et d'hiver, déjeuner au restaurant (menu: entrée, plat et café gourmand à partir de 75€). Pour ces deux escales, vestiaire, douche, serviette et peignoir sont fournis sur place.
De quoi consoler tous ceux qui ne sont ni clients de l'hôtel ni membres du très select (et très coûteux) club privé limité à mille membres... 

 

 

Molitor, 13 rue Nungesser et Coli Paris 16ème

Tel : 01 56 07 08 50   www. mltr.fr

Créé le : 06/02/2016 - Mise à jour : 08/02/2016
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