Cité des Sciences et de l'Industrie : la grotte Chauvet, l'aventure scientifique, jusqu'au 11 mai 2025

Le 18 décembre 1994, attirés par un appel d'air dans les escarpements calcaires de l'Ardèche, trois spéléologues, Jean-Marie Chauvet, Éliette Brunel et Christian Hillaire découvrent une très vaste cavité, renfermant des vestiges intacts datants du paléolithique récent. Trente ans plus tard, l'exposition Grotte Chauvet, l'aventure scientifique propose une immersion dans l'activité de l'équipe scientifique de la grotte. Elle invite le public à entrer dans la peau des chercheuses et chercheurs qui décryptent les peintures pariétales, analysent les vestiges d'ours, de loups, les traces de feux, les stalactites ou les empreintes au sol, et à vivre leur étonnante aventure.

 

 

 

 

La grotte en trois dimensions

Cette première partie de l'exposition s'ouvre sur une impression en 3D à l'échelle 1/100ième d'une coupe longitudinale de la grotte. Cette impression réalisée à partir du fichier 3D fourni par les scientifiques montre la grotte telle qu'elle est aujourd'hui : le porche paléolithique est obturé par l'éboulis de la falaise laissant place à l'entrée actuelle (une porte blindée a été installée).

 

Photo : A ROBIN-EPPDCSI

 

Antoine Laurent Photographie Thomas Sagory (MC-MAN)  équipe Grotte Chauvet Crédit Ministère de la Culture

 

Avant/Après La grotte à l'époque du paléolithique n'était pas la même qu'aujourd'hui. Depuis environ 15 000 ans, la calcite (calcaire dissous puis recristallisé) s'est déposée massivement un peu partout dans la caverne, formant stalactites et stalagmites. Ce processus, lent, intervient bien après la fermeture définitive de la grotte. D'autres changements, survenus de façon rapide voire soudaine, se sont aussi produits : effondrements de plafond, affaissement des sols... Un jeu " des sept erreurs " est l'occasion de dévoiler ces transformations et évolutions. À l'aide de plusieurs paires d'images et de textes explicatifs, le public joue à repérer les changements opérés.

 

 

La grotte dans la vallée de l'Ardèche

Plus loin, sur une table, une maquette replace la grotte dans le paysage de - 35 000 ans : la végétation de type glaciaire, le méandre du cirque d'Estre ou encore le porche de la caverne. Cela permet de se faire une idée du contexte géographique et climatique de la grotte au temps où les humains préhistoriques l'ont fréquentée*. Cette maquette est accompagnée d'une coupe transversale de la vallée de l'Ardèche montrant les étapes de la formation de la grotte jusqu'à l'effondrement qui ferma son porche d'entrée. * La période durant laquelle les humains préhistoriques ont fréquenté la grotte va de - 38 000 ans à - 21 500 ans.

La grotte cartographiée Faisant écho à cette impression en 3D, un jeu sur la cartographie invite les visiteurs à superposer des cartes en vue de dessus de la caverne. Pour les scientifiques, cartographier la grotte consiste à donner sens aux connaissances. Les résultats sont mis en commun dans une base de données informatisée : le Système d'Information Géographique (SIG). Ce logiciel fonctionne comme un système de calques qu'on peut superposer en fonction des questions scientifiques. Cet outil permet de créer des liens entre les sujets de recherche et de faire naître de nouveaux questionnements

 

 

Les dessins

Les dessins de la grotte Chauvet datent de - 38 000 ans : c'est le plus ancien art pariétal connu en Europe, presque deux fois plus que les parois ornées de la grotte de Lascaux qui datent de - 20 000 ans.

 

Panneau " des chevaux " Photographie Carole Fritz (CNRS)  

équipe Grotte Chauvet Crédit Ministère de la Culture

 

La grotte Chauvet contient environ 1 000 dessins. L'étude de ces ornements suppose un travail méticuleux, un inventaire de chaque détail et une codification systématique. Pour étudier un panneau orné, le premier travail de l'archéologue est de faire l'inventaire de tous les dessins. Chaque entité graphique, figurative ou abstraite est décrite minutieusement. Les dimensions, l'origine ursine ou humaine des traces, la technique de réalisation des dessins, le type de figuration sont répertoriés. Puis vient l'étape du relevé : chaque tracé est examiné en détail et reproduit sur ordinateur. Ces deux phases permettent l'analyse fine du panneau et ainsi son interprétation.

 

 

Les femmes et les hommes qui ont réalisé les dessins dans la grotte ont fait preuve d'une grande maîtrise de diverses techniques artistiques. Ils ont su utiliser différents états de paroi, différentes couleurs de pigments, de manière à produire le trait et les effets souhaités. Ils ont également créé des contrastes de couleurs et joué avec la superposition des figures.

 

 

Empreinte d'ourson Photographie Philippe Fosse (CNRS)  

équipe Grotte Chauvet Crédit Ministère de la Culture

 

Au paléolithique récent, la grotte Chauvet était fréquentée par de nombreux animaux et l'ours des cavernes en était le principal occupant. Pesant près de 400 kg, il était beaucoup plus gros que l'ours brun d'aujourd'hui.

 

Ossements dont des crânes d'ours des cavernes

Photographie Julien Monney (CNRS)  équipe Grotte Chauvet.

Crédit Ministère de la Culture

 

 

La grotte Chauvet est, en Europe, l'une des plus belles grottes à ours des cavernes : ils y hivernaient, y mettaient bas leurs petits... Les datations effectuées sur des ossements d'ours retrouvés dans la grotte montrent d'ailleurs qu'ils l'ont fréquentée de façon intense entre - 42 000 et - 35 000 ans. La présence de griffades et de polis (surfaces lustrées par le frottement des ours contre les parois) confirme l'occupation de la grotte par l'ours des cavernes.

 

Cité des sciences et de l'industrie -

30, avenue Corentin-Cariou - 75019 Paris

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Créé le : 05/12/2024 - Mise à jour : 05/12/2024
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