Musée d'Orsay : Crime et châtiment de 1791 à 1981, du 16 mars au 20 juin

Que voila une exposition singulière, faite de représentations de crimes, d'exécutions, d'ambiance glauques, d'assassins, de condamnés à mort, d'instruments du crime ou de sa punition !

Comme il y a la littérature policière, il y a la peinture policière, celle qui utilise le thème criminel, le fait divers sanglant, la violence faite à l'autre, comme source de création picturale (et photographique).

Pourquoi ces deux dates, 1791-1981 ? La première rappelle la demande faite à l'Assemblée Constituante par Le Peletier de Saint Fargeau d'abolir la peine de mort.

La seconde, c'est l'abolition effective de cette même peine par le Parlement, sur proposition du Garde des Sceaux de l'époque, Robert Badinter (qui aujourd'hui est à l'origine de cette exposition).

Deux siècles de débats souvent houleux qui n'ont pas laissé insensibles les peintres, de Prud'hon à Géricault, de Delacroix à Munch, de Daumier à Giacometti, de Picasso à Warhol.

A voir pour admirer quelques chefs d'oeuvre et réfléchir à l'inanité de la peine capitale qui n'a jamais empêché le crime.

 

 

 

Pierre-Paul Prudhon "La justice et la vengeance poursuivant le crime" (1815-1818)

Saint-Omer, Musée de l'hôtel Sandelin

© RMN/DanielArnaudet

 

 

Depuis le meutre d'Abel par Caïn, il se commet des milliers d'homicides chaque année dans le monde. Sans parler des guerres, homicides par nature, les assassinats sont légion, qu'ils aient pour motif ou origine la passion, l'appât du gain, l'imprudence, la haine de l'autre, le déséquilibre mental ou... la "raison d'Etat".

Mais "l'assassinat considéré comme un des beaux arts", selon le titre de l'essai, publié en 1827, de Thomas de Quincey qui estimait que, le crime étant commis, rien n'empêchait de le considèrer sou un angle esthétique ? Les concepteurs de l'exposition n'en sont pas là. C'est la vision du crime par les artistes qui a retenu leur attention.

Le parcours de l'exposition s'articule en 7 chapitres correspondant à une approche précise de la criminalité.

En guise de préambule, c'est le commandement "Tu ne tueras pas" qui s'illustre avec les crimes originels : infanticide, parricide, fratricide, déicide, régicide, génocide...

 Puis viennent les différentes catégoriesd dans lesquelles les concepteurs de l'exposition ont placé les oeuvres : "1793",  "Les figures du crime romantique", "1880-1920 : canards et appaches", "la Justice", "le crime et la science - l'âge du positivisme", "vers les temps modernes".

 

 L'assassinat politique :

 

           

          Atelier deJean Louis David :

            "La mort de Marat" 

         Musée des Beaux Arts de Reims-

                                                       © C-Devleeschauwer

 

 Au delà de l'horreur qu'ils suscitent, les thèmes des oeuvres montrent avec talent le côté souvent occulté de la violence faite à l'autre.  Les artistes - peintres ou photographes - ne pouvaient pas s'en désintéresser. Le mérite de l'exposition est tout entier dans cette vision générée par la sensibilité de l'artiste  d'un acte monstrueux, le crime.

 

 

Pour en  savoir plus :

www.musee-orsay.fr/

 

A noter, en marge de cette exposition, la parution chez Gallimard, dans la collection "Découvertes",  d'un livre passionnant et  très illustré sur le même thème : "Le crime, entre horreur et fascination", de Bernard Oudin.

 

SIte : Découvertes-Gallimard

 

Tout aussi intéressant quoique pas facile à aborder, on visitera au Musée du Quai Branly l'exposition « Sexe, mort et sacrifice dans la religion Mochica »  qui rassemble, pour la première fois en Europe, 134 céramiques mochica montrant avec un réalisme surprenant des actes sexuels ou sacrificiels.

Jusqu'au 23 mai.

Ces poteries nous racontent le lien que le peuple mochica établissait entre la religion, le pouvoir, la sexualité et la mort. Vaste sujet !

 

Textes : Guy Riboreau ©

Créé le : 25/02/2010 - Mise à jour : 26/10/2010
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