On n'aura jamais survolé les somptueux paysages australiens avec un tel regard. L'exposition que présente Andrew Vukosav à Paris, à l'Ambassade d'Australie (247 heures de vol, près de 63000 km parcourus) donne à voir une incroyable diversité. Et bouscule tous les habituels clichés touristiques.
Visite avec Marianne Lohse
Il se dit lui-même " photopilot". Depuis des décennies, Andrew Vukosav survole et photographie son immense pays. Il ne faut surtout pas rater l'étrange et superbe exposition " Longitude, Latitude, Solitude" qu'il présente, à Paris, à l'Ambassade d'Australie. Vukosav ne "shoote" pas depuis à la fenêtre de son cokpit. Son Cessna 182 RG acheté à la Brigade des Stupéfiants américaine (il l'a baptisé "Valérie") surveillait frontières et narco- trafiquants. Ce monomoteur, le photographe l'a équipé d'un appareil numérique industriel monté sous le fuselage. Les clichés ne sont pas cadrés depuis un viseur. L'avion tout entier devient un appareil, un œil unique que le pilote positionne chaque fois différemment.
On rêve devant ces très grands formats qui ne sont pas sans rappeler les plus étonnantes peintures aborigènes voire les chefs d'œuvre abstraits de Rothko. A mille lieux du travail d'un Yann Arthus- Bertrand, Vukosav, photographe de mode reconnu, va ici à l'encontre de tous les postulats forgés par une longue expérience.
" Dans son monde extraterrestre, il n'y a pas d'horizon. Invariablement plate vue du ciel, la terre est sans perspective. Dépourvues de point de fuite, ces photos n'ont pas de point fort ou plutôt, leur centre est diffus, elles sont concentrées dans une étrange planéité spatiale et optique" observe Edward Colless, rédacteur en chef des revues " A+a ".
Pour cette exposition, la première en Europe, Vukosav a parcouru près de 63 000 km. Et bouleversé la plupart des clichés touristiques habituels sur l'Outback. On s'attarde avec bonheur devant ces marais salants opalescents, ces plateaux rocheux en plein désert comme mouchetés de rouille, ces lits de rivières asséchées parcourus de rigoles tendineuses, ces formations de plancton s'épanouissant le long des côtes. Nous avons demandé à Andrew Vukosav s'il avait, à nouveau, survolé ces zones familières dont plusieurs ont été ravagées par les incendies. "Non, nous a-t-il répondu.je ne le souhaitais pas. Mais en y réfléchissant, la motivation principale derrière ce projet d'expo, reste l'envie de sensibiliser sur la fragilité de notre beau pays".
Marianne Lohse
Jusqu'au 22 mai 2020. Ambassade d'Australie, 4 rue Jean Rey 75015 Paris
Entrée libre du lundi au vendredi de 9 heures à 17 heures.
Une vente aux enchères était organisée lors du vernissage de l'exposition. Elle a permis de recueillir plus de 7000 euros dont l'intégralité sera reversée aux communautés affectées par les incendies par la Croix Rouge australienne et Wires (aide aux animaux). Les enchères se poursuivent en ligne jusqu'au 4 février à 18 heures. Pour y participer: adresser un courriel à busfireappealfrance@gmail.com avec pour objet Bushfire Relief Auction. Mais vous pouvez au delà de cette date envoyer vos dons directement à la Croix Rouge australienne et à Wires.
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