Marie-Antoinette, métamorphoses d'une image, à la Conciergerie, Paris, jusqu'au 26 janvier 2020

Le titre de cette exposition, le lieu également, n'ont pas été choisis au hasard. L'image de épouse de Louis XVI connait, de nos jours, une popularité qui ne cesse de nous interroger sur ce qu'il convient de garder  de la personnalité de la reine. Face aux multiples portraits et témoignages la concernant, quel souvenir faut-il garder de la souveraine ? Sa popularité aujourd'hui - et pas seulement en France - fait d'elle une sorte d'icone qui motive articles, livres,  peintures, films, accessoires de mode, conférences, etc. Déja, bien avant son exécution, le 16 octobre 1793, le personnage suscitait intérêt. Sa culture, ses choix de vie, ses dépenses, provoquaient des réactions de toutes sortes, positives et négatives. Aujourd'hui, son image continue d''être largement présente ; cette exposition à la Conciergerie à l'initiative du Centre des Monuments nationaux en témoigne.

 

Visite : Guy Riboreau ©

 

 

C'est dans l'élégante salle des Gens d'Armes datant du début du XIVe siècle que sont présentés de précieux souvenirs de la reine.

 

 

 

Dans sa celulle de la Conciergerie, elle a passé les dix dernières semaines de sa vie en attendant le verdict de son procès par le Tribunal révolutionnaire. La première partie de l'exposition retrace ses deniers moments, la dignité  qui est la sienne pendant son incarcération, les quelques rares visites qu'elle reçoit, la dernière lettre qu'elle écrit... Quelques objets  lui ayant appartenu sont dans les vitrines  soulier, chemise, ceinture, bijoux.

 

Soulier Musée des Beaux-Arts de Caen, © cliché Patricia Touzard

Fac-similé du fameux "Collier de la reine"

 

Portrait de Marie-Antoinette, dit à la rose, par Elisabeth Vigée-Le Brun, 1783

  Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.

 

 

 

Une parodie de procès et un verdict de mort

 

Le Tribunal révolutionnaire mis en place par la Convention et présidé par un proche de Robespierre interroge la reine, et, avec Fouquier-Tinville comme accusateur public, énumère les "crimes" qu'elle est censée avoir commis : conspiration avec des puissances érangères (dont l'Autriche); dépenses excessives qui auraiet plombé le budget de l'Etat, influence néfaste sur son mari Louis XVI (qui vient  juste d'être guillotiné en janvier), volonté de supprimer les libertés publiques, inceste avec son fils. Aux accusations outrancières, Marie-Antoinette répond avec intelligence et dignité. 

Mais dans cette parodie de procès,  le Tribunal n'est pas là pour juger en toute sérénité mais pour condamner. Malgré la plaidoirie de deux avocats commis d'office,  la reine est condamnée à mort. L'affiche du jugement figure parmi les quelque 200 objets et documents présentés dans l'exposition.

 

 

 

La dernière lettre écrite par la reine avant d'être conduite à l'échafaud est adressée à sa belle-soeur, Madame Elisabeth de France, à laquelle elle ne parviendra jamais... En termes très touchants, elle lui confie le soin de s'occuper de ses enfants.

 

 

 

Le 16 octobre 1793, les mains liées derrière le dos, Marie-Antoinette est emmenée dans une carriole vers la Place de la Révolution (aujourd'hui place de la Concorde) où est installée la guillotine. Elle reste digne et calme en montant vers l'échafaud. Le bourreau Sanson  avait exécuté Louis XVI, son fils  officie ce jour là et montre la tête coupée à la foule massée sur la place.

 

François FLAMENG (1856-1923), Marie-Antoinette se rendant au supplice, (1885)  

 

Joseph-Emmanuel Van den BÜSSCHE 1837-1908 montrant le peintre David dessinant Marie-Antoinette conduite à l'echafaud   huile sur toile (1900)

 

Au-delà des objets, représentations et documents personnels ayant appartenu à la reine, c'est toute une imagerie détournée mais liée à sa personne qui nous est présentée à la Conciergerie. Qu'on en juge :

 

Peintures

 

 

 

 

Films

 

et, bien sûr, le "Marie-Antoinette" de Sofia Ford-Coppola, qui n'a pa laissé un souvenir inoubliable aux cinéphiles et encore moins aux historiens du fait des erreurs et invraisemblances du scénario...

 

 

Vêtements

Robe - manteau, Passage 3, Printemps Eté 2005 John Galliano, Dior

 

 

Explication 

"Un foisonnement de représentations s'est emparé de Marie-Antoinette, de son vivant à nos jours. Comme si chaque époque, chaque groupe avait voulu construire " sa " reine, de la traitresse étrangère à la figure martyre, de l'héroïne adolescente à la mère exemplaire, de la femme de culture à l'icône de mode, ou chaque pays conçu sa vision de Marie-Antoinette, populaire aussi bien au Japon qu'aux Etats-Unis, en Angleterre et en Italie. Autant elle sembla en décalage avec la France de son temps, qui l'a peu comprise, autant sa figure s'est épanouie par la suite, et notamment depuis quelques années. Marie-Antoinette est devenue le personnage historique le plus commenté par les livres et les biographies ou les films, le plus représenté par les artistes contemporains, le plus utilisé en meubles, miroirs, poupées, mangas, romans, publicités ou jeux vidéo."

Centre des Monuments Nationaux

 

 

Conciergerie
2, boulevard du Palais
75001 Paris
01 53 40 60 80
www.paris-conciergerie.fr

Créé le : 30/10/2019 - Mise à jour : 07/12/2019
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