En mars s'achève une remarquable saison culturelle: Japonismes 2018. Expositions, spectacles ou événements liés à l'art de vivre: la France et le Japon célébraient en beauté 160 ans de relations diplomatiques ainsi que le 150ème anniversaire du début de l'ère Meiji lorsque les ports japonais s'ouvrirent à l'Occident. A ne pas rater: l'exposition que présente le Musée Guimet : Meiji, splendeurs du Japon impérial. Un parcours fascinant qui aide à mieux comprendre l'engouement des artistes et du public français du XIXème siècle. Et la persistance d'une identité culturelle dans un pays en pleine évolution.
Mutsuhito est entré dans l'Histoire sous le nom de Meiji. C'est aussi le nom donné à son règne (1868-1912). Devenu empire, le Japon se dote d'un parlement, d'un code civil de droit romain, démantèle le système féodal, encourage l'adoption du costume occidental et s'industrialise à une vitesse record.
" L'ère Meiji" souligne Sophie Makariou, directrice de Guimet "fit passer le Japon à l'ouest sans pour autant le faire renoncer complètement à lui-même". Dans les années 1859, les articles japonais déferlent en Europe et en Amérique. De 1870 au début des années 1890, la vente de ces objets représente un dixième des exportations globales. Et les arts décoratifs triomphent lors des grandes expositions universelles. Des collectionneurs comme Guimet, Cernuschi ou Bing y montrent leurs trésors. On connait la passion de Van Gogh et de Monet pour les estampes japonaises. Mais cette époque encourage aussi la production, pour l'étranger, du cloisonné, des arts du métal et du laque. La frontière est ténue voire inexistante entre art et artisanat d'art.
Paire de vases ornés d'oies sauvages Commande de la Maison impériale Tsukada Shukyo (1848-1914) Émaux cloisonnés, argent, or. Japon, vers 1910 H : 34,7 cm Londres, collection Khalili
© The Khalili Collections of Japanese Art
L'exposition de Guimet permet de découvrir ou de redécouvrir de merveilleux créateurs comme Namikawa Yasuyuki (admirable vase en cloisonné à décor de glycines), Shibata Zeshin, maitre du laque ou le très provocateur peintre Kawanabe Kyösai.
Promenade à bord d'une barque
Illustration du chapitre Ukifune du Dit du Genji
Émaux cloisonnés Japon, vers 1901 69 x 69 cm Londres, collection Khalili © The Khalili Collections of Japanese Art
Ce qui est fascinant dans ce parcours c'est le parallèle entre Japonais s'ouvrant à de nouveaux possibles et Européens explorant des arts ancestraux à l'incomparable savoir- faire. Les estampes présentées méritent amplement qu'on s'y attarde. On délaisse les paysages idylliques et les habituelles geishas pour s'intéresser avec des couleurs fortes, à la guerre sino- japonaise, portraiturer l'empereur ou l'impératrice (en crinoline!), voire exalter éclairage au gaz, usines, ponts métalliques et chemin de fer. " En favorisant la prise de conscience des mutations en cours" conclut Alfred Haft, conservateur au British Museum " l'estampe populaire n'a pas peu contribué à la transition du Japon vers la modernité".
Vue d'ensemble du quartier français de Yokohama.
Utagawa Kuniteru II (1829-1874) Estampe (ukiyo-e, nishiki-e) Japon, 1872 35,7 x 73 cm Paris, MNAAG, don Komorimiya (1999)
© RMN-GP (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier
Marianne Lohse
Musée national des Arts asiatiques-Guimet
6 Place d'Iena 75116 Paris
Jusqu'au 14 janvier 2019
Et aussi :
Japon-Japonismes1867-2018 Musée des Arts Décoratifs de Paris. Jusqu'au 3 mars 2019
Foujita. Maison de la Culture du Japon de Paris. Du 18 janvier au 16 mars 2019
Adoration, 1962-63, huile sur toile, 114x143 cm, Musée d'Art moderne de la Ville de Paris / RogerViollet. © Fondation Foujita / Adagp, Paris, 2018
Bataille de chats, 1940, huile sur toile, 81x100 cm, The National Museum of Modern Art, Tokyo. © Fondation Foujita / Adagp, Paris, 2018​
Boudddhas de Nara. Musée Guimet. Du 23 janvier au 18 mars 2019 ;
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