Foujita : LES ANNÉES FOLLES 1913-1931 au Musée Maillol. Jusqu'au 15 juillet 2018

Cinquante ans après la mort de Foujita en 1968, le musée Maillol met à l'honneur l'oeuvre lumineuse et rare du plus oriental des peintres de Montparnasse. Du 7 mars au 15 juillet 2018, le Musée Maillol à Paris, présente une exposition dédiée à l'artiste japonais, naturalisé français, Léonard Tsuguharu Foujita. Plus d'une centaine d'oeuvres majeures, issues de collections publiques et privées, retracent le caractère exceptionnel des années folles de Foujita à Montparnasse, entouré de ses amis Picasso, Modigliani, Brancusi, Derain, Zadkine, Indenbaum, Soutine et Kisling. L'exposition se concentre principalement sur la période parisienne de l'artiste, très productif entre 1913 et 1931.

 

Foujita, Portrait de l'artiste, 1928, Paris, MNAM-CCI, © Fondation Foujita Adagp, Paris, 2017 Photo © Centre Pompidou MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais  Jacqueline Hyde

 

 

L'exposition retrace l'histoire d'un destin unique, celui d'un artiste naviguant délibérément entre deux cultures. De ses prémices au Japon, en passant par son ascension et la révélation de son œuvre, le parcours singulier de l'artiste mènera jusqu'à la création de ce personnage si singulier dans le contexte parisien des années folles.

 

Foujita, Petite fille au chat , 1929, huile sur toile, collection particulière, © Fondation Foujita / Adagp, Paris, 2017

 

Ses thèmes récurrents - femmes, chats, enfants et autoportraits - sont spécifiques du foisonnement de la production artistique de l'époque Foujita traverse les grands courants modernistes (le Cubisme, l'Orphisme, le Dadaïsme, l'Expressionisme) sans dévier de son schéma de recherche, respectueux de ses racines japonaises et du classicisme des grands maîtres occidentaux. Ses œuvres en appellent d'autres, celles de ses voisins d'atelier, ses amis, admirateurs et inspirateurs, pour un dialogue enrichissant permettant de mesurer l'originalité et la complémentarité des artistes regroupés sous l'appellation " École de Paris ".

L'exposition démontre la haute technicité de l'artiste fou de dessin qui, après son illustre prédécesseur Hokusai, maniait le pinceau avec brio. Dès son plus jeune âge et tout au long de sa carrière, le trait de Foujita se révèle d'une sureté infaillible et ses lignes d'une finesse calligraphique exemplaire.

 

Foujita, Les grues , 1918, aquarelle et gouache sur fond d'or sur papier, collection particulière, © Fondation Foujita / Adagp, Paris, 2017

 

Dans une scénographie conçue par Hubert Le Gall, l'exposition entend souligner à la fois les excès de l'homme remarquablement extravagant et son ascension au sommet d'un art cosmopolite. Quatre diptyques monumentaux, Combats I et II ; et les Compositions au lion et au chien datés de 1928, étaient considérés par Foujita même comme ses chefs-d'œuvre. Ces oeuvres majeures, installées au centre de l'exposition, marquent le point d'orgue des Années Folles, démonstration de la virtuosité et de l'impact de Foujita sur son époque.

 

Foujita, La Danse , 1917, aquarelle sur papier, collection particulière, ©

Fondation Foujita Adagp, Paris, 2017

 

Artiste franco-japonais inclassable, Tsuguharu Foujita (Tokyo 1886 - Zurich 1968), est l'un des acteurs les plus célèbres de l'Ecole de Paris. Il incarne tour à tour l'image du dandy des Années Folles, du peintre perfectionniste, du photographe ouvert au monde, de l'artisan magicien du quotidien et de l'illustrateur respectueux des textes.

Artiste complet, il connait, se réapproprie et détourne les codes avec beaucoup d'humour et un regard bienveillant à l'égard des enfants. Après son baptême en 1959, il se fera appeler Léonard, en référence à Léonard de Vinci.

 

Foujita, Petite fille au capuchon , 1929, huile sur toile, collection particulière, © Fondation Foujita / Adagp, Paris, 2017

 

Fils d'un général de l'armée impériale du Japon, Foujita arrive en France en 1913, après des études aux Beaux-Arts de Tokyo et un brillant début de carrière dans son pays. Foujita prépara pendant dix ans son départ pour la France en rêvant d'un Paris, terre des libertés et de l'innovation, sans rien en connaître réellement. Il s'installera finalement à Montparnasse, quartier de prédilection des grands aventuriers de l'art moderne, pour y mener une carrière internationalement reconnue.

 

Foujita, Chat courant après une souris, vers 1925, huile sur toile, collection particulière © Fondation Foujita / Adagp, Paris, 2017

 

Après avoir passé en revue toute la jeune création parisienne durant les trois premières années de sa vie à Paris, il avait choisi de ne pas suivre plus que de raison la modernité de ses semblables mais de créer la sienne, fruit de l'osmose de deux cultures, parisienne et japonaise. Les années vingt et les suivantes revisitèrent le Japon à leur manière, Foujita jetant un regard aussi percutant et acéré sur les deux sources de son inspiration.

 

Photo : Sophie_Lloyd ©

 

Musée Maillol, 61 rue de Grenelle 75007 Paris 

Tél 0142225725 - www.museemaillol.com

 

 

Créé le : 09/11/2017 - Mise à jour : 12/03/2018
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