Le rio Oja a donné son nom à une région et à un vin. Un comble pour une petite rivière ! Mais les trois méritent qu'on les découvre en planifiant un séjour dans cette partie de l'Espagne qui jouxte le sud-est du Pays Basque, au sud de l'Alava et de la Navarre. Une région de plaines vallonnées entourées de collines et de montagnes, traversée dans sa partie nord par le plus long fleuve d'Espagne, l'Ebre, qui arrose la belle ville de Logroño, une région sur le chemin de Compostelle, avec monastères, églises superbes et haltes pour les pélerins, une région viticole enfin où le cépage Tempranillo régne en maître. Découvrir la Rioja, c'est aussi découvrir maints savoir-faire : gastronomie, poterie, sculpture... Il faudrait y passer ... un certain temps !
Reportage : Guy Riboreau ©
Par quoi commencer ? Quand on est amoureux tout à la fois de paysages, de vieilles pierres, d'Art, de rencontres, de balades, de bonnes tables, de vin et d'ambiances sympathiques, il faut aller d'abord à Logroño, un concentré de ce que la Rioja propose.
Logrogño
Voila une ville des bords de l'Ebre qui mêle utilement monuments historiques et modernisme. rigueur architecturale et fantaisie débridée. Il faut découvrir à pieds la vieille ville et ses nombreuses églises : San Bartolomé (XIIIè s.), Santiago (XIVè s.), Santa Maria de Palacio (XIIIè et +), flâner dans les rues étroites pour prendre le pouls de la ville et sentir ce qui fait son charme, un mélange d'Art, d'Histoire et de commerce du Vin dont les nombreuses caves de la cité attestent combien Le Rioja a participé à son essor.
Pont de pierre sur l'Ebre vu de l'Hôtel FYG, le Chemin de Saint Jacques l'emprunte pour entrer dans la ville
La Co-Cathédrale La Redonda et ses tours jumelles baroques du XVIIIè siècle. Un tableau dit de la Crucifixion, dans le déambulatoire, est attribué à Michel Ange.
Comme de nombreuses villes espagnoles, Logroño, ville commerçante importante, vit aussi la nuit. A partir de 21h00, les ruelles se remplissent d'une foule d'habitants et de touristes venus souvent en famille, avec bébés dans leur poussettes, déguster des tapas ("pintxos",) "sur le pouce", en buvant quelques verres de Rioja. La Calle del Laurel est emblématique de cet art de s'alimenter debout en bavardant des choses de la vie. Les bistrots se succèdent, chacun proposant une spécialité de la région: tartines de pain de mie avec oeuf et chorizo, sandwiches à la viande, au jambon serrano, aubergines farcies, beignets de crevettes... Le Rioja coule à flots et vers 22h00, il est bien difficile de ne pas se faire bousculer par une foule joyeuse qui entend vous faire participer à la fête...
Tartines : oeuf, chorizo; poivron rouge
Un exemple "d'ardoise" rue Laurel
Si la foule est trop dense, vous pouvez entrer dans l'une de ces nombreuses "gargottes" pour vous y asseoir et siroter votre verre de Rioja plus au calme. Ce n'est pas le choix du vin qui manque !
Repus, vous passerez ensuite dans une rue adjacente, la rue Portales, déguster une glace de chez :
un glacier désormais célèbre pour la qualité de ses préparations. Dellasera a été élu meilleur glacier d'Espagne en 2014 !
Dellasera, Portales 28 Logroño, www.obradorgrate.com
Logroño se veut "capitale gastronomique" de la Rioja et en effet, les restaurants y sont nombreux et, souvent, de bonne qualité. C'est le cas de celui de l'Hôtel FYG, (un bon trois étoiles pour l'hôtel, à deux pas de la cathédrale).
Hotel F.Y G. avenida de Viana, 2, 6 - www.fghotels.com
Un jeune chef talentueux, Juan-Carlos Zapatero, a ouvert un trés bon établissement dans l'un des quartiers modernes de la cité.
Juan-Carlos Zapatero
Le chef utilise des produits de qualité issus de la région, qu'il cuisine de façon précise en les agrémentant d'un touche de modernisme. Asperges, poivrons, tomates accompagnent élégamment les côtes d'agneau et les poissons. A noter que le chef, surnommé Zapa, fait partie d'un club de 7 restaurateurs de Logroño, le "Cooking Team" qui entend sublimer la cuisine locale.
Le "Cooking Team" : Casa Cuchi, La Galeria, Cachetero, La cocina de Ramon, UMM Food&Drink, Wine Fandango et donc Moderna-Tradición.
Moderna-Tradición
Calle Duques de Nájera, 109, 26005 Logroño, La Rioja, Espagne
+34 615 51 11 42 www.restaurantemodernatradicion.es
Dans la catégorie "Bien-être" et toujours à Logroño, signalons un Spa à l'ambiance Andine à deux pas du restaurant de Zapa :
SalineSpa, Duquès de Najera 59, www.saline-spa.com
Que l'on soit simple touriste ou pélerin sur le Chemin de Compostelle, il conviendra de passer par la rue la plus ancienne de Logroño, la Rúa Vieja, où, au numéro 32, se trouve l'Auberge pour les pélerins, une belle maison de style baroque proche de l'église Santa Maria de Palacio. 68 lits, un garage à vélo, un tarif défiant toute concurrence : 7€... Tél. : 941.440.722 - Mail : infocamino@logro-o.org
Renseignements touristiques :
www.lariojaturismo.com et info@lariojaturismo.com
On a vu que la Rioja est empruntée par le Chemin de Compostelle. Un fois passé le pont sur l'Ebre à Logroño, il reste au pélerin environ 600 km à parcourir pour parvenir au tombeau de Saint Jacques. Autant dire que les étapes avant de se recueillir seront encore nombreuses. Parmi elles, Santo Domingo de la Calzada, Saint Dominique de la Chaussée. C'est là que ce personnage clé de l'Europe du XIè siècle est enterré, au coeur d'une fort belle cathédrale que nous avons pu visiter avec son curé.
Saint Dominique était né sur les bords de la rivière Oja à Villioria. La région avait été libérée des arabes par les chrétiens et Dominique, un ermite, s'y installe vers 1040. Il constate que les pélerins de Saint Jacques ont besoin de chemins sûrs et il leur vient en aide en construisant d'abord un pont puis la ville qui porte aujourd'hui son nom avec un hôpital pour soigner les voyageurs et la création d'une confrérie. Les pélerins se répandirent en louanges et firent la renommée du personnage dans toute l'Europe. Dominique finit même par recevoir la visite du roi Alfonso VI de Castille qui lui apporta son aide. Le saint homme mourut en 1109 et il est enterré dans sa cathédrale, un édifice essentiellement roman.
La cathédrale est en forme de croix latine comme le veut la tradition. De la construction originelle dans la seconde moitié du XIIè siècle, seuls subsistent le choeur et la chapelle de Saint Pierre, la partie gauche datant des XIIIè et XIVè siècles et la façade droite ayant été remaniée aux XVè et XVIè siècles pour accueillir le mausolée de Santo Domingo.
Porte principale (XIIIè s.)
Mausolée de Santo Domingo
Mausolée de Santo Domingo, bel et rare exemple en Espagne de statue romane polychromée de la fin du XIIè siècle. Le kiosque qui l'abrite est de style gothique et date de 1513
Dans le transept, côté nord, un monumental retable Renaissance de bois doré est signé Damian Forment (XVIè siècle). 13m de hauteur par 9m de largeur, il illustre différentes scènes de la vie du Christ et de ses apôtres
Retable : la descente de croix
Retable : les niches de Saint Dominique et de Saint Paul
La cathédrale est entourée de 10 chapelles dont celle de Saint Pierre, la seule chapelle romane qui subsiste. La plupart des pilastres portent des sculptures comme celle-ci représentant le Roi David jouant de la "Vigüela", sorte de guitare.
Ce n'est pas le son de la Viguela du Roi David que l'on entendra le plus souvent en visitant le cathédrale mais bien celui d'un coq. Cela surprend évidemment et si l'on se cherche l'origine du cocorico, on s'approchera de la Volière.
Une volière dans une église ? L'histoire mérite d'être contée.
La Volière. Un coq et une poule bien vivants et de couleur blanche vivent leur vie pendant 15 jours là-haut derrière la vitre avant d'être remplacés par un couple de gallinacés de même couleur pour un séjour de même durée...
L'histoire :
Il y a bien longtemps, un couple de pélerins venus de Xanten en Allemagne avec leur fils de 18 ans descendirent dans une auberge de Santo Domingo de la Calzada. La fille de l'aubergiste tomba amoureuse du jeune garçon qui ne lui accorda aucune attention. Vexée, la fille voulut se venger. Elle mit un gobelet en argent dans le bagage du garçon et cria au vol dès que les pélerins s'éloignèrent. Le vol d'un objet en argent était alors puni de mort. le jeune garçon, rattrapé, fut pendu. Mais lorsque ses parents vinrent le voir pendu au gibet, ils entendirent la voix du garçon disant que Santo Domingo l'avait maintenu en vie. Les parents alertèrent aussitôt les autorités sur ce prodige. Incrédule, le fonctionnaire leur répondit avec ironie que leur fils était aussi vivant que le coq et la poule rôtis qu'il s'apprêtait à manger... A ce moment-là les 2 gallinacées se mirent à chanter et sautèrent de la table.
Santo Domingo avait fait un miracle !
Depuis, les pélerins hispanophones disent : « Santo Domingo de la Calzada donde cantó la gallina después de asada ». (Santo Domingo de la Calzada, où a chanté une poule après avoir été cuisinée.)
Au flanc de la cathédrale, un beau cloître et une salle capitulaire abritent d'intéressantes collections d'objets religieux anciens, de peintures et de sculptures.
Sainte Catherine, bois polychrome du XVè siècle
Le visiteur s'étonnera de la dissociation du clocher et de la cathédrale elle-même. La tour actuelle est la troisième ; une première tour avait été détruite par la foudre, la deuxième s'effondrait et fut démontée ; l'actuelle date du milieu du XVIIIè siècle. Elle mesure soixante mètres et se visite (132 marches !)
Le mécanisme de l'horloge est d'origine et elle continue à sonner l'heure
Le long de la cathédrale face à la tour se trouve encore l'ancien hôpital des pélerins datant du XIIè siècle et converti aujourd'hui en Parador. Un lieu chargé d'histoire lui aussi.
Pélerins arivant au Parador de Santo Domingo
Deux Paradores existent dans la cité :
Parador de Santo Domingo**** un restaurant
Plaza del Santo, 3. 26250 Santo Domingo de la Calzada (La Rioja)
Tel.: 941 34 03 00 - Fax: 941 34 03 25
e-mail: sto.domingo@parador.es
Parador de Bernardo de Fresneda *** même restaurant que le précédant
Plaza de San Francisco, 1. 26250 Santo Domingo de la Calzada (La Rioja)
Tel.: 941 34 11 50 - Fax: 941 43 06 96
e-mail: bernardodefresneda@parador.es
Autres hôtels :
Hostal Rey Pedro I
Calle de San Roque, 9, 26250 Santo Domingo de la Calzada, La Rioja, Espagne
Téléphone :+34 941 34 11 60
Hotel El Corregidor, *** deux restaurants
Mayor, 14, Santo Domingo de la Calzada
+34 941 34 21 28
Place d'Espagne, la mairie
On peut se rendre à Ezcaray pour la beauté de sa petite église, le charme de ses maisons anciennes, ses balades à faire dans les montagnes de la Sierra de la Demanda toute proche, ou encore le long de la rivière Oja... On pourra décider d'y aller aussi pour découvrir la cuisine d'un des meilleurs chefs espagnols, Francis Paniego, deux étoiles au Michelin, en son hôtel Echaurren, face à l'église.
Eglise Santa Maria Maggiore (monument national), Ezcaray
Ezcaray a été fondée au Xè siècle par les rois de Navarre. Elle fut longtemps un refuge pour les Basques et nombre de ses maisons ont gardé la trace de l'architecture basque.
Rue à colonnade
Palacio del Angel (XVIIIè) avec statuette de Saint Michel surmonté d'un blason rococo
Porte sculptée
Jardinet le long de l'église
La nef : élégance et robustesse
Hôtel-restaurrant Echaurren
Francis Paniego et son équipe en cuisine
Carpaccio de crevette rouge, caviar de vinaigre,
tartare de tomates et ail blanc - Riz crémeux avec oreille de porc et jus onctueux
Colin rôti sur pilpil de pomme de terre / Dessert : tourte tiède au fromage de
et une touche de vanille / Cameros, pomme et glace au miel
Hôtel-Restaurant Echaurren
Heroes del Alcazar, 2
Tel.: 941 35 40 47
Fax: 941 42 71 33
Web: www.echaurren.com E-mail: : info@echaurren.com
Il ne faut pas quitter Ezcaray sans aller visiter un atelier de tissage artisanal à deux pas de l'hôtel Echaurren : Mantas. Les amoureux de belles laines (mohair, alpaga) trouveront de superbes étoffes.dans cette très ancienne maison de la ville.
Cette entreprise familiale installée depuis 1930 a le goût du travail bien fait et vous montrera ses outils et ses productions.
Le vieux métier à tisser
La machine à peigner la laine
Mantas
Gonzales Gallarza n° 12
26280 Ezcaray
Tél. :(34) 941 35 40 34
Site : www.mantasezcaray.com
Tout en restant dans les montagnes de la Sierra de la Demanda, on poursuivra vers l'est pour atteindre San Millán de la Cogolla. Millán était le nom d'un pâtre devenu ermite qui vécut de 473 à 574 (101 ans !). Il fonda un premier monastère creusé à flanc de montagne, Suso . L'anachorète avait la réputation de faire des miracles. Il s'entoura de disciples et le petit monastère "d'en haut" s'agrandit. A la mort de Millán, un second monastère fut construit "en bas", dans la vallée, Yuso. Jusqu'à l'an 1100, les deux monastères co-existèrent avec leurs communautés et leurs règles respectives. Règle mozarabe et communauté mixte (hommes et femmes) en haut, communauté masculine en bas suivant la règle de Saint Benoit. Progressivement le monastère du bas, Yuso, devint le plus important. Les pierres romanes du premier Yuso ont disparu au profit d'une architecture Renaissance. Les bénédictins ont laissé la place aux Augustins-Récollets mais le lieu est toujours un lieu de prière et de travail.
Le Monastère de Yuso
Tout ne se visite donc pas à Yuso. La partie occupée par les moines, la bibliothèque, le salon de la langue, le Centre international de recherches sur la langue espagnole, ne se visitent pas.
C'est à Yuso en effet que furent découverts les premiers mots du castillan, attestés sur un Codex du IXè siècle en.roman, latin et basque). Le premier poète castillan, Gonzalo de Berceo, a étudié à Yuso à la fin du XIIè siècle.
Grande cour avec entrée de l'église à gauche et entrée du Monastère à droite
La visite nous amène à passer cette superbe porte achevée en 1661 dont la sculpture principale représente San Millán à cheval luttant contre les Maures (Matamoro) à la bataille de Simancas. On retrouvera le saint homme et sa monture en portrait dans l'église.
On entre ensuite par le Salon des rois, nommé ainsi du fait des quatre portraits de souverains qui y sont accrochés. Puis c'est le cloître, construit en 1554 et partiellement inachevé, de style Renaissance avec réminiscences gothiques sur les voûtes. .
L'église (dans sa double composante : monastique et paroissiale) est d'un très grand intérêt historique et artistique, de même que certaines salles contenant les trésors du Monastère.L'église a été commencée en 1504 et achevée 36 années plus tard.
Le retable majeur au dessus de l'autel du choeur monastique représente San Millan à cheval lors de la bataille de Hacinas en 939. Au dessus de lui, un autre tableau représente l'ascension de la Vierge
L'église possède deux choeurs : l'un pour les moines, l'autre pour les paroissiens. Les deux choeurs sont séparés par une imposante grille dorée
L'orgue principal et la chaire de l'église paroissiale
La sacristie mérite d'être vue ne serait-ce que pour ses fresques.du plafond (XVIIIè siècle). L'ancienne salle capitulaire est une des plus belles d'Espagne.
Le Monastère possède sa "salle des coffres", une salle d'exposition dans un angle du cloître où l'on peut admirer les sculptures d'ivoire qui ornent ces coffres censés avoir accueilli les reliques de San Millán au XIè siècle et de San Felices au XIIè s. Les plaques d'ivoire sculpté sont d'origine (XIè). Mais le cadre et le bâti des coffres (autrefois en or) sont en fait de belles reproductions après les dégradations qu'ils ont subies dans le passé du fait des guerres.
Le coffre de San Millán
Les ivoires ont été sculptés par les moines
Un autre trésor du Monastère, ce sont les incunables : codex, livres de chant et de prière, conservés précieusement dans des conditons optimales à la Bibliothèque. Parmi ces documents figure le Codex Emilianense daté de 992, la Bible de Quiso de 664 et une copie de l'Apocalypse de Beato de Liébana (VIIIè siècle)
L'armoire des "Codex", incunables, premier trésor du Monastère
Livre de chant
Capitulaire de Philippe II
Suso
Une petite route mène au monastère "d'en-haut", Suso. C'est là que l'ermite Millán, s'était établi, utilisant des grottes rupestres pour en faire son lieu de vie et de prière.
Au fil des années, Millán rejoint par des disciples a dû agrandir les lieux. On y rentre par un petit cloître qui surplombe la vallée.
Des sarcophages sont alignés. On en voit d'autres à l'intérieur.
Diverses architectures co-existent à l'intérieur de Suso : wisigothe, mozarabe (au Xè siècle, c'est encore le Califat de Cordoue qui régit l'Espagne), romane.
Arc outrepassé mozarabe
Dans la grotte sépulcrale
Tombeau et statuette de San Millán
Le Monastère de Suso a été très célébre au Moyen-Age et c'était, avec Saint-Jacques de Compostelle, un des principaux lieux de pélerinage.
Nous abordons Le Rioja, puisque La Rioja est une Communauté Autonome d'Espagne qui a donné son nom à un vin. La culture de la vigne dans la région remonte à la nuit des temps puisque, bien avant les Romains, les Phéniciens et une peuplade locale, les Berones, faisaient du vin et le vendaient alentour...
Monastères, abbayes, cultivaient la vigne et grâce à eux, le vignoble survécut lors de la conquête arabe, les exploitations viticoles civiles étant alors systématiquement détruites par les conquérants.
Ici, comme ailleurs, le Phylloxera fit quelques ravages.mais avec un temps de retard par rapport à la France (1867). Ce qui amena les Bordelais à venir s'approvisionner en raisin et en vin chez leurs voisins de la Rioja qui finirent par adopter la "méthode bordelaise". pour élever leurs vins. On peut dire que le succès du Riojà est dû en partie au savoir-faire des vignerons français.
La première A.O.C. d'Espagne fut créée pour la région en 1925 et un organisme, le Conseil Régulateur de l'Appellation d'Origine Rioja fut chargé d'en établir les normes et de les faire respecter. Mais déjà en 1892, une Station de viticulture et d'oenologie avait été créée à Haro pour améliorer les pratiques des viticulteurs et la qualité de leurs vins.
Haro est devenue la capitale du Rioja. Perchée sur une colline baignée par les eaux du Tirón et de l'Ebre, elle est entourée de vignobles et de caves. Sans le vin, la jolie ville n'aurait pas connu une telle splendeur.
La place de la Paix, la Mairie (au fond) et son kiosque à musique
Vers l'église Saint Thomas
Porche de Saint Thomas. La construction de l'église remonte à la deuxième moitié du XVIè siècle
La ville possède de très belles façades de différents styles et de différentes époques (XVIIè et XVIIIè siècles surtout). Une balade dans ses ruelles est un plaisir pour les amoureux d'architecture.
Haro ne pouvait pas faire l'impasse sur un Musée du Vin :
Musée du vin
Adresse : Bretón de los Herreros 4 E - 26200 Haro
Téléphone : 941305719
Email : reservas@vinodelarioja.org
Site : http://www.vinodelarioja.org
Hôtel restaurant Los Agostinos**** (dans un ancien couvent)
Calle San Agustín, 2, 26200 Haro, La Rioja, Espagne
+34 941 31 13 08
Pourquoi cette partie de la Rioja est-elle particulièrement adaptée à la culture de la vigne ? La réponse tient en regardant une carte : la Sierra de Toloño freine l'humidité du nord et elle crée un microclimat parfait pour la vigne qui trouve dans des sols principalement argilo-calcaires les nutriments qu'il lui faut.
Les cépages sont au nombre de 4 pour les rouges, trois pour les blancs. Le Tempranillo est chez lui ici et c'est le cépage le plus répandu. Les trois autres sont le Garnacha tinta, le Mazuelo (d'origine française) et le Graciano.
Les blancs sont faits de Viura, de Malvasia et de Garnacha Blanca. Mais depuis 2007, Chardonnay et Sauvignon sont autorisés.
Notre venue en Rioja coïncidait avec les vendanges, généralement tardives (octobre).
Bodega Cune :arrivée du raisin et tri manuel
Bodega Cune : cave conçue par Gustave Eiffel
Bodega Cune : foudres de */- 17 000 litres
Bodega Moreno : des vins excellents en rouge comme en blanc
Bodega Moreno : le restaurant, lieu incontournable après la visite de la cave
Ube spécialité de la Rioja : la soupe à la tomate et au chorizo
Autre spécialité : le boudin noir ; un délice !
La Bodega Moreno produit également des vins doux façon porto
En Espagne les vins de garde sont classés en trois catégories :
- crianza : un vin de trois ans ou plus ayant été élevé au moins un an en fût de chêne
- reserva : vin issu des meilleures millésimes élevé en barrique (au moins un an) et en bouteille,
- Gran Reserva : vin issu de récoltes exceptionnelles, vieilli au moins deux ans en barrique de chêne et trois ans en bouteille.
Bodega Moreno : mur de bouteilles
San Vicente de la Sonsierra et son château entourés de vignes
Briones est un lieu magique qui ravit les amateurs de beaux paysages et... de vin. Une Bodega de Briones, la famille Vivanco, a eu l'excellente idée de créer "son" musée du vin. Elle y a mis les moyens et il faut prendre le temps de parcourir les différents niveaux du musée avant d'aller déjeuner ou diner dans son restaurant panoramique offrant une belle vue sur la vieille cité et les vignes
Briones
La Bodega Vivanco n'est pas une petite cave. Des milliers de barriques attendent, dans une vaste salle octogonale, d'être prêtes à être vidées de leur contenu pour aller remplir les bouteilles de la maison...La température de garde varie de 12 à 16°.La famille produit toute une gamme de vins dont certains peuvent concurrencer de bons Bordeaux !.
Le Musée
9000m2 sur plusieurs niveaux, le Musée Vivanco nous conte la relation passionnée que les hommes entretiennent avec la vigne depuis plus de 8000 ans... La Dynastie Vivanco a collectionné les instruments du vigneron, ses outils, les contenus qu'il utilise pour élever et stocker son vin. Comment outils et contenants ont évolué à travers les âges et selon les pays. Quelles images il a utilisées pour faire connaître sa production. Comment artistes, poètes et consommateurs célèbres ont commenté, illustré, peint ou sculpté la relation qu'ils ont eu avec la vigne et le vin. Tout cela est formidablement mis en scène dans ce musée, sans doute l'un des plus beaux au monde, sur la vigne et le vin.
Rapide visite en images :
Tracteur
et sa charrue
Equipement de sulfatage
Deux types de pressoirs
Le tonneau et ses rouelles
Amphores
"Riton" à tête de bélier, céramique grecque, IVè siècle avant J.C.
Carafes, gobelets et verres
Mosaïque romaine : tête de Bacchus - 3è ou 4è siècle
Vierge à l'enfant avec grappe. XVIè siècle - Castille
Pancika et Hariti - Pakistan - 2 et 3è siècle de notre ère
Pierre tombale Copte 4è_5è siècle
Hommage à Picasso - Lithographie de Roy Lichtenstein 1973
Hommage à Louis Pasteur
Le Musée Vivanco est aussi celui du tire-bouchon : ils sont trois mille exposés en vitrine, de différentes provenances, de toutes formes, basés sur les différentes techniques pour extraire un bouchon d'une bouteille. Impressionnant!
Restaurant de Vivanco
La boutique permet d'acheter les vins maison et différents souvenirs du musée
Vivanco
Carretera Nacional, 232
26330 Briones, La Rioja
bodega@vivancoculturadevino.es
www.vivancoculturadevino.es
Tél.:+34 941322323
Fax:+34 941322333
Parcourir la Rioja, c'est passer de la montagne à la plaine, des forêts au vignoble. Si la voiture s'avère indispensable, pourquoi ne pas tenter la balade à cheval entre les pieds de vigne pour découvrir des paysages façonnés par l'homme au fil des siècles ? Nous sommes ici près de la vieille ville de Navarrete.
Un centre équestre local propose de partir en groupe ou seul - mais accompagné d'une guide - pour une heure, une demi-journée, voire une journée de découverte. Pas besoin d'avoir fait des concours hippiques : les chevaux sont tranquilles et bien élevés ! .
Le parcours se fait à flanc de colline en passant par les hameaux et le retour vers l'écurie ramène le groupe ravi de la balade.
Centre hippique de Navarrete
Tél 617 354 873 (portable)
mail : hipica@navarretewifi.net
Site : www.hippicanavarrete.com
Tout près de Navarrete, il existe une Bodega-Hôtel-restaurant très originale, La Finca de Los Arandinos****. Sur une colline avec superbe vue sur le vignoble, son bâtiment aux lignes très sobres évoque Le Corbusier. Peu de chambres, 14, mais un confort très moderne, de l'espace et du calme, un service souriant et polyglotte, des plats composés de produits locaux, très frais, de bons vins...
La Finca de los Arrandinos
Tél (34) 941 446 126
Mail : welcome@fincadelosarandinos.com
Site : www.fincadelosarandinos.com
Retour à Navarrete qui abrite quelques ateliers de poterie fameux. Nous avons rendu visite à l'un d'entre eux, célèbre dans toute la région et au-delà :
Il se nomme Naharro. Les mains dans la glaise pour tourner plats à rôtir, pots, cruches, petits objets, il raconte l'histoire de cette entreprise familiale, parle de son métier difficile : "cela ne s'apprend pas en quelques semaines comme certains jeunes le pensent. Il faut avoir le coup de main, sentir la terre et la former de manière équilibrée"
Plat traditionnel riojan pour rôtir les poulets
La sortie du four après cuisson aux alentours de 1500°
Alfareria Naharro
Carretera de Burgos km 11 Navarrete, La Rioja
C'est sur cette image de petit chat en céramique sorti des mains de Naharro que nous terminons notre promenade en Rioja.
Une bien belle balade rendue possible grâce à nos partenaires :
Air France et HOP : www.airfrance.fr
4 vols quotidiens au départ de Paris Charles de Gaulle (3 le samedi) opérés en Embraer 70 de HOP (75 sièges)
Office du Tourisme Espagnol en France www.spain.info.fr
23 rue Saint Augustin 75002 Paris Tél :01 45 06 82 54
Gobierno de la Rioja
La Rioja Turismo www.lariojaturismo.com et www.latierraconnombredevino.com
Qu'ils en soient remerciés.
La ligne de partage des eaux en Ardèche et ses oeuvres d'art Vins de Montlouis / L'Eco-Musée d'Alsace à Ungersheim (Haut-Rhin) : traditions architecturales et fêtes en tous genres / Vibrante Bilbao / Le temps d'un week-end ou d'un court séjour, Tours mérite bien une escapade / Séjour week-end à Honfleur / Truffe au vent en Pays Cathare / Visite d'un sous-marin nucléaire : Le Redoutable, c'est à Cherbourg, CITE DE LA MER / La Cité de la Mer à Cherbourg : pour apprendre et se divertir / Savoir-faire et faire-savoir
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