Escapade à Belfort. Pour la trentième édition des Eurockéennes ?
La Cité du Lion que le TGV Rhin- Rhône met à 2 heures 15 de Paris mérite vraiment le détour. Dans un superbe paysage, entre Vosges et Jura, c'est un exceptionnel lieu de mémoire avec sa Citadelle qu'assiégèrent les Prussiens. En juillet, tous les premiers week-ends du mois, la ville accueille l'un des plus grands festivals de musique de France, les Eurockéennes. Un festival qui cet été, célébrera "en très grand" sa trentième édition.
Balade avec Marianne Lohse ©
Crédits photos : Belfort Tourisme et, pour les Eurockéennes : Territoire de musiques Philippe Martin et Benoit Grébaux
Colosse impavide, le Lion, hommage aux victimes du conflit 1870- 1871, domine Belfort de sa masse de grés rose. Pour son auteur, le sculpteur alsacien Frédéric-Auguste Bartholdi, le Lion ne symbolisait ni une défaite, ni une victoire "mais une résistance glorieuse". Difficile en flânant dans la vieille ville aux ruelles tranquilles, aux façades ocre, pêche ou vert amande, d'imaginer ce que fut cette guerre franco-prussienne de 1870. Cent trois jours, sous une pluie d'obus, pour la population et la garnison retranchée, plus de trois mille morts...Une résistance de l'extrême saluée par les assaillants eux-mêmes et qui valut à Belfort d'échapper à l'annexion, lors du traité de Francfort. La ville et une centaine de communes restèrent françaises et formèrent une entité baptisée "Territoire de Belfort" (un département depuis 1922). Après l'annexion, de nombreux Alsaciens s'y installèrent et y firent prospérer leurs entreprises.
On déambule avec bonheur sur la Place de la République où se dresse l'autre monument emblématique de Bartholdi dédié aux défenseurs Legrand, Lecourbe et Denfert-Rochereau et sur l'agréable Place d'Armes qu'orne une statue d'Antonin Mercié, une farouche Alsacienne de bronze baptisée "Quand même" (l'espoir que l'Alsace redevienne française subsiste quand même). C'est ici, que se tient tous les premiers dimanches du mois de mars l'une des plus grandes brocantes de l'Est.
Au fond de la place, la cathédrale Saint-Christophe, au fronton triangulaire, édifiée au XVIIIème siècle.
Omniprésente, la Citadelle fortifiée par Vauban puis par le général Haxo semble accrochée au rocher. Depuis avril dernier, grâce à la " réalité augmentée", les visiteurs découvrent autrement, en français, en allemand et en anglais, cinq siècles d'évolution stratégique, des premières fortifications médiévales à celles du XIXème siècle, en passant par l'intervention de Vauban au XVIIème siècle. Muni d'un smartphone ou d'une tablette, on choisit "sa" période historique. On peut aussi se repérer sur un plan interactif et se déplacer dans différents espaces où sont proposés reconstitutions en 3D et films d'animation. Frisson garanti avec la vue, en action, de la batterie Haxo haute ! Recherches historiques très documentées, images peu connues, technologie évolutive hautement sophistiquée: le nouveau parcours rencontre déjà un réel succès.
Tout comme la randonnée des Forts qui permet d'explorer sur 75 kilomètres le système défensif de Séré de Rivières, le Vauban du XIXème siècle. Belfort ne vit pas seulement de son glorieux passé. La ville accueille aussi chaque été, sur le lac du Malsaucy, l'un des festivals de musique les plus fameux de France : les Eurockéennes.
130.000 festivaliers ont transformé en juillet 2017 la presqu'île en un gigantesque dancefloor. Tout au long de son existence, le festival qui célèbre cette année sa trentième édition a programmé des artistes aussi célèbres que Sting, Bob Dylan, David Bowie, Amy Winehouse, Dépêche Mode, Metallica ou Daft Punk.
En quatre jours, tous les premiers week-ends du mois de juillet, les festivaliers 2018 applaudiront Mackelmore, Orelsan, Beth Dito ou Shaka Ponk. Sans pour autant rater les matches de la coupe du monde de football qui seront retransmis sur grand écran. On se retrouvera au check point Green Room, un chapiteau très festif que les habitués de l'hippodrome de Longchamp et de Solidays connaissent bien. Last but not least, la patrouille de France, devrait survoler le lac du Malsaucy. Décidément, une trentième édition en beauté.
Marianne Lohse
Pratique
