Non loin de Pau, il est une vallée pyrénéenne pleine de charme où coule l'Ossau, un torrent vif et frais comme les fromages que les bergers béarnais savent faire à partir du lait de leurs brebis. Une vallée où les traditions restent vivaces, qu'il s'agisse du parler béarnais (enseigné dans certaines écoles et largement pratiqué), du chant, de la danse, du jeu et de la fête où tous, jeunes et vieux, participent avec entrain... Pour les amateurs de "vrai", d'authentique, c'est assurément là qu'il faut aller. Dépaysement garanti.
Le Pic du Midi d'Ossau (2884 m) vu de la station d'Artouste
Texte et photos : Guy Riboreau ©
Les Pyrénées Atlantiques ont ceci de singulier : elles offrent une variété de paysages, de lieux, de traditions, de ressources touristiques et gastronomiques extrêmement diversifiées. Pays Basque d'un côté, Béarn de l'autre, les deux régions se complétent pour nous proposer des lieux de vie ou de vacances aptes à satisfaire toutes les attentes.
Ainsi en est-il de la Vallée d'Ossau, en plein Béarn profond. Les amateurs de sports de montagne (d'été ou d'hiver), de paysages à couper le souffle, de bonne chère ou de musiques et chants traditionnels, des randonnées sur les Chemins de Saint-Jacques de Compostelle, y trouveront leur bonheur tant cette vallée récèle de trésors.
D'abord la nature, non pas totalement vierge mais bien façonnée par les hommes depuis la nuit des temps. Une montagne plissée comme le visage d'une vieille femme buriné par la vie. Des neiges en haut des pics et des troupeaux de brebis paissant dans la vallée. L'Espagne est à deux pas qui lui envoie ses touristes. Dans les chemins creux dévalent des VTT tandis que les torrents voient défiler les adeptes de rafting ou de canyoning.
Sur une place de village ou dans un restaurant résonnent les chants du Béarn, polyphonies attachantes qui content les histoires du cru. La flûte (la " flabute" en béarnais) et le tambourin local (le "tountoun") à 6 cordes frappées par une simple baguette les accompagnent.
A propos de cru et de restaurant, nous sommes à Laruns, joli village de moins de 1500 habitants traversé par le Gave d'Ossau. C'est là, à L'Arregalet, tenu par Bernard Coudouy et sa femme Dolorès, qui a sorti un formidable Pacherenc de Vic Bilh de derrière les fagots en attendant un fameux Jurançon avec le repas. La chère y est locale et savoureuse car le maître des lieux est un fin cuisinier doublé d'un érudit qui vous contera plein d'histoires...
Des histoires de la langue béarnaise enseignée dans certaines écoles ou des histoires de bergers et de pastoralisme, là-haut dans la montagne.
Stéphane Chetrit est l'un d'entre eux. Il a sa "cabane" au lieux dit "Soussouséou" qui sonne comme une interrogation... Il a 350 brebis basco-béarnaises, les seules à avoir le pied montagnard.
C'est là qu'il fabrique son fromage d'Ossau au goùt très subtil; rien à voir avec une production industrielle. La vie à la cabane est rude : pas d'alimentation électrique si ce n'est quelques panneaux solaires, des bouteilles de gaz pour la cuisine et le chauffage du lait, Laruns est loin, même en 4x4, et il vaut mieux ne pas être malade...Une visite à la ville chaque semaine pour apporter ses fromages et réapprovisionner. Une vie spartiate mais saine que deux jeunes stagiaires partagent avec Stéphane, histoire d'apprendre à faire du bon fromage.
Départ en montagne. La grange naturellement fraîche et baignée par une source permet d'affiner les tommes
De sa cabane, Stéphane peut voir passer un petit train qui serpente au flanc de la montagne. C'est le petit train d'Artouste, le plus haut train d'Europe.
Point de départ : la station de Fabrèges (ski l'hiver, train touristique l'été).où l'on prend la télécabine de Sagette pour accèder aux pistes et à la gare. La voie ferrée étroite a été tracée en 1924 pour amener les hommes, matériaux et équipements nécessaires à la construction du barrage du lac d'Artouste sous lequel fonctionne une usine hydro-électrique gérée actuellement par la Shem, une filiale de GDF/Suez. La gare d'arrivée est au pied du barrage. Entre les deux, c'est une succession d'à-pics, de paysages somptueux, de chutes d'eau.
Il faut faire ce voyage de 50 minutes (aller; 50' retour. Compter 3h50 d'excursion au minimum en intégrant les temps de montée et de descente des télécabines).
Un projet de Musée du Lac d'Artouste avec ses 9 km de galeries souterraines est à l'étude. Il permettrait de découvrir le formidable travail réalisé en 8 ans pour la construction du barrage et de sa centrale.
Entrée des galeries souterraines et turbine avec son rotor
Le lac aux eaux turquoise offre un paysage superbe. il récupère l'eau utilisée par la centrale et reçoit les torrents des alentours. Un sentier permet d'y accèder à partir de la gare d'arrivée du train.
Le train fonctionne du 20 mai au 25 septembre avec un départ toutes les heures sauf en juillet et août : toutes les 1/2 heures. Un audio-guide permet de suivre le déroulement du voyage.
Il n'est pas rare que les marmottes, espèce curieuse de tout, s'invitent sur la voie. Jugez plutôt :
Pour rester dans le domaine animal tout en redescendant dans la vallée en direction de Pau, à Aste-Béon, proche de Laruns, se trouve la "Falaise aux vautours",
Si vous ne les voyez pas, c'est qu'ils sont dans leurs grottes. Qu'à cela ne tienne, des caméras installées dans la falaise filme le quotidien de ces rapaces avec liaison-radio vers des écrans de télévision installés dans une maison-musée des vautours au bord du Gave d'Ossau.
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les vautours est là Les différentes espèces, leur habitat, leur mode de vie et de reproduction, leur répatition géographique dans le monde...
A la "Falaise", trois espèces cohabitent : le Percnoptère d'Egypte, un grand migrateur, le vautour fauve et le gypaète barbu. Des salles spécialisées leur sont consacrées.
Le gypaète barbu... sur un écran de télévision
Passionné de vautours, intarissable et passionnant dans ses explications, Augustin Medevielle, enfant du pays, vous dira tout sur 'ses" vautours !
Il faut dire que cette falaise ainsi qu'une autre fait partie de la Réserve naturelle d'Ossau et que sa gestion relève du Parc National des Pyrénées, le plus fréquenté des parcs naturels avec un million et demi de visiteurs par an dans se 6 vallées principales.
Il existe bien d'autres façons de découvrir la Vallée d'Ossau ;
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la place de la Mairie de Laruns
location de canoës au Lac de Castet
Où se restaurer ?
Site : www.restaurantlarregalet.com
Restaurant : 05 59 05 62 11. Les Bains : 06 29 34 21 98
Où loger ?
La Vallée d'Ossau ne compte pas beaucoup d'hôtels mais les chambres d'hôtes sont là pour pallier le manque. En voici deux que nous avons testées et une qui nous a été recommandée. Elles offrent une qualité d'accueil et de confort remarquables :
Le Boisla Laslie - Vue depuis l'Arajou
Sites utiles :
et comme il faut bien, après tant de découvertes dans la Vallée d'Ossau, se désaltérer (avec modération, bien sûr) :
La ligne de partage des eaux en Ardèche et ses oeuvres d'art Vins de Montlouis / L'Eco-Musée d'Alsace à Ungersheim (Haut-Rhin) : traditions architecturales et fêtes en tous genres / Vibrante Bilbao / Le temps d'un week-end ou d'un court séjour, Tours mérite bien une escapade / Séjour week-end à Honfleur / Truffe au vent en Pays Cathare / Visite d'un sous-marin nucléaire : Le Redoutable, c'est à Cherbourg, CITE DE LA MER / La Cité de la Mer à Cherbourg : pour apprendre et se divertir / Savoir-faire et faire-savoir
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