Düsseldorf : balade dans une cité qui assume sans complexes culture et frivolité

Pour plonger au cœur de Düsseldorf, rien de tel qu'une balade dans la Vieille Ville ( Altstadt). Face à la statue équestre du Prince Electeur Jan Wellem, en savourant dans une des brasseries de la Place du Marché la bière rousse locale, on se dit que Düsseldorf, décidément, ne manque pas de charme. Le cabinet Mercer, après avoir passé au crible plusieurs métropoles européennes, l'a d'ailleurs désignée comme «la cité la plus agréable à vivre en Allemagne». Ruelles pavées, vieilles églises et échoppes d'artisans voisinent dans Altstadt avec un nombre impressionnant de lieux branchés, les plus courus se trouvant Kurze Strasse, Berger Strasse et Bolkerstrasse.

 

Statue du Prince-électeur Jan Wellem à Altstadt

 

Reportage Marianne Lohse -

Photos : © Düsseldorf Marketing und Tourismus GmbH photographer U. Otte

On ne manquera pas, dans cette dernière rue, la maison natale du poète Heinrich Heine. Ni Burgplatz où s'élevait autrefois un palais baroque : on dit que c'est la plus belle place du pays.

 

Maison natale d'Heinrich Heine

 

Burgplatz

 

 

Difficile de réaliser que la capitale de la Rhénanie du Nord-Westphalie fut pilonnée, en 1943, et aux trois quarts détruite. Dynamique et prospère, Düsseldorf (587.000 habitants) s'est littéralement réinventée.

Centre économique majeur, elle accueille nombre de salons et de foires dont le fameux Igedo, rendez- vous incontournable des professionnels de la mode. De très grosses entreprises comme Henkel, McKinsey, Metro ou Mitsubishi s'y sont installées. Voilà belle lurette qu'on a noué, ici, des relations étroites avec l'Asie comme le montrent quelque trois cents succursales de firmes nipponnes, une communauté importante et un quartier japonais dont l'artère principale est Immermannstrasse . Hôtel cinq étoiles (le Nikko), bars à sushis, karaokés : dans ce Tokyo sur Rhin, rien ne manque !

 

Concert japonais


Temple japonais à Dusseldorf


On vous entrainera, inévitablement, sur Königsallee, l'avenue "chicissime" de la capitale du land, proche d'Altstadt. Les Allemands en sont très fiers. Haut lieu de la fashion culture, le Kö, bordé d'un paisible canal où coule la rivière Düssel, est investi par les plus grandes marques de prêt à porter.

 

La Ko, Königsallee

Canal de la Düssel


 

Ko Galerie


 

Concept stores et shopping arcades y pullulent. Aux heures de pointe, jusqu'à 6.000 piétons arpentent rituellement le Kö, long d'un kilomètre. Un itinéraire «hyperluxe» qui atteindra un sommet, fin 2014, avec l'ouverture du Kö-Bogen conçu par l'architecte newyorkais Daniel Liberskind : cet ensemble d'immeubles de six étages, aux toits arborés et aux cours-jardins, abritera, sur plus de 4.OOO m², bureaux et nouvelles boutiques et reliera la Mecque de la mode au verdoyant Hofgarten.

 


Cap sur MedienHafen (le District des Médias), de loin notre quartier préféré. En 1989, Düsseldorf a décidé de restructurer son port sur le Rhin. Le résultat ? Un ensemble architectural époustouflant qui a fait couler beaucoup d'encre. Et une atmosphère à la fois cool et bouillonnante de créativité. Toutes les superstars sont là, de Frank O. Gehry à David Chipperfield, de William Alsop à Claude Vasconi. Studios de télévision, groupes de presse, agences de publicité, de communication et de design, industriels du vêtement ont parié sur le MediaHafen si populaire aujourd'hui qu'il figure dans un jeu: le «Monopoly Deutschland ». il faut flâner le long du vieux port commercial dont les grues et les rails datant de 1896 ont été conservés.

 

 

Le Rhin et ses quais

 

 

Les 3 immeubles de Franck Gehry

 

 

Admirer les trois bâtiments obliques de Gehry surnommés «La Sainte Famille»: le Nouveau Zollhof (Der Neue Zollhof) édifié entre 1994 et 1999 à l'emplacement de l'ancienne Douane, mérite amplement le détour avec la façade miroir de sa tour B où se reflètent la masse de briques rouges de la Tour A et celle, blanche, de la Tour C.

Juste en face, le Hyatt Regency, ouvert en 2010, exhibe fièrement son Dox Bar, une capsule argentée, tout droit sortie du film Star Treck. Entre le Colorium du Britannique William Aslop, un patchwork de dix huit étages surmonté d'un toit rouge en avancée et les anciens entrepôts de grés et de briques impeccablement restaurés, on ne sait où donner du regard.

 

 

Le Medienhafen s'anime le soir d'une foule jeune, avide de s'amuser : du würstelstand( stand à saucisses) au Lido d' Alain Ducasse, il y en a pour tous les goûts. Et pour tous les budgets. Les oiseaux de nuit se retrouveront au Club 3001 dont la musique techno et les projections en 3D font merveille.

 

 Bar à bières


Visiter Düsseldorf, c'est aussi prendre un bain de culture. Foyer des avant- gardes allemandes, la ville a fait rayonner les noms de Joseph Beuys, August Macke, Sigmar Polke, Gehrard Richter. Son école de photographie, fondée par Bernd Becher et sa femme Hilla, n'a pas fini de faire parler d'elle. Thomas Struth et Andreas Gursky, l'homme au paysage (Rhein II) adjugé récemment 3,1millions d'euros par Christie's, en sont issus.

 

Le K20 

Avec vingt six musées et cent galeries, l'amateur d'art sera comblé. A voir, absolument, le K20 sur Grabbeplatz pour ses Paul Klee, le K21 situé dans l'ancien Parlement (Ständhaus) pour les grands formats d'intérieurs de Candida Höfer.

 

 

 Le K21 dans l'ancien Parlement

 

K21, intérieur

 

Et l'incroyable Kunstpalast (Centre d'Ehrenhof) pour ses collections de peintures romantiques de l'école de Düsseldorf, d'Emmanuel Leutze à Lars Hertevig. Et, bien sûr, et son imposante architecture : construits en 1926 par Wilhem Kreis pour abriter une exposition sur «L'hygiène et la prévoyance sociale» (Gesolei) qui draina plusieurs millions de visiteurs, de nombreux bâtiments sont restés en place.

 

 Kunsthalle

A Düsseldorf, culture populaire et culture tout court font bon ménage. Voici venu le temps d'un Carnaval somptueux, joyeux, plein d'irrévérence, ancré dans les traditions germaniques dés 1200. Le 16 février, les femmes prennent d'assaut le Rathaus( Hôtel de Ville), n'hésitant pas à couper toutes les cravates. Le Carnaval culmine le 20 février, avec le Jour des Roses(Rosenmontag). 300 bals costumés, 41 orchestres, des défilés à n'en plus finir sous 40 tonnes de bonbons et de confetti: de quoi chasser, en beauté, les miasmes de l'hiver.

 

 Feu d'artifice japonais

 


Marianne Lohse

 

 

 


Pratique


Y aller


Avec Thalys. Le train rouge à grande vitesse relie, depuis le 29 août, Paris- Nord à Düsseldorf en 3h 47. La desserte allemande se trouve renforcée avec deux autres destinations : Duisburg et Essen. Thalys a fait de la qualité de l'accueil et du service ses valeurs- clés. Toutes ses voitures ont bénéficié d'une rénovation complète et proposent une connexion WiFi. Düsseldorf est accessible dés 29€ l'aller simple en Comfort 2 et 69€ en Comfort 1. Informations et/ou réservations par téléphone au 3635(dites «Thalys»). 0,34€ la minute, de 7h à 22h, en gare, dans les agences de voyages agrées et par internet : www.thalys.com


Se renseigner


www.duesseldorf-tourismus.de

Tel : + 49 211 17 202 854


Se loger


Hôtel Nikko. Cet établissement merveilleusement situé à quelques encablures de la gare est de plus en plus prisé par une clientèle occidentale, notamment pour sa nouvelle aile qui offre 42 chambres et suites d'un design très contemporain. On aime son atmosphère ultra confortable et sereine, le spa du 11ème étage d'où l'on découvre la cité rhénane en cinémascope. Le restaurant Benkay, avec son Sushi Bar et son Grill Teppanyaki mérite bien qu'on se batte pour y obtenir une table. 386 chambres et suites dans 8 catégories. Immermannstrasse, 41. Tel : + 49 211 834 0 www.nikko-hotel.de


Se déplacer


Avec la Welcomecard (19€ par personne pour 72 heures) qui offre de très nombreuses réductions. Informations au : + 49 0 211 17 202 8 54


Se restaurer


Gehry's. Encore un restaurant dans le Quartier des médias ? Oui mais celui ci, ouvert en 2008, est situé dans un immeuble iconique de Franck O. Gehry. Ce n'est pas ici que vous ferez de grandes découvertes gastronomiques mais le lieu vaut à lui seul le déplacement. Les dîneurs sont très mode et on entend dans un agréable brouhaha parler toutes les langues. Steaks de luxe et honnête salade d'artichauts et de coquilles Saint Jacques .Neue Zollhof, 3. Tel : 0221 157 99 373.


 

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