Montagnes du Jura : la vallée du Parc naturel du Haut-Jura, le paradis des randonneurs
Nous sommes dans les "Montagnes du Jura". La destination regroupe trois départements, l'Ain, le Doubs et le Jura. Dans ce dernier, à partir de Saint-Claude et jusqu'à Morez, la vallée de la Bienne concentre tout ce que le promeneur espère, des paysages accueillants et sauvages à la fois. Eglises romanes, temples gallo-romains, cette vallée du Parc naturel du Haut-Jura recèle également bien des trésors de l'Histoire. Eté comme hiver, ces paysages sauvages de moyenne montagne, de forêts et de lacs du pays de Saint-Claude invitent vraiment au dépaysement.
Reportage : Claire Vuillemin
© Stéphane Godin/Jura Tourisme
Le joli lac de Lamoura, serti dans un écrin de verdure, est le plus haut du Jura (à 1150 m). Il se situe aux Rousses. Il illustre à merveille la sérénité des paysages du Haut-Jura. Idéal pour un pique-nique ou une balade, avant des découvertes plus culturelles.
A l'origine de Saint-Claude, il y a une abbaye, fondée au Ve siècle par deux jeunes ermites, les futurs saints Romain et Lupiçin (qui donneront leur nom à deux villages). Rapidement, l'abbaye se développe et les moines essaiment dans tout le Haut-Jura. En partant de Saint-Claude, une boucle d'environ cinquante kilomètres vous permet d'approcher trois trésors architecturaux.
Saint-Lupiçin (en empruntant la D436 vers l'ouest puis le D118 vers le nord) a conservé l'église romane Notre-Dame, l'une des plus anciennes du Jura (nef, abside et tour des 11e et 12e siècles).
Sur la D470, une petite route vous mène au site archéologique de Villards-d'Héria où des fouilles ont mis au jour deux temples gallo-romains et des thermes reliés au lac d'Antre. Le site archéologique est ouvert à une visite commentée durant tout l'été, jusqu'aux Journées du Patrimoine. L'ensembe est superbement présenté sous un immense abri de téflon translucide. Classé parmi les tout premiers sites archéologiques de France, c'est un des sites gallo-romains majeurs de Franche-Comté.
La piscine - Pont des Arches
Le sanctuaire a fait l'objet de plusieurs campagnes de fouilles qui permettent aujourd'hui de faire revivre la splendeur du sanctuaire principal des Séquanes. Le Pont des Arches est la structure architecturale majeure du site. Du pont, on peut encore observer les vestiges de diverses structures : temples, fontaine sacrée, piscine et troncs à offrandes.
En reprenant la D470, en direction de Saint-Claude allez vers Lavans-lès-Saint-Claude. Un cul-de-sac se prolonge par un sentier d'environ un kilomètre. Il vous mène à l'une des merveilles de la région : la chapelle romane Saint-Romain-de-Roche, de style roman bourguignon où afflue un grand nombre de pèlerins le lundi de Pentecôte. Du haut d'un éperon rocheux, elle domine de plus de deux cent soixante-dix mètres la vallée de la Bienne, enchâssée dans son écrin de montagnes et de forêts.
La Bienne, un affluent de l'Ain, a creusé sur un peu plus de cinquante kilomètres une série de gorges impressionnantes. De Saint-Claude à Morez, deux routes les longent, l'une sur la rive gauche, l'autre, sur la rive droite. Sur cette dernière, la D69 passe non loin de la cascade des Combes et des gorges de l'Abîme (sentiers pédestres en boucle). Après le belvédère de Cinquétral, la Maison de la Flore à Longchaumois propose un sentier botanique et des expositions permanentes sur la flore du Haut-Jura et la vie paysonne traditionnelle. Dans tout ce coin, s'offrent à vous près de cent kilomètres de sentiers balisés destinés aux randonnées pédestres en été, au ski de fond et aux raquettes en hiver.
© Maxime coquard/Jura Tourisme
A partir de Morez, la D25 traverse des paysages spectaculaires (dont le belvédère des Maquisards à Prémanon) et longe la forêt du Massacre. Culminant au crêt Pela à 1495 m d'altitude, cette forêt doit son nom à une bataille sanglante au cours de laquelle, en 1535, des mercenaires envoyés par François 1er furent exterminés par les troupes du duc de Savoie. Une route forestière carrossable et de nombreux sentiers de randonnée et de pistes de ski de fond traversent les reliefs accidentés, les futaies et les tourbières de ce véritable monument naturel.
Sur la Nationale 5 entre Morez et le col de la Faucille, d'où l'on plonge vers le Pays de Gex et la Suisse, la station des Rousses s'amuse à nous faire perdre le Nord... Les panneaux se multiplient : Lamoura, Prémanon, Bois-d'Amont, Les Rousses. Ces quatre villages font en fait partie de la même station, la station des Rousses-Haut-Jura, temple du ski de fond (220 km de pistes), des séjours familiaux ou de colonies de vacances.
Pour bien s'orienter, le plus simple est de se rendre dans le village principal, Les Rousses, à 1120 m d'altitude. Mais pourquoi ce nom, "Les Rousses" ? Le village doit son nom aux chasseurs qui allaient "aux rousses", c'est-à-dire tirer le gibier de couleur rousse (renards, faisans, etc). Du parvis de l'église du 18e siècle, on embrasse la vallée de Joux, fermée au loin par la Dent de Vaulion, montagne suisse en forme d'aileron de requin. Au creux de la vallée, le lac des Rousses fait le bonheur des patineurs en hiver et des baigneurs en été. Au nord-est du lac, le village de Bois-d'Amont, connu pour son musée de la Boissellerie, flirte avec la frontière suisse.
Le fort des Rousses
Ne ratez pas le fort des Rousses, accessible par un chemin en sous-bois. Ce fut la plus grande forteresse militaire de France après le mont Valérien. Imaginé en 1800 par Napoléon et achevé sous Napoléon III, le fort pouvait abriter deux mille cinq cents soldats. Il sert aujourd'hui de caves d'affinage de comtés grâce à ses cinquante mille mètres carrés de salles voûtées, à l'exceptionnelle stabilité thermique. Les caves d'affinage du fort abritent aujourd'hui près de 200 000 meules de Comté.
Faites un saut à La Cure. La frontière franco-suisse coupe littéralement en deux ce village dont les deux petits postes de douane paraissent n'être là que pour le décor ! Ce curieux découpage remonte au Traité des Dappes en 1862. Un hôtel et certaines maisons restent à cheval sur les deux pays ! La tête en France, les pieds en Suisse...
Hôtel-restaurant L'Arbézie franco-suisse
Photo Claire Vuillemin
Le Festival de la Randonnée, lancé en 2022, revient pour sa quatrième édition du 29 mai au 1er juin 2025. Organisé par l'Office de tourisme Arbois Poligny Salins Cœur du Jura, cet événement propose une trentaine de randonnées thématiques accompagnées
C'est une occasion unique de découvrir les trésors cachés du Cœur du Jura, d'explorer sa faune, sa flore et son patrimoine culturel.
montagnes-du-jura.fr/agenda/festival-de-la-randonnee
Le Chapeau de Gendarme, ces roches lentement soulevées sans se rompre à l'ère tertiaire © Benjamin Becker/Jura Tourisme
A voir : au nord des Rousses, Bois-d'Amont et le musée de la Boissellerie. Installé dans une ancienne scierie restaurée, le musée présente le savoir-faire des artisans boisseliers qui ont su exploiter toutes les qualités de l'épicéa pour le transformer en différents produits.
A Bois-d'Amont : Gîte Le Moulin des scies neuves 452 Rue des Scies Neuves
Cet ancien moulin rénové séduit par son authenticité et sa modernité. Un chalet prestige qui propose cinq chambres.
"Montagnes du Jura, Tout un monde dehors" notent les brochures sur la destination... Les amoureux de la nature en feront vite leur lieu de prédilection.
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