Escapade dans une Normandie insolite ou peu connue... Première étape : le musée du Patrimoine d'Etretat

Chaque région dispose d'atouts qui signent sa personnalité, certains connus dans le monde entier, d'autres plus discrets mais conférant à cette portion du territoire national une attraction certaine. Dans le cas de la Normandie, aux côtés du Mont Saint Michel, des falaises d'Etretat, de Honfleur et de quelques autres villes remarquables, on trouve des lieux peu connus, surprenants, méritant à tout le moins une certaine notoriété. En voici quelques uns découverts pour vous dans le Pays de Caux  qui couvre, au sud de Dieppe jusqu'aux boucles de la Seine, un bonne partie du territoire normand. 

 

Texte et photos : Guy Riboreau ©

 

C'est la terre de Guy de Maupassant, un plateau calcaire à vocation principalement agricole, bordé par les falaises de la Manche, et que traverse quelques belles rivières. Une balade de plusieurs jours, voire semaines, en pays cauchois vous fera découvrir ce pays singulier. 

 

Ici l'Histoire a laissé mille empreintes. Entamons notre périple cauchoix par Etretat, où il n'y a pas que les célèbres falaises. C'est un lieu habité depuis toujours dont quelques habitants ont voulu préserver les traces dans un petit musée récemment ouvert au public à la place des souvenirs liés à l'aventure aérienne de Nungesser et Coli. Il est situé sur la falaise nord près du monument érigé à la mémoire des 2 aviateurs et de leur oiseau blanc. 

 

 

 

Le musée reconstitue l'hstoire de ce petit village de pêcheurs qui a vu passer bien des populations dont les Calètes puis les Vikings qui s'y étaient établis.

 

Le "Perrey  des pêcheurs" en 1881

 

Etretat avait une petite rivière aujourd'hui enterrée et des parcs à huîtres qui approvisionnaient Marie-Antoinette. Elle adorait ces coquillages. Les bourriches  étaient livrées chaque matin à Versailles... Napoléon aurait voulu (comme, avant lui, François 1er puis Louis XVI) faire d'Etretat un grand port sur la Manche... 

Au XIXe siècle, la mode des bains de mer et la proximité de Paris ont profondément transformé la petite ville qui est devenue le lieu où il fallait avoir sa maison, se montrer l'été, se retrouver entre amis du même monde, voire écrire des romans, peindre ou composer de la musique.  De nombreux témoignages de cette belle époque sont ici exposés.

 

 

 

Le petit musée nous rappelle que bien des gens célèbres ont fréquenté la station. De superbes constructions sont venues enrichir son patrimoine architectural. Le château les Aygues par exemple  fut la résidence d'été des Reines d'Espagne, Marie Christine de Bourbon Siciles et sa fille Isabelle II. Elles y séjournèrent à quatre reprises.  Le château appartenait alors au  Prince Lubomirski, Grand Chambellan du Tsar Nicolas Ier.

Outre des représentants des grandes famille régnantes, tout un monde d'artistes, de créateurs en tous genres venait à Etretat : Alexandre Dumas, Claude Monet, Corot, Signac, Delacroix, André Gide,  Boudin, Courbet,  Flaubert, et bien sûr Guy de Maupassant qui y organisait de belles fêtes.

 

 

Jacques Offenbach                          Maurice Leblanc

 

Leblanc, créateur d'Arsène Lupin avait sous les yeux un lieu où cacher les trésors que l'astucieux gentleman-cambrioleur rapportait de ses aventures. Il suffisait d'imaginer que l'Aiguille  était creuse et qu'on pouvait y accéder  par un souterrain. La cachette idéale ! 

 

 

Etretat a connu également des heures sombres avec les guerres dont quelques témoignages sont présentés dans le musée. Lors de la guerre 14/18 la ville fut une base arrière et l'hôpital général No 1 des armées britanniques et du Commonwealth, puis elle abrita le 2e hôpital de l'armée américaine. Durant la 2è guerre mondiale, la ville fut dévastée par les troupes allemandes.  

 

Un contingent allemand se dirige vers l'hôtel des Roches blanches

 

Le plan d'Etretat remis aux G.I. lors de la libération de la ville

 

Maquette de l'Oiseau blanc

 

L'avion de Nungesser et Coli est censé avoir traversé l'Atlantique le 8 mai 1927 après son décollage du Bourget et son passage au dessus d'Etretat. Mais sa disparition alimente bien des hypothèses. Certains vieux habitants de la petite ville affirme que l'avion s'est abîmé en mer au large d'Etretat. Or les  recherches dans cette zone n'ont rien donné. 

 

C'est que la compétition était rude entre la France et les Etats-Unis pour être les premiers a traverser l'Atlantique en avion, sans escale, entre Paris et New-York ou dans l'autre sens. Or à défaut d'avoir retrouvé l'Oiseau blanc, c'est l'américain Charles Lindberg qui a fait figure de gagnant... 

L'Oiseau blanc a-t-il simplement plongé en mer devant Saint Pierre et Miquelon suite à une avarie de moteur ou panne de carburant après sa traversée de l'atlantique ? Des recherches, en tous cas, sont en cours de ce côté en partenariat avec le groupe aéronautique Safran et l'association "La Recherche de l'Oiseau blanc". Un moteur a, semble-t-il, été repéré au fond de l'eau. D'autres recherches ont été menées dans l'Etat du Maine où l'avion aurait été vu... Saura-t-on un jour la vérité ?. Retrouvera-t-on les restes de l'Oiseau blanc ?

 

En tous cas, le petit musée qui était consacré à l'aventure aérienne de Charles Nungesser et de François Coli a changé d'affectation. Les objets liés à la tentative des deux aviateurs ont été transférés au musée de l'Air et de l'Espace au Bourget. Sauf ces coupures de presse qui laissent planer un doute :

 

 

 

 

Musée du patrimoine d'Etretat

Falaise amont

Avenue Damilaville

02 27 43 58 94

 

 

 

Tout à côté du Musée du Patrimoine, les Jardins d'Etretat offrent sur 16500 m2  une époustouflante collection de végétaux parfois taillés de manière déconcertante. A voir. 

Informations pratiques au : 03 32 35 27 05 76   www.lesjardinsdetretat.fr

Avenue Damilaville (tout près de la Chapelle)- 76 790 Etretat- France 

 

 

 

 

 

 

Créé le : 01/12/2018 - Mise à jour : 05/02/2019
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