Hitchcock : Sir Alfred superstar, un triple hommage à Paris et à Lyon et un livre de Patrick McGilligan
L'intégrale de son œuvre à la Cinémathèque de Paris et à l'institut Lumière de Lyon, un livre-somme, une pièce de théâtre, la diffusion sur TMC de quatorze de ses films emblématiques : vous n'avez pas fini d'entendre parler d'Alfred Hitchcock !
A Copenhague, un ambulancier arrête son véhicule pour lui demander un autographe. A Rome, les gardes du Vatican fredonnent sur son passage l'air qui accompagne, à la télévision, "Alfred Hitchcock présente". Partout, on reconnait sa silhouette replète.
Le réalisateur anglais n'est plus seulement le maître du suspense (un statut bien réducteur), il s'impose, dans les années cinquante-soixante, comme LE génie du 7ème art. Beaucoup grâce aux "Cahiers du Cinéma" et à Truffaut mais aussi à Rohmer ou Chabrol. Soixante ans de carrière, 54 longs-métrages, 22 courts métrages, 270 épisodes tournés pour CBS ou NBC : "difficile" constate Serge Toubiana directeur de la Cinémathèque "de faire le tour d'une œuvre aussi dense, complexe, séduisante, terrifiante".
Quand on demande à Serge Toubiana : pourquoi cette intégrale ? Il répond : "Mais pour le plaisir ! Et aussi parce que de très nombreux admirateurs n'ont pas toujours vu les films de "Hitch" en salle mais sur le petit écran. Ou sur DVD". Le déclic ? La parution d'une volumineuse biographie (1120 pages) de l'Américain Patrick McGilligan, «Une vie d'ombre et de lumière » publiée par Actes Sud / Institut Lumière.
La main au collet, Grace Kelly, Cary Grant
L'auteur qui s'est déjà penché sur Robert Altman et Clint Eastwood passe au crible l'éducation catholique puritaine, les méthodes de travail tyranniques, l'humour noir, le caractère de cochon du cinéaste. "Hitch" selon lui n'est pas un poussah libidineux à la sexualité refoulée. S'il multiplie blagues scabreuses et gestes osés avec ses interprètes féminines, Tippi Hedren ou Brigitte Auber, c'est pour améliorer leurs prestations…Voire.
Fenêtre sur cour, Grace Kelly et James Stewart
Le livre montre un Hitchcock concerné par la montée du nazisme -espions et criminels nazis pullulent dans ses films-, inquiet pour son pays, blessé par ses compatriotes qui le traitent de planqué, après son installation à Hollywood avec sa femme Alma. Un homme hanté par la culpabilité vraie et l'innocence menacée.
Psychose, avec Janet Leigh, Vera Miles et Anthony Perkins
Bien sûr, on va revoir « Psychose », «Fenêtre sur cour », "Les Enchaînés, », « La mort aux trousses ». Mais aussi découvrir les trésors moins connus de la période anglaise comme «Les cheveux d'or» ou «The pleasure garden».
Marianne Lohse
Les Oiseaux
Cinémathèque Française, 51 rue de Bercy, Paris 12ème. Tel : 01 71 19 33 33 www.cinematheque.fr. Jusqu'au 28 février 2011
Institut Lumière, 25 rue du Premier Film, Lyon Tel : 04 78 78 18 95
www.institut-lumiere.org Jusqu'au 31 mars 2011
« Hitch», Théâtre du Lucernaire, 53 rue Notre- Dame- des- Champs. Paris 6ème. Tel : 01 45 44 57 34. Jusqu'au 20 février, du mardi au samedi à 21h30, le dimanche à 15h00.
www.lucernaire.fr La rencontre, à Hollywood, en 1962, de Sir Alfred et de Truffaut par Alain Riou et Stéphane Boulan.
Publié par l' Institut Lumière/Actes Sud, "Une vie d'ombres et de lumière, de Patrick McGilligan.
