Chimay lance à Paris, Hôtel Molitor, la tendance "bière et fromage"
La zythologie, vous connaissez? Cette discipline qui fait fureur consiste à étudier la bière, le brassage et les brasseries. Boire de la bière en grignotant de bonnes petites choses, c'est très tendance. Voir, pour s'en convaincre, le nombre de bars à bière qui se multiplient un peu partout. Sans parler des restaurants gastronomiques mariant plats et bières artisanales. La brasserie de Chimay dont la notoriété dépasse largement les frontières de la Belgique proposait récemment à Paris, Hôtel Molitor une redécouverte de ses produits d'exception, bières et fromages, à l'occasion du lancement d'un beau livre: « Chimay, histoire, produits, recettes» (Editions Lannoo).
Dégustation avec Marianne Lohse ©
L'auteur? Le chef wallon Stefaan Daeninck, conseiller culinaire des moines cisterciens de l'abbaye Notre-Dame de Scourmont, près de Chimay. On testera sans hésiter sa carbonnade accompagnée de compote de pommes et de frites croquantes, son aspic d'anguille de rivière ou ses crêpes à la trappiste.
Vue aérienne de l'Abbaye
Photo : Guy de Viron
175.000 hectolitres de boisson maltée, Blanche, Rouge, Bleue ou Dorée, sortent chaque année de l'Abbaye. Père abbé en tête, les moines gardent toujours la haute main sur une fabrication de grande qualité. La croissance se veut «raisonnable» (2% par an), les producteurs restant fidèles à l'idéal de leur règle: plusieurs millions d'euros sont régulièrement reversés à des œuvres caritatives.
On est bien loin de l'image parfois, a priori, un peu passéiste véhiculée par l'appellation «trappiste» tant les installations et la communication sont modernes. C'est en 1876 que mousse la première bière de Chimay. Dés 1876, la communauté se lance dans la production de fromages. On compte aujourd'hui six sortes de fromages (lors de la dernière étape d'affinage, certains sont lavés à la bière), pasteurisés, à pâte souple, demi-dure ou dure. Ils sont de plus en plus souvent utilisés par les chefs belges dans leurs préparations.
Mais pourquoi, dans un premier temps, ne pas savourer une Chimay Rouge aux accents fruités et amers avec un fromage «A la Rouge» aux arômes de beurre intenses? Ou une Chimay Bleue fleurant bon le cacao avec un fromage «A la Bleue» au goût de malte et de houblon?
L'Hôtel Molitor : la troisième vie d'une icône
Ce n'est pas un hasard si Chimay a choisi pour le lancement de son bel album le cadre, très contemporain, de l'Hôtel Molitor. Expositions et manifestations prestigieuses s'y succèdent depuis son ouverture, en mai dernier.
Née en 1929, dans le XVIème arrondissement de Paris, à quelques encablures de Roland-Garros, la Piscine Molitor, décrétée insalubre, avait fermé ses portes en 1989. Investi par les squatters et les graffeurs, l'ensemble, très fragilisé, avait été rasé en 2012. Après un quart de siècle d'abandon, ce lieu mythique conçu par Lucien Pollet et inauguré en grande pompe par le champion olympique Johnny Weismuller (Tarzan) s'est mué en un hôtel cinq étoiles de 124 chambres géré par Accor sous la marque MGallery.
Molitor piscine publique
Photo d'archive : ©Gilles Rigoulet
Les deux bassins emblématiques ont été conservés mais ils sont presque exclusivement réservés aux clients de l'hôtel et aux adhérents d'un club très select limité à mille membres. Standing oblige, on trouve à Molitor des restaurants confiés à Yannick Alléno, deux bars, des salles de réunion privatisables et un spa Clarins de 1700m². Surélevé de deux étages, le bâtiment a retrouvé sa couleur originelle: jaune tango et quelques éléments de décor rénovés ou reconstitués à l'identique comme les vitraux du maître- verrier Louis Barillet. Chargé de l'aménagement intérieur, Jean- Philippe Nuel s'est, souvent, inspiré avec brio de la seconde vie de Molitor, celle du street art.
Molitor taguée :
Photo d'archive © Thomas Jorion
Molitor : le bassin aujourd'hui
©Jean-Baptiste Gurliat/Mairie de Paris
Marianne Lohse
