Rétrospective Fritz Lang à la Cinémathèque de Paris : Lang tous azimuts

Une exposition dédiée à Metropolis, le film-culte de Fritz Lang, une rétrospective évoquant quarante ans de carrière: en exil à Hollywood, le cinéaste allemand a exploré tous les genres. Il faut courir à la Cinémathèque pour l'exposition-événement consacrée à Metropolis, ce fascinant monument de celluloïd, apogée de l'art muet. Dénigré et amputé, le film-fleuve de Fritz Lang (1927) resurgit de temps à autre, avec des restaurations diverses. En 2008, le musée du cinéma de Buenos Aires qui en possède une copie, découvre vingt cinq minutes de scènes inédites. Metropolis est actuellement visible, dans sa version intégrale, dans les salles MK2 et le sera en décembre, à la Cinémathèque.

 

METROPOLIS, Fritz Lang, Germany 1927

Brigittte Helm, Dance of Robot in the Hall of Dance

Deutsche Kinemathek – Photo Archive


L'intrigue alambiquée, le happy- end naïf ne sont jamais à la hauteur de l'incroyable force visuelle de l'œuvre. Archétype des films de science- fiction, du Blade Runner de Ridley Scott au Matrix des frères Wachowski, Metropolis a montré la voie à plus d'un réalisateur.

«Son esthétique est familière même à ceux qui ne l'ont jamais vu: les canyons des gratte-ciels, les colonnes d'ouvriers marchant au pas, les robots, les cyborgs…Ces images font partie de notre mémoire collective» commentent les commissaires Peter Manz et Kristina Jaspers. Produite par la Deutsche Kinemathek et enrichie grâce aux collections exceptionnelles de la Cinémathèque française réunies par sa première conservatrice, Lotte H. Eisner, l'exposition plonge le visiteur dans les entrailles de la mégapole où s'affrontent travailleurs exploités et nantis exploiteurs.

 

METROPOLIS, Fritz Lang, Germany 1927

The UpperCity - Artwork Erich Kettelhut

Deutsche Kinemathek – Collection of Erich Kettelhut

 

Maquettes, croquis, photos de plateaux, costumes, extraits illustrant les principales scènes du film jalonnent un parcours dont la vedette est un androïde féminin, étrangement envoûtant.

 

 

METROPOLIS, Fritz Lang, Germany 1927-

The City of Sons - Young female Servants -

Deutsche Kinemathek – Photo Archive

 

Entreprise d'une ambition folle, Metropolis fut tourné pendant 311 jours et 60 nuits, mit en scène 750 acteurs et 35.000 figurants, consomma 620 kms de pellicule, fit appel au nec plus ultra des nouvelles techniques et coûta 6 millions de marks. L'exposition ne manque pas d'en souligner la modernité. Metropolis n'est pas seulement un feu d'artifice d'effets spéciaux, une sublime illustration de la ville verticale : le film anticipe, dans sa vision de la destruction de masse, la montée de tous les dangers.

 

METROPOLIS, Fritz Lang, Germany 1927

The Cathedral

Shooting Fritz Lang and Brigitte Helm

Deutsche Kinemathek – Photo Archive

 

Marianne Lohse
 

 

Jusqu'au 29 janvier 2012. 51 rue de Bercy, 75012 Paris.

Tel : 01 71 19 33 33

www.cinematheque.fr
 

 

Un génie à part, dans l'histoire du cinéma
 

Né à Vienne, en 1890 dans une famille aisé et mort à Beverly Hills en 1976, Fritz Lang adopte la nationalité allemande en 1922, année où il épouse Thea von Harbou, avec laquelle il écrit alors tous ses scripts. Homme à femmes, tyrannique et arrogant, il n'a pas que des amis. Mais tous reconnaissent sa force de travail, son perfectionnisme. Il tournera près de quarante films, en noir et blanc, en couleurs, muets puis parlants, en allemand, en français et en anglais, explorant tous les genres, de l'anticipation au policier et au western.

 

Rancho notorious

 

Scénariste à ses débuts, il est dans les années vingt le réalisateur-star de la puissante UFA. « Pour ce fou de récit, le rythme est une préoccupation majeure. Mais il croit aussi, profondément, au pouvoir de l'image et ne cesse d'expérimenter» note le critique Aurélien Ferenczi. A l'aube des années trente, Lang essuie un pénible échec avec La femme sur la Lune. De cette époque, date aussi M le Maudit (1931) inspiré par l'affaire du vampire de Düsseldorf, avec l'angoissant Peter Lorre. A voir et à revoir.

 

M Le Maudit

 

. La Cinémathèque consacre en effet une rétrospective au maître, idole de la Nouvelle Vague (jusqu'au 17 décembre). En 1933, Goebbels interdit Le testament du docteur Mabuse dont le héros, un dément, reprend des bribes de discours nazis…Lang émigre pour Paris. Il y tourne Liliom, une fable d'un symbolisme éthéré avec Charles Boyer et Madeleine Ozeray. On le retrouve aux Etats-Unis où il travaille pour tous les grands studios.

 

Fury

 

A Furie, son premier opus américain, histoire d'une erreur judiciaire dans une petite ville de l'Amérique profonde tentée par le lynchage (1936), succèdent des films comme Les Bourreaux meurent aussi écrit avec le dramaturge Bertold Brecht ou Règlement de comptes et L'Invraisemblable Vérité, des suspense d'une rare noirceur. Lang a abordé son troisième western avec L'Ange des Maudits et un atout maître : Marlene Dietrich. Plutôt que Le Tigre du Bengale ou Le Tombeau hindou, on applaudira sans bouder son plaisir Les contrebandiers de Moonfleet. Un projet mineur devenu une oeuvre mythique d'une élégance extrême.


ML


Programmation à consulter et télécharger sur www.cinematheque.fr
 

Créé le : 04/11/2011 - Mise à jour : 06/11/2011
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