Le Père Noël est cultivé et il pense souvent à donner aux autres de quoi enrichir leurs savoirs. Dans sa hotte, outre les inévitables jouets pour les enfants et les cadeaux vintage pour les adultes, il n'hésite pas à y mettre quelques beaux livres qui donneront à leurs destinataires d'intéressants moments de lecture et de découverte. Voyons ce que le Père Noël a en tête pour remplir le traineau de ses rennes. Voici le premier de ces ouvrages à mettre au pied du sapin.
Compte-rendu de lecture : Guy Riboreau
Photos (sauf mention particulière) Thomas Jonglet
Le Père Noël est bien informé. Ses petits lutins lui transmettent des tas de nouvelles trouvées ici et là, dans les coins les plus secrets du monde. Comme ils savent que le Père Noël est amoureux de Paris, ils ont déniché ce livre aux Editions Jonglez qui en surprendra plus d'un, parisien ou non.
C'est une mine de découvertes classées par arrondissements. Le lecteur prendra sans doute la même plaisir que l'auteur, Thomas Jonglez lui-même, à explorer des aspects méconnus de Paris. Dans la cour carrée du Louvre par exemple, sur la façade du Pavillon de l'horloge, le visiteur verra presque côte à côte, les sculptures de la Déesse-Reine d'Egypte, Isis, et du premier empereur des Incas, Manco-Cápac. Point commun de ces personnages : ils font partie des "législateurs", ces hommes (ou femmes) de pouvoir qui ont conçu des lois pour leurs concitoyens. Napoléon en fit partie et bien d'autres avant lui comme Moïse et son Pentateuque à destination des Hébreux
Dans un tout autre genre, rue Blondel, dans le 2e arrondissement, ce sont les mosaïques érotiques superbes d'une ancienne maison close que vous pouvez découvrir. Elles sont classées Monument Historique et c'est le seul vestige des décorations des maisons dites "de tolérance" interdites depuis le 13 avril 1946.
Changement de quartier et d'ambiance, nous voici au Service de santé des armées au Val de grâce. Nous sommes dans les locaux de l'ancienne Abbaye royale édifiée entre 1624 et 1669 et transformée en hôpital militaire en 1793. Il a son église mais aussi son musée installé dans l'une des galeries supérieures d'un cloître magnifique que peu de parisiens connaissent
Photo : Stéphanie Rivoal
Autre paradis caché, autre cloître ; celui de l'hôpital Cochin. Entrer par le boulevard de Port Royal, suivre les flèches vers la chapelle. On est alors dans l'enceinte de l'ancienne abbaye de femmes de Port Royal qui s'était installée à Paris en 1625. Elle avait ce joli cloître qui a subsisté malgré la disparition du couvent à la Révolution.
Autre hôpital qui ne manque pas d'intérêt, l'Hôpital Saint Louis. Il abrite un musée, celui des moulages dermatologiques. Près de 5000 moulages de têtes ou de membres y sont exposés dans des vitrines montrant ainsi les diverses affections de la peau. Ames sensibles s'abstenir. Mais c'est un musée rare qui n'est pas réservéaux seuls médecins.
Photos ; Bertrand Saint Guilhem
Pour sortir du monde de hôpitaux, allons, rue Saint Martin, vers le CNAM, Centre National des Arts et Métiers. Installé dans l'ancien prieuré bénédictin de Saint Martin des Champs, le Centre possède une bibliothèque sublime aménagée dans l'ancien réfectoire. On est là dans une architecture gothique de toute beauté avec de fines colonnes supportant les voûtes. Un chef d'œuvre créé en 1230 par Pierre de Montreuil architecte de la Sainte Chapelle.
Autre merveille architecturale qui se visite (sur rendez-vous) malgré l'affectation des lieux, la galerie dorée du siège de la Banque de France dans ce qui était l'hôtel du Comte de Toulouse rue Radziwill, près de la Bourse.
L'endroit a connu a connu bien des transformations depuis son achat par le fils illégitime de Louis XIV et de Madame de Montespan et son aménagement pour en faire une demeure princière. La galerie aux dimensions imposantes (40 x 6 mètres) est un rare témoin du style Régence. L'or encadre des scènes de chasse et de marine, secteurs dont le Comte de Toulouse avait la charge.
Photo : Banque de France
Outre ces lieux, le livre de Thomas Jonglez illustré de belles photos (souvent les siennes), présente une multitude d'endroits captivants, inattendus, comme l'obélisque cadran solaire de la place de la Concorde, le plus grand du monde. " Les lignes du cadran partent du pied de l'obélisque, traversent la chaussée sous forme de ligne de plots en bronze et aboutissent sur les terre-pleins de la place, A leur extrémité, des chiffres romains qui vont de VII à XII marquent l'heure solaire. " . Etonnant !
"Paris, l'Atlas secret", de Thomas Jonglet
Editions Jonglet
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