Charles Gounod et les Beaux-Arts au Musée des Avelines, du 20 octobre 2023 au 18 février 2024

Du 20 octobre 2023 au 18 février 2024, le musée des Avelines, musée d'art et d'histoire de Saint Cloud, propose de faire découvrir aux visiteurs, l'exposition Charles Gounod et les Beaux-Arts - La constellation artistique d'un musicien. À l'aube de sa carrière, Charles Gounod hésite entre la musique et la peinture mais choisit finalement de se consacrer à la musique. Cette hésitation première n'est pas anodine. Elle explique en grande partie la relation d'amitié que le compositeur entretient sa vie durant, avec des artistes pour certains devenus membres de sa propre famille. L'exposition " Charles Gounod et les Beaux-Arts ", par ce biais affectif, est l'occasion d'évaluer ses liens avec les arts visuels de la seconde moitié du XIXe siècle.

 

 

Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875) Buste de Charles Gounod, vers 1873

Terre cuite, 64 x 60 x 19 cm                     

Saint-Cloud, Musée des Avelines, inv. 2008.5.1

© Ville de Saint-Cloud - Musée des Avelines / Gilles Plagnol

 

 

Charles Gounod est le second fils du peintre François-Louis Gounod (1758-1823) qui reçoit son éducation artistique dans l'atelier de Nicolas-Bernard Lépicié (1735-1784). Il obtient, en 1783, le second Grand prix de Rome sur le thème " Jésus-Christ ressuscitant le fils de la veuve de Naïm ".

 

Léopold Burthe (1823-1860) , Sapho jouant de la lyre, 1849

Huile sur toile:106 x 69 cm

Carcassonne, Musée des Beaux-Arts, inv. D.852.10.27

© RMN-Grand palais / Philipp Bernard

 

Son entourage semble vouloir figurer son univers musical, ses muses et ses salles de spectacle. Certains opéras, tels Sapho (1851), Faust (1859), Mireille (1864) et Roméo et Juliette (1867) connaissent une réception favorable : peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs renouvellent leurs répertoires iconographiques. Ils composent parfois avec les décors de scène qu'ils ont observés et participent ainsi à la refondation de l'art académique.

Le jeune Gounod ayant choisi sa voie, celle de la musique, entretient des liens étroits avec le milieu artistique parisien, notamment par son mariage, en 1852, avec Anna Zimmerman (1829-1907). Anna a trois sœurs, dont Juliette (1822-1855) qui épouse en 1842 le peintre Édouard Dubufe (1819-1883). Gounod et Dubufe, désormais beaux-frères, continuent de se fréquenter assidument malgré la disparition de Juliette en 1855. Guillaume Dubufe (1853-1909), le fils d'Édouard, est lui-aussi particulièrement attaché à celui qu'il appelle son "oncle"

 

 

Guillaume Dubufe (1853-1909)        

Portrait de Juliette et Mireille Dubufe,1898 (Salon, n°430) 

Huile sur toile:Ø 148 cm 

Collection particulière

© Ville de Saint-Cloud - Musée des Avelines / Audrey Bonnet

 

Charles Gounod est entouré d'artistes. Pour lui, les rapports entre les arts traduisent une conception de l'univers subjective, poétique et unificatrice. Le compositeur compare d'ailleurs l'art lyrique à celui du portraitiste : " L'art dramatique doit traduire des caractères comme un peintre reproduit un visage ou une attitude ". Peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs sont souvent de précieux amis, tel Ernest Hébert (1817-1908) qu'il rencontre à la Villa Médicis en 1840, sous le directorat d'Ingres (1780- 1867), et éveille à la musique. Le peintre représente alors des muses fidèles à la figure mythologique de Sapho que l'on retrouvera, en 1851, dans l'un des plus célèbres opéras de Gounod.

 

Jean-Baptiste Clésinger (1814-1883),  Sapho, 1862   

               Bronze 42 x 19 x 21 cm                     

Saint-Cloud, Musée des Avelines,

© Ville de Saint-Cloud - Musée des Avelines / Gilles Plagnol

 

L'histoire des amours compliquées de la poétesse grecque du VIIe siècle av. J.-C., Sapho de Mytilène, est demeurée célèbre depuis l'Antiquité. L'opéra de Gounod sur ce thème est créé le 16 avril 1851 à l'opéra de la rue Le Peletier. Malgré la présence de deux des plus célèbres chanteurs d'alors, la mezzo-soprano Pauline Viardot (1821-1910) et le ténor Louis Gueymard (1822-1880), le succès n'est pas immédiat. L'œuvre n'est alors représentée qu'à neuf reprises avant de quitter la scène pour n'y revenir qu'en 1858, puis en 1884. Le peintre Gustave Moreau (1826-1898), qui a déjà traité à plusieurs reprises le thème de Sapho est associé à cette reprise et l'on sait que, dès 1883, il réalise plus de trente études de costumes. Finalement, la disparition du directeur de l'opéra, l'année suivante, laisse le champ libre aux décorateurs et costumiers habituels.

 

Ary Scheffer (1795-1858)      

Faust dans son cabinet, vers 1848    

Huile sur toile, 122,5 x 90 cm

© Paris Musée / Musée de la Vie Romantique

 

Après le relatif échec de Sapho, Gounod consacre un opéra à l'histoire de Faust et raconte le destin de ce savant déçu par l'aporie à laquelle le condamne son art. Faust contracte un pacte avec le Diable qui met à son service un de ses Esprits (Méphistophélès), afin de lui procurer un serviteur humain, l'étudiant Wagner. Ce dernier lui offre, au prix de son âme, une seconde vie, tournée cette fois vers les plaisirs sensibles. La première est donnée le 19 mars 1859, au Théâtre-Lyrique, dirigé par Léon Carvalho (1825-1897), avec, dans le rôle de Marguerite, son épouse Marie-Caroline Miolan-Carvalho (1827-1895) qui sera désormais l'héroïne des principales œuvres de Gounod. Le livret s'inspire du texte de Goethe (1749-1832) paru en 1808 et que Gounod chérit

 

Louis Deschamps (1842-1902)   
Vincent blessé, un épisode de la Mireille de F.Mistral, 1881          
Huile sur toile, 78 x 106 cm      
Avignon, Musée Calvet, Dépôt du Fonds National d'Art Contemporain en 1884, transfert de propriété de l'Etat à la Ville d'Avignon en 2021,
© Ville d'Avignon, Musée Calvet

 

Après s'être inspiré de l'Antiquité et du Moyen Âge, Gounod choisit un texte contemporain, le " poème provençal " publié par Frédéric Mistral (1830-1914) sous le titre Mirèio. Ce texte raconte les amours contrariées d'une fille aisée, Mireille, et d'un pauvre vannier, Vincent.

Le texte qui inspire cet opéra n'a été édité qu'en 1859-1860. Son illustration dans les Beaux-Arts peut être repérée, au Salon, à partir de 1864. Il faut cependant attendre 1879 pour voir réapparaître l'héroïne de l'opéra sous les pinceaux de Louis Deschamps (1846-1902) et, en 1881, avec Vincent blessé.

 

Jules Salles-Wagner (1814-1900)     

Roméo et Juliette, 1898        

Huile sur toile, 148 x 114 cm 

Nîmes, Musée des Beaux-arts,

© Rémi Bénali 

 

Trois ans après Mireille, Gounod livre la partition de Roméo et Juliette, d'après la pièce de Shakespeare (1564-1616) racontant l'histoire de deux jeunes gens, amoureux malgré la haine que se vouent leurs familles, qui connaissent un destin funeste. La première représentation a lieu au Théâtre-Lyrique, le 27 avril 1867, au moment où se déroule la deuxième Exposition Universelle parisienne. Le succès est au rendez-vous et, dès 1867, relayé par les visiteurs qui sont venus à Paris pour l'Exposition, l'opéra conquiert les salles du monde entier

 

Outre les objets exposés, le musée organise toute une série de manifestations culturelles en lien avec Gounod , lecture musicale, ateliers et même un grand bal Méphistophélès.

Au croisement des arts, le musée des Avelines propose des conférences, rencontres, lectures, mais aussi des performances, concerts, spectacles de danse, ateliers beaux-arts... Des visites commentées sont organisées le samedi et le dimanche à 14h30. Les enfants sont accueillis pour des visites-ateliers les mercredis, samedis et dimanches, ainsi que pendant les vacances scolaires.

 

Musée des Avelines

musée d'art et d'histoire de Saint-Cloud

Jardin des Avelines 60, rue Gounod - 92210 Saint-Cloud

01 46 02 67 18

musee-avelines@saintcloud.fr

www.musee-saintcloud.fr

Musée ouvert du mercredi au samedi de 12h à 18h Dimanche de 14h à 18h Entrée libre

 

Créé le : 19/09/2023 - Mise à jour : 20/09/2023
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