Bourgogne : une petite "vadrouille" sur quelques traces de La Grande
Il fallait y penser : proposer au touriste d'aller sur quelques uns des lieux de tournage du célèbre film de Gérard Oury "La Grande Vadrouille". En l'occurence Beaune et sa région, là où les deux compères, de Funès et Bourvil accompagnés des aviateurs anglais vont tenter de fuir l'occupant allemand pour passer en zone libre. Les scènes désopilantes tournées dans l'Hôtel Dieu des Hospices de Beaune et dans la "Kommandantur" (en fait la mairie de Meursault) sont gravées dans nos mémoires. Aller sur place, découvrir ces lieux emblématiques d'une Bourgogne ayant prêté ses décors au cinéma, est un pari audacieux qui permet, en passant, de déguster les vins de ses domaines viticoles, les Pommard, Mercurey, Santenay, Puligny-Montrachet, Saint-Aubin et... Meursault ! Claire en France a été convié à cette découverte qui mêle souvenirs cinématographiques et oenotourisme. Du bonheur dans les yeux et au fond des verres.
Reportage texte et photos (sauf mentions particulières) : Guy Riboreau ©
L'affiche de RP Events
L'imagination fertile de Roland Petriccione, directeur de l'agence RP Events et son impresionnante connaissance des multiples ressources de la Bourgogne l'ont amené à concevoir ce programme composé de plusieurs étapes dans lesquelles de nombreux partenaires locaux (dont l'Office de Tourisme de Beaune) ont un rôle à jouer. Il faut simplement savoir, au départ, que bien des scènes du film ont été tournées dans d'autres régions de France : en plus des scènes parisiennes, l'Yonne, le Cantal et la Lozère par exemple. On ne trouvera donc pas dans le Beaunois mais à Mende le plateau d'où décollent les deux planeurs qui vont permettre à nos héros de passer en zone libre...
Première étape de cette petite vadrouille bourguignonne : Beaune et son célèbre Hôtel-Dieu
Nous n'entrons pas par le portail principal (à gauche) mais par celui utilisé par l'équipe du film (à droite). Ce portail méne à la cour principale du lieu, la cour d'honneur avec ses élégantes toitures.de tuiles vernissées sur la droite. La grande salle des "pôvres" est, quant à elle, couverte d'ardoises angevines.
Roland Petriccione entouré des "soeurs" dans la cour d'honneur de l'Hôtel Dieu
@J Joux Agence RPEvents
C'est là où, avec un guide de l'Office de Tourisme de Beaune, le visiteur pourra s'informer sur la construction de l'hôpital en 1443 voulue par Nicolas Rolin, chancelier du Duc de Bourogne, et son épouse, Guigone de Salins, pour accueillir "les pôvres", (au moins, ceux qui n'étaient pas contagieux). Si les soeurs en cornette blanche mises en scène dans la Grande Vadrouille sont encore présentes lors de la visite de l'hôpital, ce sont aujourd"hui les membres d'une association qui apporte son concours à l'Office de Tourisme de Beaune. Elles mettent en moyenne deux heures pour revêtir leur tenue ! Mais elles sont parfaitement en situation de vous faire visiter ce formidable musée (classé Monument historique), en référence ou non à La Grande Vadrouille...
La Petite Vadrouille @J Joux Agence RPEvents
L'hôpital est en effet désaffecté depuis le début des années 1980. Mais les Hospices incluent deux vignobles prestigieux, ceux des Hospices de Beaune et des Hospices de Nuits dont la production est vendue chaque année aux enchères.
A l'Hôtel-Dieu, au XVe siècle, les lits de la salle des "pôvres" n'étaient pas alignés contre les murs mais perpendiculaires à ceux-ci. La scène du film où les soeurs soignantes .passent voir les malades est restée comme un grand moment de cinéma. La soeur supérieure fait sa tournée des malades. Elle s'arrête au niveau de l'un d'entre eux et l'examine sans savoir que c'est un pilote anglais (incarné par Thomas Terry Hoar Stevens, dit Terry-Thomas) allongé dans un des lits et lui dit en lui palpant le foie, "Dites 33". La réponse vient en anglais : "Thrirty three"... "Surveillez quand même votre foie" dit la supérieure. Un extrait du film peut vous être présenté sur un grand écran.
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La salle des "pôvres" mesure 50 m de long, 14 m de large, 16 m de hauteur.
Ajourd'hui les "soeurs" vous feront visiter l'ensemble de l'hospice, la chapelle au fond de la grande salle, les locaux d'intendance, infirmerie, cuisine, pharmacie.
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La chapelle et son polyptyque du Jugement dernier de Rogier Van der Weyden.
La salle Saint Hugues qui a lontemps servi d'infirmerie
La cuisine et sa cheminée
La pharmacie, ses alambics et dans la pièce voisine les 130 pots de faïence, datés de 1782
A l'étage, là où les soeurs hospitalières avaient leurs cellules, des pièces d'apparat permettaient de recevoir les grands de ce monde. Comme Louis XIV par exemple. .Si vous faites partie d'un groupe venu pour la petite vadrouille, vous aurez peut-être la possibilité de déjeuner dans ce qui était la salle du roi. Un excellent cuisinier local, Laurent Parra, (Le Conty à Beaune) pourra vous proposer un formidable "Menu Grand Cru".
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Et comme nous sommes en pays de très bons vins, quelques uns pourront vous être présentés à ce moment là pour des accords mets-vins .très élégants.
Pommard et sa montgolfière étaient là le soir de notre diner à l'Hospice.
Agence RP Events
Roland Petriccione
06 21 65 47 10
Hôtel-Dieu des Hospices Civils de Beaune
Rue de l'Hôtel-Dieu
21 200 Beaune
hospices.beaune@ch-beaune.fr
T 03 80 24 45 00
https://www.beaune-tourisme.fr/decouvrir/les-hospices-de-beaune
Prochaines étapes : Meursault, Le "bout du monde" et les falaises de Cormot, le vol en hélicoptère pour atterrir dans les vignes, la visite de domaines viticoles.
Deuxième étape : Meursault (la Kommandantur)
Un bâtiment totalement investi par des troupes allemandes sensées contrôler la région, des dizaines de véhicules militaires garés devant mais aussi nos deux compères Bourvil et de Funès faits prisonniers avec un des aviateurs anglais. Le feu est mis à la Kommandantur, tandis qu'arrive une livraison de tonneaux de vin par une soeur en cornette. Les prisonniers s'échappent pendant que le bâtiment brûle, que les pneus des véhicules militaires sont tous crevés... La séquence est dans nos mémoires et retrouver les lieux du tournage est intéressant.
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L'ancienne demeure des seigneurs de Meursault, ancien château-fort remanié au XVe et aux siècles suivants
Mais il ne faut pas s'attendre à retrouver l'ambiance du film. La mairie de Meursault occupe le bâtiment totalement restauré. Plus de véhicules allemands sur la petite place du village et si l'on entre dans le bâtiment, ce n'est pas pour y faire du tourisme...
L'une des scènes principales tournées à Meursault est donc l'incendie de la "Kommandantur". Un incendie provoqué et on voit ici Gérard Oury, coiffé d'un bob blanc aux côtés d'une caméra, donner ses instructions au équipes de tournage.
Photos extraites de deux vidéos de l'INA
Les pompiers du village ont été mobilisés pour le film. Mais l'incendie n'a pas été totalement maîtrisé car une des portes du bâtiment, celle à gauche du perron, a brulé. Elle a du être changée.
Les pompiers de Meursault avaient à leur disposition pour éteindre le feu une vieille voiture Renault 1906 que l'on peut encore voir dans une salle vitrée sur la gauche de la place de la Mairie.
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:Agence de Tourisme de Meursault 9, place de l'Hôtel de Ville Tél. : 03.80.21.25.90 - Email : info@ot-meursault.fr - Internet : www.ot-meursault.fr |
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Prochaine étape : les Hautes côtes de Beaune et une balade en hélicoptère pour arriver dans les vignes
Troisième étape : les Hautes côtes de Beaune et une balade en hélicoptère pour arriver dans les vignes
Sait-on que le "Cirque du Bout du Monde" se trouve à 18 km de Beaune, près de Nolay (à Cormot-le-Grand) ? Les Beaunois y viennent volontiers à la belle saison pour des pique-niques, des randonnées ou se faire rafraîchir par les eaux de la cascade. Un décor de forêts, de falaises et de torrents que les organisateurs de la Petite Vadrouille proposent aux amateurs. Déposé en minibus au début d'un sentier, vous découvrez un paysage qui vous change des vignes bourguignonnes et qui peut vous rappeler certaines scènes du film pourtant tournées ailleurs.
La cascade
Poussés par la soif vous êtes conviés à remonter sur le plateau par un petit chemin escarpé. Et là, sur un autre chemin entre les cultures, quelques minutes d'attente et un petit hélicoptère vient vous chercher. Un petit engin de 4 places (pilote compris) affrété auprès de Mont Blanc Hélicoptères, un R 44 conçu en Californie par Robinson Helicopters et piloté ce jour là avec une totale maîtrise par la blonde Caroline Schield.
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Vous survolez les villages environnants dont celui de La Rochepot avec son impressionnant château.du XIIe siècle que l'on voit au loin dans une des scènes routières de La Grande Vadrouille.
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Après quelques minutes de vol, vous atterrissez dans les vignes, attendu, verre en main, par le propriétaire des lieux, Lucien Muzard qui vous fera déguster ses (très bons) vins, sous une tente, autour d'un "mâchon" de charcutailles locales. Un bonheur d'événement qui vous prépare à quelques sympathiques dégustations dans d'autre domaines viticoles.....
Nectars de Bourgogne en pays Beaunois
Les dégustations avaient commencé avant le dîner aux Hospices de Beaune.puis pendant le dîner avec un formidable Puligny-Montrachet d'Olivier Leflaive suivi d'un non moins formidable Pommard de Jean-Luc Joillot.
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Mais après le "machon" au milieu des vignes de Lucien Muzard, c'est la tournée des domaines qui vous attend. Saint Aubin et son château abritent le vaste domaine Prosper Maufoux dominant les vignes.
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Nombreuses références dans les trois couleurs : Chassagne-Montrachet, Hautes Côtes de Beaune, Hautes-Côtes de Nuits, Corton; Clos Vougeot et Saint-Aubin... les stars bourguignonnes peuplent les caves du château.
Entre deux dégustations, vous découvrez une cave secrète. Elle a été aménagée par les vignerons pendant la seconde guerre mondiale pour éviter que l'occupant allemand s'empare des vins.
Vous pourrez également visiter le château de Chassagne-Montrachet de la famille Picard et déguster de beaux flacons avant d'être conduits dans la cave de Georges Joillot pour d'autres dégustations... Le domaine possède notamment le célèbre "Pommard 1er Cru Les Epenots" et "Pommard 1er Cru Les Charmots". Des nectars, chers, mais qu'il faut avoir gouté une fois au moins dans sa vie !
En Bourgogne, il faut savoir comment boire "modérément" en goutant à tous ses vins remarquables. Un défi que l'on apprend à maîtriser. Mais il vaut mieux, dans tous les cas, se fier aux taxis beaunois qui seront chargés de vous véhiculer durant votre "Petite vadrouille".
Cette balade au prétexte cinématographique vous laissera sous le charme. Et puisque, dans La grande Vadrouille, les tonneaux de vin jouent un rôle important dans certaines scènes, apprennez donc à fabriquer un tonneau avec Frédéric Gillet, Art du Tonneau. https://www.art-du-tonneau.fr/fr/vineyard-home Tonnelier mais aussi grand pédagogue pour faire connaître son métier.
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Si une "Petite vadrouille" vous tente, il suffit de vous adresser à Beaune Tourisme, 33 (0)3 80 262 130 ou à l'agence RP Events, organisatrice de ce genre d'événement.
En savoir plus sur les lieux de tournage de La Grande Vadrouille :
Retrouvez tous les détails et les anecdotes du tournage du film dans l'ouvrage de Vincent Chapeau, " Sur la route de la Grande Vadrouille ", paru en novembre 2002 aux éditions Hors Collections (21 €).
Ce livre est en vente à l'Agence de Tourisme de Meursault.
Quelques images du tournage en Bourgogne:
https://www.youtube.com/watch?v=W2s775zvzSg
Le tournage à Meursault :
https://www.youtube.com/watch?v=MeQfvZg6VQg
12 Lieux de tournage de la Grande Vadrouille :
